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Französische Artillerie im Ersten Weltkrieg

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[[Fichier:French heavy gun firing at Gallipoli IWM Q 13604.jpg|thumb|upright=1.5|Un canon français de Vorlage:Unité C modèle 1876, monté sur affût de côte à pivot (affût Vorlage:Abréviation), en 1915 sur la péninsule de Gallipoli. Quatre de ces canons furent utilisées pendant la bataille des Dardanelles pour tirer sur les forts ottomans de la rive asiatique ; ils furent sabotés et abandonnés en janvier 1916. Il sont toujours à Seddülbahir.]] LPflichtangabe Text für Zitat im Zitat fehltartillerie française pendant la Première Guerre mondiale prend au cours de cette guerre un rôle essentiel au sein de l'Armée de terre française. Si au début elle n'a qu'une fonction d'appui auprès de l'infanterie, la stabilisation du front et la transformation du conflit en une vaste guerre de tranchées donne à cette arme un rôle de premier plan. Ses effectifs et sa puissance de feu augmentent considérablement, tandis que sa doctrine d'emploi s'adapte aux nouvelles conditions de combat.

Sur le front occidental comme sur les autres théâtres d'opérations, pendant cinq ans, l'artillerie française a tiré des centaines de millions d'obus, labourant les sols, pilonnant les retranchements et poursuivant son duel avec les artilleries adverses. Un tel développement a nécessité un effort industriel considérable.

Situation à l'entrée en guerre

Au début de la guerre, l'infanterie est considérée comme la « reine des batailles » ; mise à part en cas de siège d'une place forte, l'artillerie ne sert que d'auxiliaire à l'infanterie, lui fournissant l'appui de ses feux. L'armement, l'organisation et la doctrine d'emploi de l'artillerie française sont déterminés par ces principes : il s'agit donc essentiellement d'une artillerie légère et mobile.

Malgré cette subordination, l'artillerie française a alors une réputation prestigieuse : c'est l'arme savante, une affectation très demandée notamment par les polytechniciens (avec une spécialisation à l'École d'application de Fontainebleau).

Armement

Modèles en dotation

[[Fichier:Le tsar se fait presenter le canon de 75 4485.JPG|thumb|Présentation du nouveau canon français, le [[Canon de 75 mm modèle 1897|Vorlage:Unité modèle 1897]], au tsar Nicolas II lors des grandes manœuvres de 1901.]] L'armement de l'artillerie de campagne française en 1914 est composé presque uniquement d'un modèle de canon, le [[Canon de 75 mm modèle 1897|Vorlage:Unité modèle 1897]] : la dotation totale est de Vorlage:Unité de Vorlage:Unité, dont Vorlage:Unité font partie du corps de bataille déployé en métropole[1] (les autres canons de Vorlage:Unité servent à l'instruction, sont aux colonies, dans une fortification ou font partie des réserves). Cette homogénéité a l'avantage de faciliter la logistique et l'entretien. Cette dotation est complétée par 120 [[Canon de 65 mm de montagne|canons de Vorlage:Unité M modèle 1906]] (M pour « de montagne ») destinés aux troupes alpines, ainsi que par quelques canons de Vorlage:Unité modèle 1912 pour l'artillerie à cheval.

L'artillerie lourde de campagne est assez limitée en 1914, surtout par rapport à son homologue allemande. L'Armée emporte tout de même avec elle 84 [[Obusier de 120 mm C modèle 1890|obusiers de Vorlage:Unité C modèle 1890]] (C pour « court », surnommés Vorlage:Unité Baquet) et 104 [[Obusier de 155 mm CTR modèle 1904|obusiers de Vorlage:Unité CTR modèle 1904]] (CTR pour « court à tir rapide », surnommés Vorlage:Unité Rimailho)[2].

L'artillerie de siège affectée à l'armée de campagne est réduite, composée de pièces d'artillerie plus anciennes du système de Bange sur affût SP (« de siège et de place ») : 60 [[Canon de 120 mm L modèle 1878|canons de Vorlage:Unité L modèle 1878]] (L pour « long ») et 24 [[Mortier de 220 mm modèle 1880|mortiers de Vorlage:Unité modèle 1880]][3].

[[Fichier:Autocanon 1913.jpg|thumb|Le prototype du premier canon antiaérien français, le Vorlage:Unité De Dion-Bouton Vorlage:Abréviation 1913, chargé d'abattre les dirigeables adversesVorlage:Note.]] L'artillerie de forteresse, appelée à l'époque « artillerie de place », arme les forts et batteries du système Séré de Rivières (principalement dans les quatre « camps retranchés » de l'Est : Verdun, Toul, Épinal et Belfort). Elle compte quelques pièces modernes à tir rapide : il y a 73 [[Tourelle de 75 mm R modèle 1905|tourelles pour deux canons de Vorlage:Unité R modèle 1905]] (R pour « raccourci »), dont 57 tourelles sont en place sur un fort et 16 sont dans les dépôts (pas encore installées)[4], ainsi que 44 casemates de Bourges armées chacune avec deux canons de Vorlage:Unité modèle 1897 sur affût de casemate[5]. Mais la majorité des fortifications françaises sont armées avec les canons plus anciens du système de Bange, avec notamment Vorlage:Unité de Vorlage:Unité L modèle 1878[6] et Vorlage:Unité [[Canon de 155 mm L modèle 1877|canons de Vorlage:Unité L modèle 1877]][7], ainsi que des mortiers de Vorlage:Unité modèle 1880 (et 1880 modifié 1891), [[Mortier de 270 mm modèle 1885|de Vorlage:Unité modèle 1885]] et modèle 1889. Cinq casemates de Bourges sont armées avec chacune deux [[Canon Lahitolle de 95 mm|canons de Vorlage:Unité modèle 1888]] sur affût de côte[5].

Enfin, se rajoutent les pièces d'artillerie côtière (dont 24 canons de Vorlage:Unité servent à la défense côtière en août 1914), l'artillerie anti-aérienne (limitée à un prototype d'autocanon, avec huit autres en construction en août 1914), ainsi que les vieux canons stockés dans les dépôts, notamment les [[Canon Lahitolle de 95 mm|canons de Vorlage:Unité modèle 1875]] (surnommé Vorlage:Unité Latiholle) et les [[Canon de Bange de 90|canons de Vorlage:Unité modèle 1877]] (de Bange).

Caractéristiques

Le [[Canon de 75 mm modèle 1897|canon de Vorlage:Unité]] français est, lors de son entrée en service en 1897 (la date de la première commande donne le numéro du modèle), une pièce d'artillerie assez révolutionnaire. Comme les autres pièces de sa génération, son tube est en acier, le canon est rayé et le chargement se fait par la culasse ; mais il a la particularité d'avoir un système de chargement rapide, et surtout un frein de recul lui permettant de ne presque pas bouger lors du tir, remettant tout seul le tube en position et d'atteindre ainsi des cadences records. En prime, la relative légèreté de son affût et la traction hippomobile (il faut Vorlage:UnitéVorlage:Note pour une batterie avec 22 véhicules ; chaque canon est tracté par six chevaux) lui donne une bonne mobilité pour l'époque.

Le tir du Vorlage:Unité est plutôt tendu (ce qui permet de faire des ricochets pour frapper derrière une crête)[8], mais l'empêche de battre les replis de terrain. L'instruction des canonniers prévoit donc l'emploi d'une charge réduite et d'une plaquette permettant un tir beaucoup plus courbe, mais court (la distance moyenne de combat est de Vorlage:Unité)[9]. Les artilleurs disposent du choix entre plusieurs projectiles : l'obus à balles (le shrapnel, utilisé contre le personnel), l'obus explosif (contre le matériel, un bois, une localité ou un retranchement), la boîte à mitraille (pour le tir à très courte portée), l'obus fumigène, l'obus traceur (pour le tir antiaérien), l'obus incendiaire, l'obus éclairant (pour le tir de nuit, contenant un parachute) et l'obus lacrymogène. La dotation pour chaque pièce de 75 est composée majoritairement d'obus à balles, utilisés en tir fusant (explosant en l'air), complétés par des obus explosifs, ceux-ci utilisés en tir percutant (explosant au sol) ; le choix entre fusant et percutant se fait par réglage de la fusée de l'obus.

Pièces d'artillerie de campagne en dotation en août 1914[10]
Matériels Masse en batterie Cadence de tir portée Vorlage:AbréviationVorlage:Note Munitions (poids)
[[Canon de 65 mm de montagne|Canon de Vorlage:Unité M modèle 1906]] 400 kg 10 à 15 coups/min 6,5 km obus à balles (4,4 kg) ou explosif (3,8 kg)
Canon de 75 mm modèle 1897 Vorlage:Unité 8 à 28 coups/min 6 à 10 kmVorlage:Note obus à balles modèle 1897 (Vorlage:Unité)
obus explosif modèle 1900 (Vorlage:Unité)
Vorlage:Lien Vorlage:Unité 12 à 18 coups/min Vorlage:Unité obus à balles (Vorlage:Unité) ou explosif (Vorlage:Unité)
Obusier de 120 mm C modèle 1890 Vorlage:Unité 2 coups/min 5,7 km obus à balles (20 kg) ou explosif (18 kg)
Obusier de 155 mm CTR modèle 1904 Vorlage:Unité 5 à 6 coups/min 6,3 km obus à balles (40,8 kg) ou explosif (43 kg)
Pièces d'artillerie de siège et place[10]
Matériels Masse en batterie Cadence de tir portée Vorlage:Abréviation Munitions (poids)
[[Canon de Bange de 90|Canon de Vorlage:Unité modèle 1877]] Vorlage:Unité un à deux coups/min Vorlage:Unité obus explosif (Vorlage:Unité)
[[Canon Lahitolle de 95 mm|Canon de Vorlage:Unité modèle 1875]] Vorlage:Unité un coup/min Vorlage:Unité obus explosif (Vorlage:Unité)
Canon de 120 mm L modèle 1878 Vorlage:Unité un coup/min 8,9 km obus explosif (20,3 kg) ou à balles (19,2 kg)Vorlage:Note
Canon de 155 mm L modèle 1877 Vorlage:Unité un coup/min 9,6 km obus explosif (40,8 kg) ou à balles (41 kg)
Mortier de 220 mm modèle 1880 Vorlage:Unité un coup/3 min 5,2 km obus explosif (98 kg)
Mortier de 270 mm modèle 1885 Vorlage:Unité un coup/3 min 8 km obus explosif (147,5 kg)
Mortier de 270 mm modèle 1889 Vorlage:Unité un coup/3 min 10,4 km obus explosif (147,5 kg)

Organisation

L'unité tactique élémentaire dans l'artillerie est la batterie (commandée par un capitaine, secondé par deux lieutenants ou sous-lieutenants), composée de quatre canons (chacun servit par un peloton de pièce, avec un maréchal des logis comme chef de pièce, secondé par deux brigadiers) et Vorlage:Unité. Vorlage:Citation bloc

Trois batteries forment un groupe (sous les ordres d'un chef d'escadron), trois à quatre groupes forment un régiment d'artillerie (RA, dirigé par un colonel, secondé par un lieutenant-colonel). Il n'y a aucune unité tactique d'artillerie supérieure au niveau régimentaire.

Temps de paix

L'organisation de l'artillerie française juste avant la mobilisation (déclarée le Vorlage:Date-, avec début le 2) est fixée par la loi sur les cadres de 1909, modifiée en avril 1914[11] :

  • 62 régiments d'artillerie de campagne (RAC), dont 42 à neuf batteries (servant d'artilleries divisionnaires) et 30 à douze batteries (20 servant d'artilleries de corps, les dix autres fournissant un groupe d'artillerie à cheval) ;
  • dix régiments d'artillerie à pied (RAP, dont sept pour les places fortes et trois pour les batteries côtières)Vorlage:Note ;
  • cinq régiments d'artillerie lourde (RAL, fournissant les artilleries d'armée) ;
  • sept régiments d'artillerie coloniale (RAC, quatre aux colonies et trois en métropole, ces dernières fournissant l'artillerie des trois divisions d'infanterie coloniale) ;
  • deux régiments d'artillerie de montagne (RAM, fournissant de l'artillerie aux troupes alpines) ;
  • dix groupes autonome d'artillerie, appelés groupes d'artillerie d'Afrique, dont deux à pied et 8 de campagne ou de montagneVorlage:NoteVorlage:,[12].

En temps de paix, ces unités sont casernées sur l'ensemble du territoire métropolitain (avec une concentration le long de la frontière franco-allemande), mis à part les groupes autonomes d'Afrique déployés en Afrique du Nord, le Vorlage:4e qui est au Tonkin, le Vorlage:5e en Cochinchine, le Vorlage:6e au Sénégal et le Vorlage:7e à Madagascar. Les régiments en garnison dans chaque région militaire (en général trois Vorlage:Abréviation) sont regroupés administrativement pour former une brigade (formant un total de Vorlage:UnitéVorlage:Note), sous les ordres d'un général d'artillerie[13].

Chaque division d'infanterie dispose d'un régiment d'artillerie, constitué de trois groupes soit neuf batteries, alignant un total de Vorlage:Unité. Les dix divisions de cavalerie n'ont chacune qu'un groupe d'artillerie à cheval (le Vorlage:4e d'un Vorlage:Abréviation), composé de trois batteries à cheval. Les régiments d'artillerie de campagne ou de montagne comprennent une section d'ouvriers (rattachée au peloton hors-rang), tandis que les régiments d'artillerie à pied comprennent une compagnie d'ouvriers[14]. Les batteries de montagne utilisent des mulets à la place des chevaux, tandis qu'un groupe du Vorlage:4e utilise des véhicules automobiles pour tracter ses canons de Vorlage:Unité longs[2].

Mobilisation

Pendant la période de mobilisation d'août 1914, les effectifs de l'artillerie française gonflent en application du plan XVII grâce à l'arrivée des réservistes et des territoriaux, avec passage du nombre d'unités de 855 à Vorlage:Unité[15]. Il n'y a aucune création d'un nouveau régiment.

Ces nouvelles batteries entrent dans la composition des nouvelles divisions d'active créées lors de la mobilisation : la [[44e division d'infanterie (France)|Vorlage:44e]] reçoit douze batteries (formant quatre groupes) venant de six Vorlage:Abréviation différents ; la [[37e division d'infanterie (France)|Vorlage:37e]], la division de marche du Maroc et la [[45e division d'infanterie (France)|Vorlage:45e]], formées par l'Armée d'Afrique, reçoivent des batteries appartenant aux groupes d'artillerie d'Afrique ; la [[38e division d'infanterie (France)|Vorlage:38e]], qui part d'Alger dès le Vorlage:Date- et débarque à Cette le Vorlage:Date-Vorlage:Note, a la particularité d'avoir trois groupes du Vorlage:32e venant de Fontainebleau, qui rejoignent la division à Chimay le Vorlage:Date-[16]. Au total, Vorlage:Unité de 75 (soit Vorlage:Unité) font partie des divisions d'active[1].

Les divisions de réserve créées elles aussi pendant la mobilisation reçoivent chacune trois groupes d'artillerie nouvellement formées chacun par un Vorlage:AbréviationVorlage:Note, soit un total de Vorlage:Unité (Vorlage:Unité)[1]. Les divisions d'infanterie territoriale misent sur pied à la fin de la mobilisation n'ont chacune qu'un (pour les divisions territoriales de place) ou deux groupes d'artillerie (pour les divisions territoriales de campagne), pour un total de Vorlage:Unité (soit Vorlage:Unité)[1]. En plus, sont créés Vorlage:Unité territoriaux d'artillerie (chacun créé par un des Vorlage:Abréviation, Vorlage:Abréviation et Vorlage:Abréviation).

Au-dessus des divisions, chaque corps d'armée a comme élément organique un Vorlage:Abréviation supplémentaire, à quatre groupes soit douze batteries, c'est-à-dire Vorlage:Unité de Vorlage:Unité[17], soit 264 batteries (Vorlage:Unité)[1] supplémentaires qui se rajoutent les artilleries divisionnaires. Encore au-dessus, chaque armée est renforcée par quelques groupes (d'un à cinq) [[Obusier de 120 mm C modèle 1890|de Vorlage:Unité Baquet]] et [[Obusier de 155 mm CTR modèle 1904|de Vorlage:Unité Rimailho]]. Enfin, au niveau du théâtre d'opérations du Nord-Est, le Grand Quartier général dispose d'une « artillerie lourde mobile » composée de quinze batteries de canons de Vorlage:Unité long et de six batteries de mortiers de Vorlage:Unité.

Déploiement de l'artillerie au sein du corps de bataille, au Vorlage:Date- (sans les parcs)[18]
Subdivisions Batteries de campagne batteries lourdes d'armée batteries à pied
Première armée 159 12 (6 de [[Obusier de 155 mm CTR modèle 1904|Vorlage:Unité C]] et 6 de [[Obusier de 120 mm C modèle 1890|Vorlage:Unité C]]) 0
Deuxième armée 183 17 (7 de Vorlage:Unité C, 6 de Vorlage:Unité C et 4 de [[Canon de 120 mm L modèle 1878|Vorlage:Unité L]]) 0
Troisième armée 129 18 (3 de Vorlage:Unité C, 3 de Vorlage:Unité C et 12 de Vorlage:Unité L) 0
Quatrième armée 93 3 (de Vorlage:Unité C) 0
Cinquième armée 178 17 (7 de Vorlage:Unité C, 6 de Vorlage:Unité C et 4 de Vorlage:Unité L) 0
Corps de cavalerie 9 0 0
En réserve[n 1] 230 21 (15 de Vorlage:Unité L et 6 de Vorlage:Unité) 0
Fortifications du Nord-Est[n 2] 40 0 132

En plus des unités combattantes, chaque division, corps d'armée et armée reçoit un parc d'artillerie, comprenant des sections de munitions d'artillerie (284 sont mises sur pied pour l'artillerie de campagne, ainsi que 121 sections de parc, 13 sections mixtes alpines de munitions, 47 colonnes légères de munitions de Vorlage:Unité et 26 sections de munitions de Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation)[19], des sections de munitions d'infanterie (137), ainsi que des canons de réserve (les parcs des cinq armées reçoivent un total de Vorlage:Unité de Vorlage:Unité), destinés à remplacer les pertes. Les arsenaux de l'intérieur disposent en plus de Vorlage:Unité de 75 pour servir de rechange[1].

[[Fichier:90mm De Bange in 1898.jpg|thumb|upright=1.2|Étienne-Prosper Berne-Bellecour, Le canon de 90 de Bange aux écoles du feu, 1898. En 1914, le [[Canon de Bange de 90|canon de Vorlage:Unité modèle 1877]] est une pièce obsolète, mais toujours en service dans les places. Cette peinture nous montre l'uniforme de l'artilleur, bleu foncé (peu salissant) rehaussé de rouge.]] L'artillerie de place, composée des régiments d'artillerie à pied renforcés par des groupes territoriaux, est sous les ordres des gouverneurs des différentes places fortes et ne font pas partie de l'armée de campagne. Dans la Vorlage:1re, Boulogne et Calais reçoivent chacune une batterie ; Dunkerque trois batteries ; la place de Maubeuge 16 batteries à pied (du Vorlage:1er) et quatre montées (ces dernières destinées à la « défense mobile de la place »). Dans la Vorlage:2e, il y a deux batteries à Charlemont, une aux Ayvelles, une et demie à Longwy et une à Montmédy. Dans la Vorlage:6e, la place de Verdun est défendue par 27 batteries à pied (du Vorlage:5e) et neuf montées, tandis que les forts des Hauts de Meuse par trois batteries à pied ; dans la Vorlage:20e, la place de Toul est protégée par 26 batteries à pied (du Vorlage:6e) et neuf montées, tandis que les forts de la trouée de Charmes le sont par quatre batteries à pied ; dans la Vorlage:21e, la place d'Épinal a 23 batteries à pied (du Vorlage:8e) et neuf montées, tandis que les forts du rideau de la Haute Moselle ont trois batteries à pied ; enfin dans la Vorlage:7e, la place de Belfort a 24 batteries à pied (du Vorlage:9e) et neuf montées, complétés par une batterie à pied au Montbard et au Lomont[20]. La frontière des Alpes est couverte par les Vorlage:7e et Vorlage:11e ainsi que les Vorlage:1er et Vorlage:2e ; Toulon est protégée par le Vorlage:10e, Cherbourg et Le Havre par le Vorlage:2e, Brest, Belle-Isle, , Aix et Oléron par le Vorlage:3e. Chacune des quatre places de l'Est alignent de 500 à 600 pièces d'artillerie dans les forts avec une division de réserve pour les sorties, tandis que le camp retranché de Paris dispose d'environ Vorlage:Unité d'artillerie, sans compter celle des sept divisions de réserve et territoriales qui renforcent la garnison. En cas de besoin, il est prévu la constitution de deux équipages de sièges d'artillerie, en puisant dans l'artillerie des places fortes[21]. Vorlage:Article détaillé

Emploi tactique

Avant guerre, la mission dévolue à l'artillerie de campagne est de soutenir l'infanterie par sa puissance de destruction contre le personnel à découvert ou protégé par des boucliers, des levées de terre ou des retranchements. Lors d'une phase offensive, l'artillerie ouvre la voie et doit engager toutes les unités qui pourraient gêner la progression de l'infanterie. En phase défensive, l'artillerie recueille l'infanterie et doit arrêter la progression de l'infanterie adverse[22].

Vorlage:Citation bloc

Le règlement préconise de placer des batteries en position de surveillance en limitant le nombre de tirs afin que les troupes et l'artillerie adverses se dévoilent pour les engager avec le minimum de batteries pour toujours conserver des batteries disponibles. Le règlement suppose que les unités adverses tenteront de se protéger de la puissance de feu de l'artillerie de campagne dans des retranchements ou de se masquer à la vue de l'artillerie et devront être fixées par des tirs de neutralisation et rarement de destruction. Ces préconisations sont liées à la faiblesse de l'approvisionnement en munition comparée à la puissance et au débit du matériel employé. Chaque canon de Vorlage:Unité est doté d'une réserve de Vorlage:Unité à Vorlage:Unité au début du conflit. Cette quantité correspond en fait à quatre jours de feu continu d'un canon de 75[23].

Concernant l'artillerie lourde, elle est en 1914 tellement nouvelle et embryonnaire que son emploi et ses caractéristiques ne sont pas évoqués dans le règlement d'artillerie.

L'identification des objectifs et le réglage des tirs ont une importance capitale dans l'utilisation de l'artillerie, le règlement de 1913 préconise l'emploi d'observateurs sur des points hauts du champ de bataille lorsqu'ils existent ou à défaut l'usage d'une échelle d'observation pouvant se fixer sur les caissons de munition et permettant de s'élever de Vorlage:Unité[24].

Afin de pouvoir d'établir une communication entre les batteries et les observateurs ou le chef de groupe, le règlement propose l'utilisation de signaux à bras ou avec des fanions pour des distances comprises entre 700 et Vorlage:Unité[25], l'utilisation d'agent de liaison ou l'utilisation d'un matériel microtéléphonique d'une portée de Vorlage:Unité[26]. Le règlement recommande dans le cas d'un commandement à distance de s'assurer de deux moyens de transmissions des informations.

L'usage de l'aviation est recommandée par le règlement de 1913, lorsque la localisation des objectifs n'est connue que par les effets de leurs tirs ou par des renseignements imprécis à des distances moyennes de combat pour l'artillerie. L'avion peut en se plaçant dans l'axe de tir de la batterie observer les zones d'impact des obus, il peut également identifier des troupes masquées par des replis de terrain. Ces observations doivent être retranscrites sur un bulletin qui est lancé sur la ou les batteries ayant demandé le concours de l'aviation[27].

Autres belligérants

L'Armée française de la période 1871 à 1914 ne cesse de se comparer à sa puissante voisine l'Armée allemande, qui elle même surveille la française. Dans le domaine de l'artillerie, cette comparaison se fait d'une part entre les deux principaux canons de campagne, le [[Canon de 75 mm modèle 1897|Vorlage:Unité français]] comparé au [[Canon de 77 mm FK 96|Vorlage:Unité allemand]], à l'avantage du matériel français surtout en termes de cadence de tir. Elle se fait d'autre part sur l'artillerie lourde, avec un très net avantage côté allemand. Suite à l'apparition du canon de 75, l'artillerie allemande a doté ses canons de 77 d'un frein semblable, ses batteries comportent six pièces (quatre chez les Français) et surtout elle s'est dotée d'obusiers capable de faire du tir courbe à portée moyenne, pour neutraliser les batteries françaises. D'autre part, la ligne de fortifications que représente le système Séré de Rivières nécessite une artillerie de siège importante. C'est pourquoi en Allemagne les [[Obusier de 105 mm FH 98/09|obusiers légers de Vorlage:Unité]] sont affectées directement aux divisions, [[Obusier de 150 mm sFH 02|ceux lourds de Vorlage:Unité]] aux corps d'armée et les mortiers de Vorlage:Unité au niveau des armées.

Si côté français chaque corps d'armée dispose en août 1914 de Vorlage:Unité de Vorlage:Unité[28], un corps d'armée allemand d'active aligne Vorlage:Unité d'artillerie, dont 108 canons de Vorlage:Unité, 36 obusiers de Vorlage:Unité et 18 obusiers de Vorlage:Unité[29]. L'ensemble de l'armée de campagne allemande (qui déploie un huitième de ses forces face à l'Armée russe) aligne un total de Vorlage:Unité à Vorlage:UnitéVorlage:Note de Vorlage:Unité, Vorlage:Unité de Vorlage:Unité, 950 à Vorlage:Unité de Vorlage:Unité, Vorlage:Unité de Vorlage:Unité et Vorlage:Unité de Vorlage:Unité. Elle est complétée par l'artillerie de siège : 176 canons de Vorlage:Unité, 32 canons de Vorlage:Unité, 400 obusiers de Vorlage:Unité, 80 mortiers de Vorlage:Unité, dix mortiers de Vorlage:Unité et sept [[Grosse Bertha|obusiers de Vorlage:Unité]], sans compter l'artillerie à pied garnissant les fortifications (notamment celles autour de Metz-Thionville, de Strasbourg-Mutzig et de Thorn)[30].

Pièces d'artillerie de l'armée de campagne allemande en août 1914[31]Vorlage:,[32]
Matériels Masse en batterie Cadence de tir portée Vorlage:Abréviation Munitions (poids)
[[Canon de 77 mm FK 96|Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation 1896 Vorlage:Abréviation]] Vorlage:Unité 10 à 12 coups/min Vorlage:Unité obus à balles ou explosif (Vorlage:Unité)
[[10,5-cm Feldhaubitze 98/09|Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation 1898/1909]] Vorlage:Unité 4 coups/min Vorlage:Unité obus à balles (Vorlage:Unité) ou explosif (Vorlage:Unité)
[[15-cm schwere Feldhaubitze 02|Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation 1902]] ou 1913 Vorlage:Unité 2 à 3 coups/min Vorlage:Unité obus explosif (Vorlage:Unité) ou à balles (Vorlage:Unité)
Pièces d'artillerie de siège allemandes en août 1914
Matériels Masse en batterie Cadence de tir portée Vorlage:Abréviation Munitions (poids)
10 cm Vorlage:Abréviation 1904 Vorlage:Unité un coup/2 min Vorlage:Unité obus explosif ou à balles (Vorlage:Unité à Vorlage:Unité)
Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation 1909 Vorlage:Unité Vorlage:Unité obus explosif ou à balles (Vorlage:Unité)
21 cm Mörser 1910 Vorlage:Unité 2 coups/min Vorlage:Unité obus explosif (Vorlage:Unité)
28 cm Mörser Vorlage:Unité ? Vorlage:Unité obus explosif (Vorlage:Unité)
Vorlage:Unité Vorlage:Abréviation 1896 ou 1909 Vorlage:Unité Vorlage:Unité obus perce-cuirasse (Vorlage:Unité) ou allongé (Vorlage:Unité)
[[Grosse Bertha|Vorlage:Unité Kurze-Marine-Kanone 1912]] (Gamma)
Vorlage:Unité Kurze Marine-Kanone 1914 (M)
Vorlage:Unité (Gamma)
Vorlage:Unité (M)
dix coups/h Vorlage:Unité (Gamma)
Vorlage:Unité (M)
obus explosif (795, 930 ou Vorlage:Unité)

L'artillerie allemande dispose donc d'une artillerie lourde plus nombreuse et plus moderne que la française ; sa doctrine d'emploi est elle aussi différente. Le règlement de l'artillerie lourde de campagne du Vorlage:Date- prévoit de l'employer dès la prise de contact, en la poussant en avant pour frapper les colonnes en marche (repérés par les avions) ; ensuite elle doit détruire les batteries repérables, permettant le déploiement de l'artillerie légère ; enfin, elle prépare l'assaut de l'infanterie en détruisant les obstacles et retranchements (pendant que l'artillerie légère se consacre à l'appui rapprochée)[33].

La guerre des Boers en 1899-1902, la guerre russo-japonaise de 1904-1905 et les deux guerres balkaniques en 1912-1913 permirent de confronter les méthodes allemandes (imitées par les Japonais et les Ottomans) et françaises (utilisées par les Russes, les Serbes et les Bulgares) : les missions envoyées par les deux futures belligérants firent quelques rapports alarmants, mais dans l'ensemble confortèrent leurs états-majors respectifs dans leur anticipation du conflit à venir[34].

Début du conflit

À partir du début d'août 1914, les matériels et méthodes développées avant-guerre sont mis à l'épreuve. Les désillusions face à une nouvelle forme de guerre sont nombreuses, concernant aussi bien la cavalerie, l'infanterie et l'artillerie de toutes les armées belligérantes.

Premiers engagements

Les difficultés d'action de l'artillerie française en août 1914 peuvent être illustrées par quelques exemples consignés dans les journaux de marches et d'opérations des régiments d'artillerie. En résumé, lors de la bataille des Frontières, les artilleurs français arrosent copieusement l'infanterie adverse, mais subissent aussi les tirs de contre-batterie de leurs homologues allemands. Pour les fortifications, l'artillerie française périmée qui y est positionnée est incapable d'affronter les pièces modernes que les Allemands déploient contre elle.

Vorlage:5e en Alsace

Le Vorlage:Date- au matin, soit deux jours avant la publication du décret de mobilisation générale, les unités casernées le long des frontières du Nord-Est reçoivent l'ordre d'établir une « couverture », prévue au plan XVII, afin de protéger les mouvements de troupes. Cette mesure concerne neuf divisions d'infanterie et sept de cavalerie, comprenant un total de Vorlage:Unité montées et Vorlage:Unité à cheval[35]. L'extrémité droite de ce dispositif, couvrant les cols vosgiens méridionaux et la trouée de Belfort, est confiée au [[7e corps d'armée (France)|Vorlage:7e]] (comprenant Vorlage:Unité des Vorlage:4e, Vorlage:5e et Vorlage:47e) renforcé par la [[8e division de cavalerie (France)|Vorlage:8e de cavalerie]] (rajoutant douze pièces du Vorlage:4e groupe à cheval du Vorlage:4e) et une batterie de Vorlage:Unité long du Vorlage:9e de Belfort.

Le Vorlage:Date-, ces forces se portent en avant. Le jour même, le [[5e régiment d'artillerie (France)|Vorlage:5e]], qui sert d'artillerie divisionnaire (AD) à la Vorlage:41e, ouvre le feu pour la première fois : après avoir passé les cols de Bussang et d'Oderen dès Vorlage:Heure, le régiment envoie un de ses canons de Vorlage:Unité en appui de la tête de colonne, bloquée par des mitrailleuses allemandes à la sortie de Wesserling. Le tir des obus est efficace, se faisant à courte distance, en tir direct, si proche que les servants se font tirer dessus par les fantassins allemands.

Le Vorlage:Date-, nouvel engagement : à Cernay, deux batteries du Vorlage:3e du Vorlage:5e en batterie sur le versant sud-est du contrefort vosgien (donc à contre-pente, en tir indirect) bloque avec leurs obus explosifs l'attaque allemande débouchant le matin de Wattwiller. Après l'évacuation de Cernay en début d'après-midi, la troisième batterie du groupe, établit en lisière nord du bois de Nonnenbruch, contrebat l'artillerie allemande déployée à l'est d'Uffholtz : Vorlage:Citation Le Vorlage:2e du régiment est à Lutterbach, tirant là aussi sur l'infanterie allemande, mais subissant de nombreux tirs de contre-batterie bien dissimulé dans le bois : Vorlage:Citation bloc Le combat de Cernay se solde par la retraite française. À partir du 11, la division est sur la défensive le long de la frontière à l'est de Belfort. Le 12 au matin, une des batteries essuie encore quelques tirs de [[10,5-cm Feldhaubitze 98/09|Vorlage:Unité allemand]][36]. Vorlage:Article connexe

Vorlage:39e en Moselle

Le Vorlage:Date-, cinq corps d'armées des Vorlage:1re et Vorlage:2e françaises se lancent dans une offensive à travers le plateau lorrain. Parmi eux, le [[20e corps d'armée (France)|Vorlage:20e]] commandé par le général Foch comprenant les Vorlage:60e (Vorlage:Abréviation), [[8e régiment d'artillerie|Vorlage:8e]] (Vorlage:Abréviation) et [[39e régiment d'artillerie|Vorlage:39e]] (Vorlage:Abréviation), se trouve à l'aile gauche. La contre-attaque allemande au matin du Vorlage:Date- met en fuite tout l'armée : au Vorlage:39e, deux groupes sont d'abord pris d'enfilade par des tirs croisés de l'artillerie adverses dès Vorlage:Heure, plusieurs caissons sautent et les munitions s'épuisent. Vorlage:Citation bloc

Quant au Vorlage:2e, isolé sur le flanc et étalé sur trois kilomètres, mais mis en batterie de façon défilée, avec des postes d'observation sur les crêtes, il tire sur l'infanterie et l'artillerie allemande qui débouche. Vers midi, la Vorlage:6e est : Vorlage:Citation bloc

[[Fichier:Canon de 75 LOC 3c36095u.jpg|thumb|upright=1.2|Canon de Vorlage:Unité français capturé, exposé en trophée devant des civils allemands. Parmi les centaines de canons de prise, plusieurs furent réalésés au calibre Vorlage:Unité pour faire des pièces antiaériennes sur affût permettant le tir à 50°, sous le nom de « 7.7cm L/35 Flak (franz) ».]] Bilan : ce régiment a perdu 23 de ses pièces (sur les 36) ainsi que 26 caissons[37] ; le colonel a été tué. Vorlage:Article connexe

Chute des places

Les défaites françaises de la bataille des Frontières ont pour conséquence la retraite des armées françaises, laissant isolées en avant les fortifications frontalières du Nord-Est. Les troupes allemandes purent investir, assiéger et finalement prendre la citadelle de Longwy (du 8 au 26 août), le fort de Manonviller (23 au 27 août), le fort de Charlemont (24 au 31), le fort des Ayvelles (25 au 27), Montmédy (25 au 28) et les forts de la place de Maubeuge (24 août au 7 septembre). La place de Lille fut désarmée et évacuée à partir du 24 août, tandis que Calais et Dunkerque restèrent isolées, protégées par les inondations préventives de la plaine maritime. Vorlage:Article connexe

Dans tous les cas, l'artillerie de siège allemande, plus moderne et nombreuse, domina rapidement l'artillerie de place française ; Manonviller en fut exemplaire. Il s'agissait d'un vaste fort d'arrêt modernisé, plutôt bien armé avec six tourelles d'artillerie, dont quatre équipées chacune de deux [[Canon de 155 mm L modèle 1877|canons de Vorlage:Unité]] (deux tourelles Mougin modèle 1876 et deux tourelles Galopin modèle 1890) et deux tourelles Bussière 1893 pour deux canons de Vorlage:Unité[38], complétées accessoirement avec deux [[Canon de Bange de 80|canons de Vorlage:Unité]] sur affût de campagne, six mortiers de Vorlage:Unité et quatre de Vorlage:Unité, le tout servi par une batterie du Vorlage:6e[39]. Le pilonnement allemand commence le Vorlage:Date- par des obus explosifs de Vorlage:Unité, lancées par des batteries parfaitement défilés ce qui empêcha la contre-batterie française : dès le premier jour, une des tourelles de 155 est mise hors service et un stock de Vorlage:Unité de 57 et 80 saute. Le 26, deux autres tourelles de 155 sont éliminées et un stock de Vorlage:Unité de 155 saute. Le 27 dès Vorlage:Heure, deux [[Grosse Bertha|obusiers allemands de Vorlage:Unité]] entrent en action ; la quatrième tourelle de 155 est bloquée, la garnison est asphyxiée ; le drapeau blanc est hissé vers Vorlage:Heure[40]. Au total, les assiégeants tirèrent sur et autour du fort 979 coups de Vorlage:Unité, Vorlage:Unité de Vorlage:Unité, 134 de Vorlage:Unité et 59 de Vorlage:Unité[41].

Devant l'avancée allemande, ordre fut donner de remettre en état les places déclassées de la seconde ligne de défense. Du 15 au 25 août, le fort d'Hirson reçut de nouveau canons et garnison pour épauler le Vorlage:4e, puis évacué et détruit par explosif le 27 août. Le Vorlage:Date-, les places de la Fère et de Laon (déclassées par le décret du Vorlage:Date-) passent sous les ordres du général de la Vorlage:5e : les vieux [[Canon de Bange de 90|canons de Vorlage:Unité modèle 1877]] sont retirés des arsenaux de place (26 à la Fère et 22 à Laon) pour être mis en batterie[42]. L'ensemble est finalement abandonné avant l'arrivée des troupes allemandes.

Enseignements

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  • Les batteries françaises de quatre canons de Vorlage:Unité font au moins jeu égal avec les batteries allemandes de six [[Canon de 77 mm FK 96|canons de Vorlage:Unité]] dans le soutien à l'infanterie ou le tir d'interdiction.
  • Artillerie lourde pas assez fourni pour tirer sur les retranchements et contre-battre l'artillerie allemande.
  • La mobilité des batteries montées de Vorlage:Unité leur permet de limiter un peu les effets de la contre-batterie allemande.
  • Parler des combats de rencontre pendant la bataille des Ardennes où l'artillerie n'a pas été à son avantage.* Consommation d'obus bien supérieure aux prévisions.
  • Utilisation du 75 à améliorer : la portée max est de 8 km, la portée d'utilisation dépasse rarement 4-5 km, pas de tirs indirects, les observateurs pratiquement toujours à côté de leur pièce.
  • Initiative individuel : cas du Vorlage:22e d'artillerie du colonel Estienne qui arrive lors de sa nomination avec deux avions Blériot pour l'observation d'artillerie. Les observations seront importantes lors de la bataille des Deux Morins.
  • Limitation de l'utilisation de l'artillerie pour économiser les obus.
  • Vorlage:Date- : le ministre de la Guerre met à disposition de Joffre 108 obusiers de Vorlage:Unité court modèle 1881-1912 de Bange (la modification de 1912 porte sur une plateforme de tir en bois plus transportable que l'affût de siège et place) et 120 [[Mortier de 220 mm modèle 1880|mortiers de Vorlage:Unité modèle 1881-1891]] (la modification de 1891 consiste en l'ajout d'un frein hydropneumatique à l'affût)[43].

Crise des obus

Au moment de l'entrée en guerre, le stock de munitions du calibre Vorlage:Unité est de Vorlage:Unité (obus + douille), soit un peu plus de Vorlage:Unité par canon[1]. L'artillerie lourde, qui était censée consommer moins, est approvisionnée avec : Vorlage:Unité de Vorlage:Unité, commun à l'obusier Baquet et au canon de Bange, dont 400 à Vorlage:Unité pour ceux de l'armée de campagne ; Vorlage:Unité de Vorlage:Unité pour le canon Rimailho, soit Vorlage:Unité par pièce ; et Vorlage:Unité de Vorlage:Unité pour les [[Canon de 155 mm L modèle 1877|Vorlage:Unité de Bange]] des places fortes[2].

L'État-Major a prévu un « plan de fabrication du temps de guerre » pour compléter ces stocks, en assemblant les obus, douilles et explosifs encore dans les arsenaux de Bourges, Lyon, Tarbes et Rennes (de quoi faire Vorlage:Unité, à raison de Vorlage:Unité par jour)[44], puis, à partir du Vorlage:65e après le début de la mobilisation, lancer la fabrication à raison de Vorlage:Unité par jour[2], dont Vorlage:Unité par l'industrie privée.

Manque de munitions

Vorlage:Article détaillé En fait, les dotations en munitions de Vorlage:Unité sont à moitié consommées lors de la bataille des Frontières et celle de la Marne. Dès le Vorlage:Date-, le général directeur de l'arrière informe le ministre de la Guerre que les cinq entrepôts de réserve générale (à Bourges, Angers, Rennes, Clermont et Nîmes) sont presque vides. Le Vorlage:Date-, la consommation moyenne depuis le début de la guerre est estimée à Vorlage:Unité de 75 par pièce (pour un seul mois de combat) ; il reste environ Vorlage:Unité coups au front dans les fourgons et parcs, plus Vorlage:Unité à l'arrière dans les entrepôts, gares et arsenaux[45]. Le 20, Joffre écrit au ministre : Vorlage:Citation. Il estime les besoins minimum à Vorlage:Unité par jour, soit une moyenne de douze coups par pièce et par jour[46] (alors qu'un tir d'un quart d'heure en consomme une centaine). Le même jour, le ministre de la Guerre réuni autour de lui à Bordeaux les principaux industriels de la métallurgie, qui se lancent dans la production, promettant Vorlage:Unité par jour à la fin octobre et Vorlage:Unité en début décembre ; elle fut en réalité de Vorlage:Unité par jour en octobre, puis de Vorlage:Unité en novembre à cause du manque d'ouvriers, de machines-outils et de matériaux[47].

Le Vorlage:Date-, le GQG essaye de limiter la consommation d'obus sur les fronts stabilisés (ce qui ne concerne pas alors les troupes au nord de l'Oise) par une note aux armées : Vorlage:Citation. Il recommande en plus d'utiliser de préférence des obus à balles, délaissés par les batteries qui utilisent désormais surtout des obus explosifs[48]. Le Vorlage:Date-, Joffre recommande aux commandants d'armée de Vorlage:Citation. Il les invite à faire plutôt des attaques de nuit, qui économisent les munitions d'artillerie[49]. Puis toujours le 24 : Vorlage:Citation

Le Vorlage:Date-, on passe au rationnement : l'approvisionnement aux armées est désormais limité à Vorlage:Unité par pièce (y compris les munitions stockées dans les parcs), le restant devant être rendu au service de l'arrière pour constituer une réserve[50]. En plus, aucune livraison n'est prévue avant le Vorlage:Date-, pour concentrer les approvisionnement sur les unités engagées dans la course à la mer. En conséquence, les attaques de la [[9e armée (France)|Vorlage:9e]] en Champagne sont suspendues faute d'obus dès le 27 au soir[51] : Vorlage:Citation bloc

Le Vorlage:Date-, le Vorlage:Abréviation ordonne Vorlage:Citation. La consommation journalière est alors de l'ordre de Vorlage:Unité par jour en octobre (soit un million de coups par mois), dont la moitié par la [[2e armée (France)|Vorlage:2e]]. Par exemple le Vorlage:Date-, sur un total Vorlage:Unité tirés pendant la journée, la Vorlage:2e en utilise à elle seule Vorlage:Unité en Picardie, tandis que son voisin le Vorlage:Abréviation se limite à 950, les Vorlage:6e et Vorlage:5e en tirent respectivement Vorlage:Unité et 191 sur l'Aisne, la Vorlage:9e 483 autour de Reims, la Vorlage:4e Vorlage:Unité en Argonne, la Vorlage:3e se limite à 658 sur les Hauts de Meuse et la Vorlage:1re Vorlage:Unité sur le plateau lorrain et dans les Vosges[52].

Ordre est donné d'envoyer les stocks d'obus des camps retranchés et des colonies vers le front[53]. Une partie des canons de Vorlage:Unité sont remplacés pendant l'automne 1914 par 500 vieux [[Canon de Bange de 90|canons de Vorlage:Unité]], qui tirent lentement et disposent encore de munitions en stock ; ces munitions de 90 commencent rapidement à manquer, malgré une production d'environ Vorlage:Unité de ce calibre par jour, d'où le retrait progressif de ces canons à partir d'avril 1915[54]. Il faut attendre les premiers mois de 1915 pour que la production française couvre les besoins de l'artillerie, fournissant en plus des cartouches d'artillerie aux armées belges, serbes et russes[55].

Munitions défectueuses

Au manque chronique de cartouches de 75 se rajoute rapidement un problème supplémentaire : des obus de ce calibre se révélèrent défectueux. Des obus ne détonent pas, explosent trop vite, ou pire au départ du coup, faisant alors éclater le tube du canon, hachant menu les servants. Ces éclatements de tube se firent nombreux à partir de décembre 1914, alarmant les services : un rapport établit qu'il y en eut six entre août et décembre, soit un éclatement pour Vorlage:Unité tirés, puis 236 entre le Vorlage:Date- et le Vorlage:Date-, dont 176 rien qu'à la Vorlage:4e, soit un éclatement pour Vorlage:Unité[56].

La fabrication des cartouches fut mise en cause à partir de janvier 1915, que se soit la mauvaise qualité des matériaux, les nouvelles façons d'usiner les obus (pour s'adapter aux machines disponibles dans les ateliers privés) ou les malfaçons entraînées par les rendements excessifs. Les contrôles de qualité et les tolérances lors des recettes furent donc revues, pour se rapprocher des façons de faire du temps de paix : les éclatements se firent plus rares, à raison d'un pour Vorlage:Unité au printemps, puis d'un pour Vorlage:Unité à la fin de l'été[57].

Des problèmes se poursuivirent pendant tout le conflit. On enquêta sur des détonations incomplètes (dues à un tassement ou une cristallisation de l'explosif lors du chargement), des ratés de percussion (étoupilles détériorées ou malfaçon), des douilles brisées (on réutilise les douilles usagées jusqu'à huit fois avant réforme, d'où des fissures), des obus qui tombent à un tiers de l'objectif (à cause d'une charge propulsive incomplète, ou à cause de l'humidité), avec des trajectoires erratiques (usure, encrassement et encuivrage du tube), on retrouve des corps étrangers dans les charges propulsives (clous, vis, morceaux de bois, ficelles, chiffons, gants...)[58], etc.

Propagande

Malgré ces difficultés, la propagande va mettre en avant l'artillerie français, notamment son canon de Vorlage:Unité : Vorlage:Citation bloc

thumb|Médaille commémorative de la « Journée du 75 » de 1915.

REFRAIN
Le canon léger que la France
Acclame et fête, tour à tour,
Nous donnera par sa puissance,
La grande Victoire, un beau jour.
Nous aimons sa forte éloquence ;
Sa voix nous promet le retour,
Après l'heure de la vengeance,
A la douce loi de l'amour.

I
Le sol de l'Alsace et Lorraine,
Grâce à lui, sera déblayé :
Plus d'Allemands au cœur de hyène,
Sans foi, sans pudeur, ni pitié !

II
C'est le maître de la bataille,
Le protecteur de nos soldats,
Bien qu'il soit tout petit de taille,
Les grands ne lui résistent pas.

III
Quand le "75" gronde,
Affolés, redoutant leur sort,
Les boches, fils de race immonde,
Poings crispés, attendent la mort.

IV
Avec vous, Anglais, Russe, Belge,
Il prend le chemin de Berlin.
Guillaume II, le sacrilège,
Ne règnera plus sur le Rhin.

Le « 75 » : chant patriotique, créé par M. Jean Aubert de l'opéra de Nice, paroles de François Armagnin et musique de F. Giraud.

Une montée en puissance

Face à la transformation du conflit en une guerre de tranchées, correspondant à une gigantesque guerre de siège, l'artillerie adapte son matériel, son organisation et sa doctrine d'emploi.

Plus de canons

L'artillerie française se développe largement pendant le conflit, passant d'un effectif de Vorlage:Unité en août 1914 (soit 16 % de l'ensemble de l'armée) à Vorlage:Unité en 1918 (soit 26 % du total), sans compter le train qui assure la logistique des munitions[59].

Plus de canons, donc plus d'obus : production de projectiles en France par année (sans compter les importations)[60]
1914 1915 1916 1917 1918
Vorlage:Unité Vorlage:Unité Vorlage:Unité Vorlage:Unité Vorlage:Unité

Premiers expédients

En attendant la fabrication de nouveaux modèles plus modernes, l'artillerie française va vivre d'expédients : dans un premier temps elle va envoyer au front les vieux canons, puis réemployer des canons de marine ou de l'artillerie côtière, improviser des mortiers de tranchée et saisir chez les industriels des canons destinés à être exportés (par exemple le canon de Vorlage:Unité modèle 1914, qui était destiné à l'Armée russe sous le nom de Schneider PD07).

Le Vorlage:Date-, le GQG demande au ministère de la Guerre qu'il mette à sa disposition les pièces d'artillerie des places fortes, puis les ayant obtenu le 24, les propose aux commandants des différentes armées[61]. Ils s'agit de vieux modèles, plusieurs sur affûts « de siège et place » (SP) donc peu mobiles, aux cadences de tir lentes, mais disponibles en grands nombres : les [[Canon de Bange de 90|canons de Vorlage:Unité modèle 1877]] doivent remplacer les canons de Vorlage:Unité dans une centaine de batteries de campagne pour économiser les munitions de 75, les [[Canon Lahitolle de 95 mm|canons de Vorlage:Unité modèle 1875]] et les [[Canon de 120 mm L modèle 1878|canons de Vorlage:Unité modèle 1878]] doivent armer de nouvelles batteries de campagne confiées aux corps d'armée (les 120 pour faire notamment de la contre-batterie), tandis que les [[Canon de 155 mm L modèle 1877|canons de Vorlage:Unité modèle 1877]] et les [[Mortier de 220 mm modèle 1880|mortiers de Vorlage:Unité modèle 1880]] restent au mains de l'artillerie à pied, en batteries lourdes affectées à l'échelon de l'armée et destinées à frapper les retranchements[62].

Comme des disparités importantes apparaissent dans l'affectation des canons lourds entre les différentes grandes unités, le GQG ordonne le Vorlage:Date- d'affecter organiquement un groupe (à deux batteries de quatre canons) d'artillerie lourde (du 105, 120 ou Vorlage:Unité long) à chaque corps d'armée et groupe de divisions de réserve[63]. D'autres batteries lourdes restent attachées à l'armée, qui les garde en réserve ou les confie temporairement à ses corps d'armée. Par exemple, le Vorlage:Date-, juste avant sa participation à l'offensive de Champagne, la [[4e armée (France)|Vorlage:4e]] (composée de cinq corps) aligne un total de 488 canons de Vorlage:Unité (au lieu de 600), 144 canons de Vorlage:Unité, 16 de Vorlage:Unité, 14 de Vorlage:Unité, 30 de Vorlage:Unité long, 16 de Vorlage:Unité court à tir rapide, 34 de Vorlage:Unité court modèle 1912, 26 mortiers lisses de 15 et six auto-canons ; le général de Langle a en plus demandé le 11 décembre d'être renforcé avec quatre canons de Vorlage:Unité long et deux mortiers de Vorlage:Unité[64].

Nouvelles pièces de campagne

La production de [[Canon de 75 mm modèle 1897|canons de Vorlage:Unité modèle 1897]] est relancée, pour remplacer les pertes (Vorlage:Unité abandonnés ou pris par l'adversaire entre août 1914 et février 1915) et satisfaire les besoins de création de nouvelles batteries. 80 canons de Vorlage:Unité modèle 1912 sont commandés au Creusot, avec livraison à partir d'avril 1915. En attendant, ordre fut donné en février 1915 de faire passer les batteries à trois pièces au lieu de quatre[65].

Mais ces canons manquent de puissance et de portée pour détruire les retranchements et contrebattre l'artillerie adverse ; l'artillerie française a donc besoin d'artillerie lourde. En août 1914, le nouveau [[Canon de 105 mm modèle 1913 Schneider|canon de Vorlage:Unité long modèle 1913]] est entrée en production. Le prototype est présenté dès 1912 par la société Schneider, puis 220 pièces ont été commandées l'année suivante ; le premier groupe de douze canons venait juste d'être livré au moment de la mobilisation. Le même fabriquant a reçu commande en novembre 1913 de 18 [[Mortier de 280 mm Schneider|mortiers de Vorlage:Unité TR modèle 1914]] (en fait un gros obusier à chargement par la culasse) : les livraisons devaient commencer en 1915[66]. La recherche sur de nouveaux modèles correspondant mieux aux besoins est lancée. Vorlage:...

Artillerie lourde à grande puissance

Le 14 octobre 1914, le G.Q.G. fait une demande au ministre de la Guerre pour utiliser des pièces d'artillerie très puissantes provenant de l'artillerie navale, de l'artillerie de côte ou de pièces d'artillerie stockées ou en cours de production dans l'industrie privée. Un premier groupe de canons de 190 mm est formé, il est enrichi par l'arrivée de pièces de 270 mm ou de 240 mm[67].

naissance de l'artillerie lourde à grande puissance (ALGP) et de l'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) Vorlage:...

Mortiers de tranchée

Vorlage:Article détaillé Vorlage:...

Nouvelles organisations

Création d'unités

Création de nouvelles divisions d'infanterie et de nouveaux corps d'armées, leur dotation en artillerie de campagne se faisant en leur donnant les batteries de sortie des places fortes, en sortant des les stocks les vieilles pièces [[Canon de Bange de 80|de Vorlage:Unité modèle 1877]], [[Canon de Bange de 90|de Vorlage:Unité modèle 1877]] (système de Bange) et [[Canon Lahitolle de 95 mm|de Vorlage:Unité modèle 1875]] (Lahitolle), ou en prenant les canons de Vorlage:Unité Saint-Chamond. Vorlage:...

Réserve générale d'artillerie à grande puissance

Vorlage:...

Réserve générale d'artillerie

La réserve générale d'artillerie (RGA), créée en 1916 par le général Robert Georges Nivelle, comprend une réserve d'artillerie de campagne de Vorlage:Unité, une réserve d'artillerie lourde de Vorlage:Unité, l'artillerie lourde à grande puissance (ALGP) et l'artillerie lourde sur voies ferrées (ALVF) formées de 200 pièces. Vorlage:...

Nouveaux emplois

pilonnages massifs lors des préparations d'artillerie avant une offensive Vorlage:...

Gaz de combat

Après la première attaque au chlore réalisée par les Allemands à Ypres en avril 1915, le GQG réagit en autorisant la production d'obus chargés de gaz. Le premier obus spécial baptisé obus n°1 est produit en juin 1915, la partie interne de l'obus explosif de 75 est isolée et rempli avec du tétrachlosulfure de carbone une molécule suffocante. Les premiers obus spéciaux n°1 sont tirés le 14 juillet 1915 sur le bois Allemand au cours d'un coup de main de la [[151e division d'infanterie (France)|Vorlage:151e division d'infanterie]] et en plus grand nombre lors de la bataille de Champagne en septembre 1915. L'interrogatoire des prisonniers révéla que ces obus n'avaient provoqué que des picotements au niveau des yeux et très peu de gêne au niveau respiratoire, l'obus de 75 n'ayant pas la contenance suffisante pour atteindre une concentration toxique du produit.

Dans le même temps des nouveaux obus spéciaux baptisés n°2 et n°3 sont mis au point sur la base de l'obus de 75 explosif. L'obus spécial n°2 est un obus incendiaire et suffocant composé de phosphore et de sulfure de carbone, l'obus spécial n°3 est un obus incendiaire chargé uniquement de phosphore.

Les obus spéciaux n°4 et n°5 sont mis au point au cours de l'année 1915. L'obus n°4 est chargé de « vincennite », un mélange d'acide cyanhydrique, la molécule toxique et de chlorure d'arsenic, de chloroforme et de chlorure d'étain chargés d'alourdir le nuage créé par l'explosion de l'obus. L'obus n°5 est chargé de phosgène associé au chlorure d'arsenic. Ces deux obus sont gardés en réserve et ne seront employés qu'à partir de février 1916 pour l'obus n°5 lors de la bataille de Verdun et de juillet 1916 pour l'obus n°4 lors de la bataille de la Somme. D'autres obus spéciaux sont remplis de substances toxiques, les obus les plus produits sont les obus n°7 chargés à la chloropicrine, les obus n°16 chargés à la rationite et les obus n°20 chargés à l'ypérite.

Au cours de la guerre, de juillet 1915 à novembre 1918, plus de 13 millions d'obus spéciaux à gaz de 75 sont tirés dont 2 millions d'obus à l'ypérite. Dans la même période, plus de 4 millions d'obus spéciaux de 105, de 120, de 155 et de bombes de crapouillot dont 250.000 à l'ypérite[68].

Évolutions tardives

barrage roulant

Artillerie d'accompagnement

motorisé et chenillé

Artillerie spéciale

L'apparition des premiers véhicules blindés avant même le début du conflit avait entraîné la naissance de l'artillerie antichar sous forme d'autocanons chargés de détruire les automitrailleuses adverses. Cette idée est proposée par le capitaine Lesieure Desbrières, puis acceptée par le gouverneur de Paris Joseph Gallieni le Vorlage:Date- ; la première section est créée le Vorlage:Date- à Vincennes (où se trouve le parc automobile du camp retranché de Paris), avec des canons de Vorlage:Unité modèle 1885 ou 1902 TR (à « tir rapide ») de marine montés chacun sur une Peugeot 146 (avec un moteur de 18 chevaux), le tout affecté à la cavalerie. Début 1915, un groupe de quatre autocanons de Vorlage:Unité TR modèle 1902 de marine sur châssis Renault est mis sur pied.

Septembre 1916, prototype de « cuirassé terrestre » (chars moyens) pour équiper des unités d'« artillerie spéciale », composé d'un canon de Vorlage:Unité monté sur un tracteur à chenilles, le tout recouvert de blindage. Deux modèles sont développés et produits en série, le Schneider CA1 (testé au front le Vorlage:Date- à Berry-au-Bac) et le Saint-Chamond.

Fin 1916, pour contrer la probable apparition de blindés allemands sur le front occidental, l'Armée française prévoit le développement de la défense antichar, confiée au Vorlage:Unité modèle 1916 TR de l'infanterie et au canon de Vorlage:Unité modèle 1897 de l'artillerie, ce dernier canon pouvant être installé sur une plate-forme de tir permettant un battement en azimut de 60° et en utilisant à tir tendu l'obus de rupture modèle 1910 de marine. En décembre 1917, 35 batteries antichars sont déployées sur le front, toutes dépendant du Vorlage:176e d'artillerie de tranchées[69].

Production en masse d'un char de combat léger, le Renault FT 17 (7 tonnes, 4 m de long et 2,1 de haut), avec une unique arme montée en tourelle, soit une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914, soit un [[37 mm SA 18|canon de Vorlage:Unité SA 1918]] (SA pour « semi-automatique »).

1918 développement d'un « char de rupture », le FCM 2C (69 tonnes, 10 m de long et 4 de haut, armé avec quatre mitrailleuses et un canon de Vorlage:Unité), dont 300 exemplaires devaient être livré à partir du début de l'année 1919.

État des lieux à l'armistice

Au Vorlage:Date-, l'artillerie française est formée de 105 artilleries divisionnaires composées de 105 régiments d'artillerie de campagne (numérotés de 1 à 62 et de 200 à 280) de 3 groupes de 3 batteries de 75 et de 105 groupes divisionnaires de 155 court (régiments numérotés de 101 à 145). L'artillerie lourde de corps d'armée est formée d'un groupe de 105 long et d'un groupe de 155 long (régiments numérotés de 101 à 145)[70].


L'artillerie allemande est organisée en 243 artilleries divisionnaires formées d'un régiment de campagne à 9 batteries de quatre pièces représentant au total Vorlage:Unité ; un bataillon mixte de deux batteries d'obusiers de Vorlage:Unité et d'une batterie de canons de Vorlage:Unité, représentant Vorlage:Unité[71].

30 artilleries de corps d'armée sont composées de deux bataillons mixtes de deux batteries de mortiers de Vorlage:Unité et d'un bataillon de canons de Vorlage:Unité représentant 480 pièces.

Notes et références

Notes

  1. Quatre divisions d'active, 19 divisions de réserve et 11 divisions d'infanterie territoriale ne sont pas affectées au corps de bataille dès le début de la mobilisation, restant à la disposition du général en chef ou du ministre de la Guerre : ce sont les Vorlage:37e et Vorlage:38e (venant d'Algérie), la Vorlage:44e (venant des Alpes), la division de marche du Maroc, les six divisions des Vorlage:1er et Vorlage:4e, les six Vorlage:Abréviation et cinq Vorlage:Abréviation affectées aux places fortes (Vorlage:57e, Vorlage:61e, Vorlage:62e, Vorlage:71e, Vorlage:72e et Vorlage:73e, Vorlage:83e, Vorlage:84e, Vorlage:85e, Vorlage:86e et Vorlage:89e), les quatre divisions des Alpes (Vorlage:64e, Vorlage:65e, Vorlage:74e et Vorlage:75e), ainsi que les trois DR et six DTC des côtes atlantiques (Vorlage:61e, Vorlage:62e et Vorlage:67e ; Vorlage:81e, Vorlage:82e, Vorlage:88e, Vorlage:87e, Vorlage:90e et Vorlage:92e). S'y rajoutent les cinq groupes alpins, composés chacun d'un Vorlage:Abréviation et d'une batterie de montagne.
  2. Sans compter les divisions de sortie et les batteries côtières.

Références

Vorlage:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Vorlage:Palette

Vorlage:Portail Catégorie:Arme de la Première Guerre mondiale Catégorie:Artillerie

  1. a b c d e f g Vorlage:Harvsp.
  2. a b c d Vorlage:Harvsp.
  3. Vorlage:Ouvrage.
  4. Vorlage:Lien web.
  5. a b Vorlage:Lien web.
  6. Vorlage:Lien web.
  7. Vorlage:Lien web.
  8. Vorlage:Harvsp, article 192, Vorlage:P..
  9. Vorlage:Harvsp, article 191, Vorlage:P..
  10. a b Vorlage:Harvsp.
  11. Vorlage:Ouvrage, Es muss mindestens der Parameter ID ausgefüllt werden. Bitte beachte die in der Vorlage:Gallica befindliche Dokumentation und prüfe die verwendeten Parameter. (modifiée par la loi du 15 avril 1914).
  12. Vorlage:Harvsp.
  13. Vorlage:Ouvrage
  14. Vorlage:Harvsp.
  15. Vorlage:Harvsp.
  16. Journal des marches et opérations du Vorlage:32e, du 12 août 1914 au 25 juillet 1915, Vorlage:Lien web.
  17. Vorlage:Harvsp
  18. Vorlage:Harvsp.
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  28. Vorlage:Pdf Vorlage:Lien web.
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  36. Vorlage:Lien web (SHD, cote 26 N 909/1, Vorlage:P.).
  37. Situation du Vorlage:20e C.A. vers Vorlage:Heure, 21 août, le 21 août 1914 à Vorlage:Heure, cité dans Vorlage:Harvsp.
  38. Vorlage:Lien web.
  39. Vorlage:Harvsp.
  40. Vorlage:Harvsp.
  41. Vorlage:Harvsp.
  42. Vorlage:Harvsp.
  43. Vorlage:Harvsp
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  46. Vorlage:Harvsp.
  47. Vorlage:Harvsp.
  48. Vorlage:Harvsp.
  49. Vorlage:Harvsp.
  50. Note du général en chef aux armées, Vorlage:N° du Vorlage:Date-, Vorlage:Harvsp.
  51. Vorlage:Harvsp.
  52. Vorlage:Harvsp.
  53. Vorlage:Harvsp.
  54. Vorlage:Harvsp.
  55. Vorlage:Harvsp.
  56. Vorlage:Harvsp.
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  58. Patrick Renoult, « Les munitions de l'artillerie française de la Grande Guerre », dans Vorlage:Harvsp.
  59. Vorlage:Ouvrage.
  60. Patrick Renoult, « Les munitions de l'artillerie française de la Grande Guerre », dans Vorlage:Harvsp.
  61. Vorlage:Harvsp.
  62. Vorlage:Harvsp.
  63. Vorlage:Harvsp, Es muss mindestens der Parameter ID ausgefüllt werden. Bitte beachte die in der Vorlage:Gallica befindliche Dokumentation und prüfe die verwendeten Parameter..
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