Kizito Mihigo
Kizito Mihigo, né le 25 juillet 1981, est un chanteur de gospel, auteur des chants liturgiques, organiste et compositeur rwandais.
Biographie
Kizito Mihigo est né le 25 juillet 1981 à Kibeho, dans le district de Nyaruguru, l'ancienne préfecture de Gikongoro (aujourd’hui Province du Sud). Ses parents sont Augustin Buguzi et Placidie Iribagiza[1]Vorlage:,[2]
À l'âge de 9 ans, il commence à composer des chansonnettes, mais ce n'est que 5 ans plus tard, lorsqu'il est élève au Petit Séminaire de Butare, qu'il devient l'organiste compositeur liturgique le plus populaire dans l'Église Catholique au Rwanda[3].
En 1994, il perd sa famille et devient orphelin lors du génocide des Tutsis au Rwanda. Il s’échappe au Burundi où il retrouve des membres de sa famille ayant survécu. Il tente en vain de rejoindre l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) pour venger sa famille[4]Vorlage:,[5] .
Scolarité, formation
En juillet 1994, il retourne au Rwanda. Après l’école secondaire, il s’inscrit au séminaire pour devenir prêtre et là, à travers la musique et la foi chrétienne, il arrive à pardonner ceux qui ont tué son père[3]Vorlage:,[4]Vorlage:,[5].
Musicien
En 2001, il participe à la composition de l’hymne national rwandais et il est ensuite envoyé faire des études au Conservatoire de Musique de Paris par les autorités rwandaises (avec le soutien financier du président rwandais Paul Kagame, séduit par son talent)[6]Vorlage:,[7].
Il entame une carrière musicale internationale basé en Belgique. En 2010, il crée la Fondation Kizito Mihigo pour la Paix (KMP), une Organisation Non Gouvernementale prônant la paix et la réconciliation[6]Vorlage:,[7]Vorlage:,[8].
Installation au Rwanda
En 2011 il s'installe définitivement au Rwanda, et devient une personnalité artistique respectée par la population et par le pouvoir[9] Il est régulièrement invité pour chanter dans toutes les cérémonies nationales de commémoration du génocide[6]. Il se fait connaître aussi par de nombreuses invitations dans les cérémonies officielles au parlement et ailleurs, pour interpréter l'hymne national rwandais, en présence du Chef d'État et d'autres hauts dignitaires[6]Vorlage:,[7]Vorlage:,[8]Vorlage:,[10].
Son rapprochement avec le pouvoir lui vaut beaucoup de critiques venant de ses fans chrétiens qui regrettent une certaine déviation de leur compositeur liturgique vers les thèmes de plus en plus politiques. En 2011 le chanteur tente de rassurer ses fans[11].
Ses concerts religieux attirent un grand nombre de personnes à Kigali et à Kibeho, lieu de naissance de l'artiste. Ces événements sont souvent honorés par la présence de différents ministres[12]Vorlage:,[13]Vorlage:,[14].
Les concerts les plus populaires de l'artiste sont celui de Pâques et celui de Noël en 2011[15]Vorlage:,[16].
Après le génocide de 1994, ce chanteur prolifique rwandais a composé plus de 400 chansons en 20 ans[17].
Activisme pour la paix et la réconciliation.
Après son installation au Rwanda, en compagnie de sa fondation, et en partenariat avec le gouvernement rwandais, l'ONG World Vision l'ambassade des États-Unis à Kigali, il entame une tournée dans les écoles et dans toutes les prisons du Rwanda[3].
Dans les écoles, l'objectif est l'éducation de la jeunesse aux valeurs de paix et de réconciliation, et la création des clubs de paix. Dans les prisons, le chanteur cherche à susciter un débat avec les détenus à propos des crimes commis, avant d'y créer les clubs de dialogue dit « clubs de transformation des conflits »[18]Vorlage:, [3].
Les prix
En août 2011, en reconnaissance de ses activités pour la paix, Kizito Mihigo reçoit le prix CYRWA (Cerebrating Young Rwandan Archivers), donné par la fondation Imbuto, organisation de la Première dame du Rwanda, Jeanette Kagame[1]Vorlage:,[3]Vorlage:,[6]Vorlage:,[19].
En avril 2013, l'Office rwandais de la Gouvernance (Rwanda Gouvernance Board) reconnaît la Fondation Kizito Mihigo pour la Paix (KMP) parmi les dix meilleures ONG locales ayant favorisé la bonne gouvernance. À cette occasion, la Fondation reçoit le prix « RGB award » de Vorlage:Unité (huit millions de francs rwandais)[20].
Le président Paul Kagame, lui aussi, avait toujours présenté ce musicien rescapé du génocide comme un modèle pour les jeunes Rwandais[17].
Animateur de télévision
Depuis 2012 Kizito Mihigo anime Umusanzu w'Umuhanzi (« La contribution de l'artiste ») une émission hebdomadaire de la télévision nationale produite par la Fondation KMP[18].
Dans cette émission d'une heure tous les mardis à 22 heures, le chanteur diffuse et commente les concerts avec les prisonniers et les élèves. Une fois par mois à travers cette émission, Mihigo dirige le Dialogue interreligieux, un débat avec des leaders religieux visant à trouver, ensemble, le rôle des religieux dans la construction de la Paix[18].
En avril 2013 le quotidien rwandais The New Times classe Kizito Mihigo deuxième parmi les huit hommes célèbres les plus sexy au Rwanda[21].
Problèmes judiciaires
Le 14 avril 2014, après huit jours de disparition, Kizito Mihigo est présenté aux journalistes par la Police, arrêté pour suspicion d’avoir planifié des attaques terroristes et d’avoir collaboré avec les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et le parti politique Rwanda National Congress (RNC) mais dans l'opinion publique, beaucoup d'observateurs sont convaincus que l'arrestation du musicien est liée à une chanson très critique sortie et interdite quelques jours auparavant[22]Vorlage:,[23]Vorlage:,[24]Vorlage:,[7]Vorlage:,[6].
Quelques heure après l'audience du 21 avril 2014, une interview Vorlage:Citation est diffusée : Kizito y a Vorlage:Citation. Dans une seconde interview Vorlage:Citation, il déclare : Vorlage:Citation[25].
Pour le défenseur des droits de l'Homme : Vorlage:Citation. Les sources officielles Rwandaises balaient les accusations de torture[25].
Réactions
Radio France Internationale, Al Jazeera
Selon la Radio France Internationale, l'arrestation de ce musicien provoque un grand émoi dans le pays, l'incompréhension et la peur d'une possible déstabilisation. Les aveux du chanteur largement diffusés par les médias locaux et les discours de certains responsables politiques avant le début du procès, provoquent l'indignation des défenseurs des droits de l'homme qui dénoncent la violation de la présomption d'innocence[26]Vorlage:,[27]Vorlage:,[25].
Selon la Télévision Al Jazeera, et la Radio France Inter, le chanteur enlevé à la veille de la Vorlage:20e commémoration du génocide, avant d'apparaitre devant la presse huit jours plus tard, serait en train de vivre les conséquences des paroles de son chant "Igisobanuro cy'urupfu" (la signification de la mort) - Requiem réconciliateur dans lequel le chanteur critique la politique de commémoration mise en place par le gouvernement de Kigali dirigé par le Front Patriotique Rwandais - FPR de Paul Kagame[22]Vorlage:,[28]Vorlage:,[29].
Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme
La Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme - FIDH dénonce une arrestation avec un arrière-goût politique. L'organisation parle d' Vorlage:Citation [30].
Reporters Sans Frontières
L'organisation Reporters Sans Frontières réagit après l'arrestation de Kizito Mihigo et ses co-accusés notamment le journaliste Cassien Ntamuhanga. L'ONG qui dénonce la détention illégale du journaliste une semaine avant l'annonce officielle de la police, se dit inquiétée par la détérioration du climat pour les médias au Rwanda, et surtout par l'arrestation de Cassien Ntamuhanga, Kizito Mihigo et leurs co-accusés [31].
États-Unis
Les États-Unis, à leur tour, expriment leur inquiètude à la suite de l'arrestation de Kizito Mihigo. À cette occasion, selon la Radio France Internationale, Washington rappelle au gouvernement rwandais l'importance « d'autoriser la liberté d'expression […] respecter la liberté de la presse et à accorder aux prévenus, le minimum de garanties nécessaires à un procès équitable »[32].
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni aussi revient sur le cas de Kizito Mihigo et ses co-accusés, demandant au gouvernement rwandais d'assurer un procès équitable[33].
Gouvernement rwandais et partis d'opposition en exil
Après la réaction du Royaume-Uni et celle des États Unis, le Président Paul Kagame, en déplacement dans l'ouest du Rwanda, rejette les critiques faisant état d'arrestations arbitraires. Il menace de Vorlage:Citation [34]
L' opposition rwandaise en exil dont le Congrès National Rwandais (RNC) et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda - (FDLR) qui, dès l'arrestation de Kizito Mihigo, ont démenti travailler avec lui et condamné son arrestation[35], reviennent sur les déclarations du président Paul Kagame. Un porte parole du RNC se dit perturbé et déçu par les propos du président. Quant à l'arrestation du chanteur Kizito Mihigo, le RNC affirme qu'elle est une conséquence de sa chanson "Igisobanuro cy'Urupfu" [36].
La FIDH revient aussi sur les propos du Président Kagame, estimant qu'il y a une escalade de violence y compris verbale de la part des autorités rwandaises[36].
Procédure
Après deux reports, le procès de Mihigo est ouvert le 6 novembre à Kigali. Kizito Mihigo plaide coupable de toutes les charges retenues contre lui et demande la clémence du jury[37]. Ses avocats, eux, disent ne pas trouver les éléments constitutifs d'une infraction[38]. Les trois co-accusés du chanteur plaident tous non coupables et dénoncent la torture[39]Vorlage:,[40]Vorlage:,[41].
Plaidoiries
Le parquet reproche au chanteur d'avoir eu des conversations via internet avec un présumé membre du RNC (Rwanda National Congress), parti d'opposition en exil que Kigali qualifie de terroriste. Dans ces conversations écrites, le chanteur aurait suggéré un renversement du régime avec les noms des personnes à tuer, parmi elles le président Paul Kagame[38].
Selon la chaine de télévision de la British Broadcasting Corporation Vorlage:Incise, le procureur dit que les accusés étaient en train de penser à venger le Colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements de l'armée rwandaise devenu opposant politique contre le gouvernement de Paul Kagame. Ce co-fondateur de la RNC avait été retrouvé mort étranglé le 1er janvier 2014 dans un Hôtel luxueux en Afrique du Sud. Le gouvernement Sud-africain a souvent accusé le Rwanda d'être derrière les assassinats et tentatives d'assassinat d'opposants rwandais exilés en Afrique du Sud, ce que les autorités rwandaises ont toujours démenti[42].
Dans sa plaidoirie, le chanteur qui reconnaît avoir eu ces conversations avec un dénommé Sankara, nie l'intention de vouloir tuer le président et dit avoir engagé ses discussions, motivé par la curiosité. Vorlage:Citation rapporte la Radio France Internationale[38]. Les avocats du chanteurs, eux, continuent d'estimer que rien de tout cela ne constitue un crime[38].
Au deuxième jour du procès, le chanteur demande en vain d'être jugé seul[43].
Au troisième jour du procès, en pleine audience, Mihigo renonce à ses avocats et continue de plaider coupable[40].
Réquisitoire
Lors de ce procès, le parquet requiert la perpétuité contre le chanteur[17].
Verdict
Le 27 février 2015, il est condamné à 10 ans de prison, après avoir été reconnu coupable de conspiration contre le gouvernement du président Paul Kagame. Faute de preuve, il est en revanche blanchi de l'accusation de « conspiration pour terrorisme »[42]Vorlage:,[44].
Réactions après verdict
Apgouvernementales internationales verdict, les réactions sont nombreuses dans la presse internationale et par différentes Organisations Non Gouvernementales Internationales
Presse internationale
Le jour du verdict, la presse internationale notamment la Télévision France 24, la Radio France Internationale et l'agence de presse britannique Reuters reviennent sur la chanson Igisobanuro cy'urupfu (La signification de la mort) qui, selon les observateurs, aurait provoqué la colère du régime, et la tombée en disgrâce de ce chanteur chrétien autrefois proche du Président Kagame et de son gouvernement[44]. Certains observateurs interviewés par France 24 parlent d'un «pouvoir fébrile qui ne tolère pas les voix dissonantes ». Dans cette chanson mélancolique publiée sur internet quelques jours avant le début de la Vorlage:20e commémoration du génocide Vorlage:Incise, on peut entendre : Vorlage:Citation, poursuit le chanteur chrétien en faisant allusion aux crimes présumés commis par le Front Patriotique Rwandais Vorlage:Incise, parti au pouvoir[44]Vorlage:,[45]Vorlage:,[10].
Organisations Non Gouvernementales Internationales pour la défense des droits de l'homme
Après l'annonce du verdict, les Organisations Non Gouvernementales Internationales pour la défense des droits de l'homme, tel Amnesty International ou encore Human Rights Watch, dans leur rapports de l'année 2014/15, critiquent le déroulement des procédures judiciaires, dénonçant la détention illégale, la torture et la politisation du procès[46]Vorlage:,[47].
Reporters Sans Frontières revient aussi sur ce verdict, demandant que la décision du tribunal de Kigali soit révisée en appel [48].
Notes et références
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Liens externes
Bibliographie
Catégorie:Chanteur rwandais Catégorie:Naissance en juillet 1981
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