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Nœud en huit en double

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Le nœud en huit en double[1], ou nœud en huit double[2], nœud en huit de plein poing ou huit de plein poing[3], simplifié dans le langage courant des grimpeurs comme nœud en huit[4] ou nœud de huit[5], est un nœud de boucle qui peut être réalisé en bout ou en milieu de corde. Il est très utilisé en escalade, en alpinisme, en spéléologie et en travaux en hauteur, car il est sûr, simple à apprendre et facile à vérifier visuellement[6].

Le nœud en huit en double est de la famille des nœuds en huit dont il est dérivé. Les nœuds de Mickey ou de Lapin, le nœud de Gibus, le huit directionneletc. sont dérivés du nœud en huit en double.

Appellation

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Pour les nœuds en général, et en matelotage en particulier, la convention d'appellation double en premier devant le nom de double en huit prévaut pour les nœuds de boucles en double, en Y, par exemple comme le nœud de lapin. Si double vient après, c’est pour le tressage de deux boucles dans le corps du nœud comme pour ce nœud en huit en double[3].

Le nœud en huit en double est utilisé pour l'encordement en escalade et en alpinisme, selon un huit en simple préparé avant de passer le brin courant dans les deux passants du baudrier, puis tressé ou tricoté parallèlement en sens inverse de ce premier huit en simple. S'il est, pour cet usage, moins facile à dénouer en cas de forte chute que le nœud de chaise, complété pour la sécurité par un demi nœud de pêcheur simple ou double, le nœud en huit s'avère plus simple à mémoriser visuellement pour sa réalisation et surtout à vérifier, autant par le grimpeur que par son assureur. Il est ainsi plus sûr, en particulier pour les débutants[6].

De plein poing

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Il prend l'appellation de nœud en huit de plein poing ou huit de plein poing[3] lorsqu'il est exécuté de plein poing, c'est-à-dire non tricoté, pour par exemple joindre comme nœud de descente en rappel deux brins de cordes différents de même diamètre[7], pour effectuer un huit en double en bout d'une même corde lors d'un encordement au baudrier connecté avec deux mousquetons de sécurité[1],[8] ou pour réaliser un amarrage[3]. Le nœud en huit en double est également réalisable en milieu de corde, ou pour fermer des anneaux de sangle ou de corde. En bout de corde, il peut aussi servir de nœud d’arrêt.

Réalisation

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Tricoté ou tressé : réaliser un nœud en huit en simple sur le dormant. Tricoter en suivant strictement en sens inverse le nœud en huit avec le courant.

De plein poing : créer une ganse de la longueur souhaitée et procéder au nouage à la manière du nœud de huit avec les deux brins ensemble.

Nœud en huit en double, réalisé sans nœud d'arrêt.

Nœud d’arrêt

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De manière générale et quel que soit le nœud, dès que la sécurité d'une personne entre en jeu, il convient de serrer le nœud en tirant individuellement sur chacun des quatre brins qui le constituent, et de laisser au moins dix centimètres de corde sur le brin libre, au cas où celui-ci se retournerait[9]. Bien qu'obligatoire lors des compétitions [8],[10], la nécessité d'un nœud d'arrêt sur ce brin libre ne fait pas consensus parmi les professionnels de la haute montagne [6],[9].

Auto-vérification

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Quels que soient le niveau du pratiquant et le domaine de pratique, la vérification de l'encordement par un tiers est un élément principal de sécurité, et un des points principaux de la chaîne d'assurage[6].

Le nœud en huit en double, soumis au test de traction lente dans la boucle ou en ajut, ne glisse pas comme le nœud de plein poing, mais se retourne au moins une fois ; il est donc nécessaire de laisser suffisamment de mou pour que le nœud puisse se retourner sans se dénouer (15 cm avec une corde de Ø 10 mm)[11],[12],[13].

Brins croisés

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Concernant sa conception, le nœud en huit même bien réalisé à plat tressé ou de plein poing peut avoir les brins croisés. Croisés ou non, la résistance du nœud est identique, mais non croisé, il bénéficie d'une meilleure durabilité, c'est-à-dire une meilleure sécurité avec moins de risque de glissement ou desserrement, en particulier lors de longues journées en alpinisme et en escalade de grandes voies. Le nœud serré sur chaque brins bien parallèles ressemble alors à une boule plutôt qu'un huit en double à plat[14].

Notes et références

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  1. a et b Gordon Perry (trad. Dominique Le Brun), Manuel des noeuds : plus de 100 noeuds présentés étape par étape, Paris, Éditions Solar, , 224 p. (ISBN 2-263-03418-8, lire en ligne), p. 150,152
  2. « Nœud en Huit Double », sur knots3d.com (consulté le )
  3. a b c et d France Travaux sur Cordes, « Guide des Nœuds & des Amarrages dans les travaux sur cordes » [PDF], sur France Travaux sur Cordes, (consulté le ), p. 6,16
  4. Ecole Militaire de Haute-Montagne - Chamonix, « Fiche memento : Les noeuds (livret complet) » [PDF], sur EMHM, (consulté le ), p. 3
  5. Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME), « Rapport Technique ECORE - Etude des Comportements à Risque en Escalade Sportive » [PDF], sur FFME, (consulté le ), p. 12
  6. a b c et d « Fiche Technique de sécurité, Nœud d'encordement en huit », sur ffme.fr, FFME (consulté le ).
  7. Ecole Nationale de Ski et d'Alpinisme, « Nœuds de jonction pour rappels avec cordes de même diamètre » [PDF], sur old.ensa.sports.gouv.fr, (consulté le )
  8. a et b Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME), « Les règles de sécurité en escalade de bloc, de difficulté et de vitesse » [PDF], sur FFME, (consulté le ), p. 16,22
  9. a et b « L'encordement avec un nœud en huit », sur petzl.com, Petzl (consulté le ).
  10. (en) « Rules 2018 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ifsc-climbing.org, IFSC, (consulté le ).
  11. Knot Break Strength vs. Rope Break Strength (en)
  12. Cordage Institute Tests (en)
  13. Tests de mise en charge statique de nœuds sur corde et sangles, DPMC
  14. Christophe Desmaris, « Alpinisme sans Guide - Manuel technique d'alpinisme » [PDF], sur Alpinisme sans Guide, (consulté le ), p. 33

Bibliographie

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Articles connexes

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