Aller au contenu

Fernand Labori

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fernand Labori
Illustration.
Fernand Labori en 1914.
Fonctions
Député français

(3 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 6 mai 1906
Circonscription Seine-et-Marne
Législature IXe (Troisième République)
Groupe politique Gauche radicale
Prédécesseur Louis Girod
Successeur Jacques-Louis Dumesnil
Biographie
Nom de naissance Fernand-Gustave-Gaston Labori
Date de naissance
Lieu de naissance Reims
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Paris

Fernand Gustave Gaston Labori, né le [1] à Reims et mort le à Paris, est un avocat et homme politique français.

Avocat renommé

[modifier | modifier le code]
Tentative d'assassinat de Fernand Labori en 1899, première page du Petit Journal du 27 août 1899.

Fils d’un inspecteur des chemins de fer de l’Est, il devient l'un des avocats les plus talentueux du barreau de Paris[2]. Il est conseiller général du canton de Montereau, député de Seine-et-Marne en 1906-1910[3].

Avocat au barreau de Paris à partir du 11 novembre 1884, il est élu deuxième secrétaire de la Conférence du stage (1887-1888), membre du Conseil de l'Ordre (1905-1909 et 1910-1917), puis bâtonnier du barreau de Paris[3] (1911-1913).

Il est le défenseur d'Alfred Dreyfus devant le conseil de guerre, au procès de Rennes[3] en 1899. C'est Louis Leblois qui le convainc, en , de venir défendre Lucie puis Alfred Dreyfus. Durant ce procès, le 14 août, il est victime d’une tentative d’assassinat – une balle tirée dans le dos – après avoir marché seul sur le quai de Richemont à Rennes. Il s'apprêtait à rejoindre Edmond Gast et Marie-Georges Picquart qu'il venait d'apercevoir, lorsque le coup de feu l'atteint[3],[4].

Après Rennes, et dans le sillage de Picquart, il se sépare bruyamment des Dreyfus, coupables à ses yeux de se satisfaire de la grâce et de travailler d'accord avec le gouvernement à imposer l'amnistie. Sa rancœur lui fait alors écrire des pages terribles dans lesquelles il célèbre Drumont et s'en prend aux juifs avec des mots que n'auraient pas reniés ses adversaires de 1898-1899[5].

Juriste autant qu’orateur, Labori collabore activement à La Gazette du Palais, dont il est le rédacteur en chef (1892-1895), puis fonde en 1897 et dirige la Revue du Palais, qui devient plus tard la Grande Revue. Il (co)défend Guillaume Apollinaire au moment de son incarcération en septembre 1911.

Son talent oratoire, difficilement transposable à l'écrit, est souligné par René Benjamin dans des longues pages de son ouvrage sur les gens de justice[6].

Procès célèbres

[modifier | modifier le code]

Fernand Labori est le défenseur :

Il meurt le en son domicile dans le 9e arrondissement[10], et est inhumé au cimetière du Montparnasse (29e division)[11].

écritures de la pierre tombale de Fernand LABORI
Tombe Fernand LABORI, division 29, no 72 Tome II de Jean-Pierre

Dans le film J'accuse (2019) de Roman Polanski, son rôle est joué par Melvil Poupaud.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Acte de naissance n°466 p118/439 », sur archives.marne.fr (consulté le )
  2. « La grande éloquence tempétueuse, la défense pied à pied, l'offensive impétueuse, le débattement acharné. » in Charles Péguy, Œuvres en prose : Hommage à Bernard Lazare, vol. 1, Paris, Pléiade, p. 1211.
  3. a b c d e f g et h « Fernand Labori (1860 - 1917) », sur dreyfus.culture.fr (consulté le ).
  4. « Odieux attentat - Labori grièvement blessé », L'Aurore,‎ (lire en ligne sur Gallica)
  5. Philippe Oriol, L'histoire de l'affaire Dreyfus : de 1894 à nos jours, Paris, Les Belles lettres, , 2 v. (1489 p.) (ISBN 978-2-251-44467-3, OCLC 897130357), p. 937-972. Voir aussi : Philippe Oriol, « Un nouveau Picquart par Christian Vigouroux », L'affaire Dreyfus, (consulté le )
  6. René Benjamin, Le palais et ses gens de justice, Paris, Fayard, , 378 p., p. 318 - 378
  7. Jacques Prolo, Les anarchiste, Paris, Marcel Rivière, (lire en ligne), p. 29 à37
  8. Bonanno 2013, p. 2-5.
  9. Frédéric Chauvaud, « Les millions et les picaillons de la « Grande Thérèse » (1878-1903) », dans Impossibles victimes, impossibles coupables : Les femmes devant la justice (xixe-xxe siècles), Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6671-2, lire en ligne), p. 213–228.
  10. « Décès du 9e arrondissement, année 1917, cote 9D 127, acte no 432, page 4/31 », Archives de Paris
  11. « Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1917, en date du 17 mars (page 18/31) », Archives de Paris.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]