Pays de Born
Le Pays de Born (lo País de Bòrn, en gascon) est un petit pays côtier des Landes de Gascogne, dans la moitié septentrionale du département des Landes. Il s'étend du courant de Contis (Lévignacq) à Sanguinet sur l'étang de Cazaux et de Sanguinet. Lo País de Bòrn contient 18 principales communes.
Étymologie
Probablement dérivé du gascon bòrna : limite (dérivé du latin vulgaire bodina, botina : arbre frontière)[1].
Présentation
Le Pays de Born s’étend sur 114.080 ha (soit l’équivalent de Paris et sa banlieue immédiate) avec une densité hors période estivale de 20 hab/kmVorlage:2, nettement en dessous de la moyenne nationale. Il bordé au Nord par le Pays de Buch, à l'Est par la Haute-Lande, au Sud par le Marensin, à l'Ouest par l'océan Atlantique. Ses villes principales sont Mimizan, Parentis-en-Born et Biscarrosse.
Communes(du nord au sud):
Sanguinet, Biscarrosse (Bourg et Plage), Parentis en Born (Bourg et Lac), Ychoux, Gastes, Sainte Eulalie en Born (Pelouche, Maynatge, Le Lac), Pontenx les Forges, Saint Paul en Born, Aureilhan, Escource, Mimizan (Capitale), Bias, Mezos, Saint Julien en Born (Bourg et Contis-Plage), Onesse et Laharie, Lévignacq, Liposthey, Lüe
Il associe trois types de paysages :
- une frange littorale alliant grève de sable fin et cordon dunaire, s’étirant sur 45 km, entre Sanguinet et Saint-Julien-en-Born. Les courants de Mimizan et de Contis sont de petits fleuves côtiers, leur servant d'exutoires.
- vastes étangs, parmi lesquels celui de Cazaux-Sanguinet, de Parentis-Biscarrosse, d'Aureilhan, de Malloueyre. Leur fermeture à l'Océan s’est faite à l’époque historique, comme l’atteste le site archéologique de Losa à Sanguinet.
- la forêt, partagée entre la forêt dite de protection, essentiellement domaniale située dans les lettes à l’arrière des dunes et la forêt dite de production, essentiellement privée, située en zone intérieure, essentiellement plantée au Vorlage:XIXe siècle dans le cadre de la loi du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne.
Toponymie

Le terme de Born se retrouve associé à divers noms de localités :
Histoire
Origines ethniques
On ne dispose que d’un petit nombre de sources écrites sur le nom des populations qui peuplaient le Pays de Born et le Pays de Buch. Leur examen permet de se rendre compte de la difficulté que soulève la recherche de leur nom : Boïates ou Boiens.
C’est seulement à partir du second Âge de Fer qu’il est possible de nommer et parfois de localiser les tribus disséminées sur le territoire des Landes. Les Boïates du Bassin d’Arcachon occupaient également des terres du Pays de Born, peut-être jusque vers Aureilhan. D’autres sources indiquent la présence de Cocosates, peuple aquitain, à l'époque de la Pax Romana.
Ces sources, toutes d’époque romaine, sont de différentes sortes : textes littéraires, inscriptions gravées, documents administratifs et itinéraires routiers (Itinéraire d'Antonin de la fin du Vorlage:IIIe siècle). Historiens et géographes s’accordent à constater l’existence d’un peuple original, distinct du peuple celte par la race et la langue (voisine du basque contemporain).
Vorlage:Refnec et le deuxième Âge de Fer a introduit partout des changements décisifs : l’organisation des tribus en États, gouvernés par des rois ou des magistrats issus de l’aristocratie locale, la naissance de premières « villes » généralement installées sur les hauteurs (les oppidums), la création d’un réseau de pistes et d’itinéraires et enfin la création de la monnaie et sa mise en circulation avec les prémices d’un commerce autour de l’importation de vin d’Italie. On peut donc affirmer qu’avant même que tout projet de conquête ait germé dans l’esprit de Rome, la conquête économique de l’Aquitaine était déjà réalisée.
Économie gallo-romaine
Le Born a connu le passage des Romains. Situé sur la voie romaine littorale romaine reliant Bordeaux (Burdigala) à Dax (Aquae Tarbellicae), le Born bénéficie d’un flux commercial Nord-Sud négociant ses propres ressources, notamment les produits résinés.
Les aquitains, voisins de l’océan, vivent surtout de la pêche et de la chasse et cultivent principalement le millet et le seigle en raison de la légèreté et de la pauvreté des sols. Ils pratiquent l’élevage du porc, du bœuf et du mouton, et extraient le sel de l’océan. Cette précieuse denrée est sans doute un objet d’échange pour la population et on peut supposer l’existence d’un véritable négoce dans la région.
La culture de la vigne joue également un rôle important dans l’économie de l’époque gallo-romaine. Elle s’installe partout et introduit le vin consommé localement. Les autres ressources proviennent essentiellement de l’artisanat, fabrication d’objets usuels, outils, clous, fibules et produits résineux tirés du pin.
En fait, la résine est extraite d’une époque bien antérieure encore, et consommée soit directement pour étancher les récipients, soit pour l’éclairage, soit en œnologie par son mélange avec le vin afin d’obtenir le très prisé vin « résiné ». Elle peut aussi être transformée en poix et ceci d’une façon quasi-industrielle, faisant même l’objet de commerce, au vu des quantités qui sont produites. La poix épaisse (goudron) a de multiples applications : elle sert dans la marine à calfater les vaisseaux, y compris les voiles et les cordages. On l’utilise aussi dans la pharmacopée sous forme de cataplasme, d’emplâtre, d’onguent.
Ancien régime
Des sauvetés, comme celle de Mimizan, sont placées à partir du Vorlage:XIe siècle sous l’autorité de l’abbaye de Saint-Sever. Elles attirent et fixent les populations sur ces terres difficiles en contrepartie de certains avantages. Elles gèrent les flux des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle empruntant la voie de Soulac.
Vers 1500, une prévôté de Born est instituée. Placée sous la dépendance de l’Albret, cette juridiction comprend Aureilhan, Bias, Biscarrosse, Gastes, Lévignac, Mézos, Mimizan, Parentis-en-Born, Pontenx-les-Forges, Sainte-Eulalie, Saint-Julien, Saint-Paul, Sanguinet et Uza. La direction épiscopale du Born se trouve à Bordeaux jusqu’en 1789.
Sites archéologiques
- Le fanum de Losa (12x10m) est un site archéologique sublacustre situé sous les eaux de l’étang de Sanguinet. Les murs épais de 45 cm sont constitués de blocs de garluche. Divers éléments archéologiques indiquent une période d’utilisation assez longue, entre le IIe et IIIe siècle après JC. L’abandon du fanum pourrait être lié à l’apparition du christianisme au Vorlage:IVe siècle.
- Malgré des conditions d’observation difficiles en raison de la vase et d’algues, un habitat du deuxième Âge de Fer a été découvert dans le lac de Biscarrosse par 15 mètres de profondeur : le site de la Pendelle. Situé sur un axe de communication Nord-Sud, cet habitat se caractérise par une enceinte en pierre de forme ovoïde d’une superficie d’environ 11.000 mVorlage:2.
- Les tumulus funéraires de Mimizan : plusieurs nécropoles protohistoriques ont été localisées autour de Mimizan. Elles sont généralement constituées d’un ensemble de tumuli espacés de quelques dizaines de mètres. La fouille de l’un entre eux (Louroun) a révélé deux tombes d’inhumation. Lors du rite funéraire, le corps est brûlé sur un bûcher, les os calcinés sont soigneusement recueillis et placés après lavage dans une urne funéraire en terre cuite. Des offrandes (parures, objets, denrées) sont également brûlées avec le corps. L’urne est ensuite placée dans un tumulus en terre.
Économie
Des gisements de fer tiré de l’alios ont été exploités jusqu’au Vorlage:XIXe siècle à Pontenx-les-Forges et Uza-les-Forges. La concurrence avec les forges de Pissos, Brocas ou Ychoux faisait alors rage. Alors que le gisement déclinait, Pontenx-les-Forges recevait encore en 1901 4636 t de minerai du Périgord.
Les balanciers de la société Esso, soutirant le pétrole du sous-sol aux temps fastes de la production française (1954-1990) ont cessé de fonctionner. Quant aux espoirs fondés sur les hydravions de la société Latécoère, basée aux Hourtiquets de 1930 à 1955, partant vers l’Afrique et l’Amérique, ils appartiennent désormais à l’histoire glorieuse des débuts de l’aéronavale.
Restent aujourd’hui la production sylvicole s’appuyant sur l’exploitation de la forêt des Landes et la papeterie du groupe Gascogne à Mimizan, le tourisme balnéaire de la Côte d’Argent et la présence de l'armée au Centre d'Essais de Lancement de Missiles de Biscarrosse (ex Centre d'Essai des Landes).
Patrimoine
- Château de Woolsack, pavillon de chasse construit en 1911 à Mimizan sur les bords du lac d’Aureilhan par Hughes Richard Arthur Grosvenor (1879-1953), IIVorlage:E duc de Westminster
- Clocher porche de Mimizan, classé monument historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
- Voie de Soulac du pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle
Notes et références
- ↑ L’invention de la Côte d’Argent, Jacques Fénié, éditions Confluences, p 109
Sources
- Information Musée de Mimizan
- Dictionnaire de la Lande française, Charles Daney, Editions Loubatières
Voir aussi
- Grands lacs landais
- Communauté de communes de Mimizan
- Communauté de communes des Grands Lacs
- Territoires et pays du département des Landes
- La fixation des dunes en Aquitaine
- Tuc
Liens externes
Vorlage:Landes de Gascogne Vorlage:Portail
Catégorie:Géographie des Landes Catégorie:Landes de Gascogne