Régiment de carabiniers de la Garde impériale
Les Carabiniers à cheval constituent une unité de cavalerie lourde en service dans la Grande Armée de 1804 à 1815.

Organisation
Avant leur réorganisation en 1804, les carabiniers formaient quatre régiments divisés chacun en 2 escadrons. Par la suite, Napoléon diminua le nombre de régiments de quatre à deux, mais divisés chacun en 4 escadrons.
Uniforme

Jusqu’en 1809, les carabiniers portent " l'habit bleu national, les parements et les revers écarlate, le collet bleu, le bonnet d'oursin, la bandoulière et le ceinturon jaune bordées d'un galon blanc."[1]. En décembre 1809, Napoléon publie un décret instaurant pour les carabiniers un nouvel uniforme : l'habit blanc, une double cuirasse jaune en acier recouvert d'une feuille de cuivre, casque à visière à la Minerve et couvre-nuque surmonté d'un cimier de cuivre jaune orné d'une chenille de crin écarlate. Comme armement, les carabiniers disposaient, en plus de leur sabre de cavalerie modèle 1803, une paire de pistolets ainsi qu'une carabine.
Premier Empire
Le premier grand fait d'armes des Carabiniers de la cavalerie impériale fut la bataille d'Austerlitz, où ils mirent en complète déroute plusieurs escadrons russes[2]. Ils combattent ensuite à Pretzlow et à Friedland. En 1809 pendant la Campagne d'Autriche, ils chargent à Eckmühl parmi les cuirassiers des généraux Saint-Sulpice et Nansouty contre la cavalerie autrichienne, sont présents au siège de Ratisbonne, combattent une nouvelle fois à la bataille de Wagram. Les lourdes pertes essuyées à Eckmühl dues au lances des uhlans autrichiens décide le prince Louis, frère de l'Empereur et colonel-général du 1er régiment de carabiniers, de doter ses hommes d'une cuirasse dorée, et d'abandonner le bonnet d'ourson au profit du casque à visière[3].
Campagne de Russie
Les deux régiments de carabiniers font partie de la Campagne de Russie, intégrée à la 4e division de cuirassiers appartenant à la Réserve de cavalerie du maréchal Murat. Ils prennent une part importante à la bataille de la Moskowa où, entraînés avec les cuirassiers par le général Caulaincourt, ils combattent vaillamment les Chevaliers-Gardes russes. Le fils du général Lariboisière, lieutenant au 1er régiment de carabiniers, est tué lors de la bataille.
Ils s'illustrent à Winkowo, où, menés par Murat en personne, ils culbutent le corps russe du général Baggovut. Le colonel Blancard, du 2e régiment de carabiniers, y est blessé d'un coup de feu. Lors de la terrible retraite de Russie, les deux régiments virent fondre leurs effectifs de manière drastique. Moins de trois cents survivront[4].
Campagnes d'Allemagne et de France
Durant la Campagne de Saxe, ils participèrent à la bataille de Leipzig, alignant six escadrons pour un total de trois cents cavaliers. Ils sont intégrés à la 1ère brigade lourde du général d'Haugéranville, de la 2e division de cavalerie lourde du général Saint-Germain, appartenant au 2e corps de cavalerie du général Sébastiani. Au cours de la bataille, ils sont chargés par des hussards hongrois. Les carabiniers paniquent et tournent bride, dans un complet désordre. Heureusement, les cuirassiers des 1er et 5ème régiments accourent et repoussent les cavaliers ennemis[5].
Lors de la campagne de France, en 1814, ils furent de nombreuses fois bousculés par la cavalerie russe et prussienne[6], mais se distinguèrent tout de même en plusieurs occasions.
Waterloo
Napoléon, revenu de son exil à l'île d'Elbe, lançait la campagne de Belgique auquel participe les carabiniers. Pendant la bataille, un capitaine des carabiniers nommé Dubarrail aurait averti les Britanniques de l'attaque imminente de la Garde impériale en leur centre[7]. Malgré cette trahison, les carabiniers chargèrent vaillamment avec les cuirassiers de Ney contre les carrés britanniques et y subirent de lourdes pertes.
Ainsi s'acheva l'épopée de ces « grenadiers de la cavalerie », unité quelquefois malheureuse sur le champ de bataille (Leipzig, Waterloo) mais aux nombreux faits d'armes victorieux et aux actions d'éclat (Austerlitz, Friedland, Eckmühl, la Moskowa, Winkowo), et tenue en haute estime par Napoléon.
Officiers
1er Régiment :
- 1805 : François Borghèse
- 1807 : Colonel Laroche
- 1808 : François Borghèse
- 1813 : Colonel de Bailliencourt
- 1815 : Colonel Roge
2e Régiment :
- 1807 : Colonel Blanchard
- 1813 : Colonel de Seve
- 1815 : Colonel Beugnat
Officiers tués ou mortellement blessés entre 1805 et 1815 : 43
Officiers blessés entre 1805 et 1815 : 146
Historique des garnisons et batailles
- 1805 Austerlitz
- 1806 : Pretzlow
- 1806 : Lübeck
- 1807 : Ostrolenka
- 1807 : Guttsadt
- 1807 : Friedland
- 1809 : Eckmühl
- 1809 : Essling
- 1809 : Wagram
- 1812 : La Moskowa
- 1812 : Winkowo
- 1813 : Wiasma
- 1813 : Dresde
- 1813 : Leipzig
- 1813 : Hanau
- 1814 : Montmirail
- 1814 : Troyes
- 1814 : Craonne
- 1814 : Laon
- 1814 : Reims
- 1815 : Quatre-Bras
Faits d'armes faisant particulièrement honneur à l'unité
Bataille d'Austerlitz, où les carabiniers, avec l'aide des cuirassiers, combattent et mettent en déroute plusieurs escadrons de dragons et de hussards russes.
Bataille de Winkowo, où ils réalisent le seul coup d'éclat de la bataille du côté français en renversant un corps d'infanterie appartenant à la division du général Baggovut.
Batailles inscrites au revers du drapeau modèle 1812 :
- Austerlitz
- Iéna
- Eylau
- Friedland
- Eckmühl
- Wagram
Galerie
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Carabinier (1812)
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Le général Lariboisière et son fils, lieutenant au 1er régiment de carabiniers.
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Les Carabiniers pendant la campagne de Russie.
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Deux carabiniers du 2e régiment
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Chef d'escadron du 2e régiment
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Deux carabiniers du 1er régiment
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Bataille de la Moskowa : au premier plan, le fils du général Lariboisière mourant, soutenu par deux carabiniers; au fond, la prise de la Grande Redoute par les cuirassiers et les carabiniers (dont on distingue la chenille rouge du casque).
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Cuirasse du carabinier Antoine Fauveau, tué par un boulet de canon à la bataille de Waterloo, en 1815.
Notes et références
Catégorie:Unité de cavalerie française Catégorie:Armée napoléonienne
- ↑ État militaire de 1802
- ↑ http://historine.blogspot.fr/2009/07/les-carabiniers-du-1er-empire.html
- ↑ http://historine.blogspot.fr/2009/07/les-carabiniers-du-1er-empire.html
- ↑ http://militaires-d-hier.forumgratuit.org/t1883-carabiniers-1er-empire
- ↑ Le sous-lieutenant Rilliet du 1er cuirassier est témoin de la scène : « [...]Lorsque l'ennemi est à cent pas, les carabiniers font demi-tour, se précipitent en désordre sur le 2ème régiment qu'ils entraînent dans leur fuite; ces deux régiments se jettent sur le nôtre et entraînent le premier escadron, les deux autres tinrent fermes, et nous chargeâmes les hussards qui ne nous attendirent pas.[...]»
- ↑ http://historine.blogspot.fr/2009/07/les-carabiniers-du-1er-empire.html
- ↑ Il avait pourtant mené à deux reprises des charges victorieuses contre les Anglais
- ↑ http://www.napoleon-series.org/military/organization/c_carabiniers.html