Jules Bonnot
Jules Bonnot (1876 - 1912) est un célèbre anarchiste. Il fut le meneur de la bande à Bonnot, un groupe illégaliste ayant multipliés les braquages et les meurtres de 1906 à 1912.
Une jeunesse difficile
Jules Bonnot est né à Pont-de-Roide le 14 octobre 1876. Sa mère décède le 23 janvier 1887 à Besançon alors qu’il n'a que dix ans. Son frère aîné se suicide par pendaison en 1903 suite à un amour déçu. Le père de Jules, ouvrier fondeur, analphabète, doit alors assumer seul l’éducation du garçon. Les études de ce dernier se passant mal, il abandonne vite l’école.
À quatorze ans il entre en apprentissage. Il n'est pas très motivé par ce travail pénible et se dispute souvent avec ses patrons successifs. En 1891, à quinze ans, Bonnot est condamné pour la première fois pour pêche avec engin prohibé, puis en 1895 suite à une bagarre dans un bal. Il se marie après son service militaire en 1901 avec une jeune couturière avec laquelle il part pour Genève.
Son engagement anarchiste
C’est à cette époque que Bonnot commence à militer pour l'anarchisme. Il se fait renvoyer des chemins de fer de Bellegarde suite à son engagement politique et plus personne n'accepte de l'engager. Il décide alors de partir pour la Suisse. Il trouve un poste de mécanicien à Genève et sa femme tombe enceinte. Mais l’enfant, Émilie, meurt quelques jours après l'accouchement. Bonnot milite toujours pour l’anarchisme et s'acquiert une réputation d’agitateur. Il est alors expulsé de Suisse.
Ses dons en mécanique lui permettent cependant de retrouver rapidement un emploi chez un grand constructeur automobile de Lyon. En février 1904 sa femme accouche d'un second enfant. Les convictions politiques de Bonnot restent vivaces : dénonçant les injustices et menant des grèves, il s'attire les foudres des patrons. Il décide alors de quitter Lyon pour Saint-Étienne.
À Saint-Étienne il est mécanicien dans une firme reconnue. Il loge avec sa famille chez le secrétaire de son syndicat : Besson, qui devient l'amant de sa femme. Pour échapper à la colère de Bonnot, Besson part en Suisse avec Sophie et son enfant. Son engagement est toujours plus fort.
Les débuts de la Bande
Sa fuite lui a fait perdre son emploi et il devient, comme bien d'autres à cette époque, un chômeur miséreux. De 1906 à 1907 il ouvre deux ateliers de mécanique à Lyon. Et commet quelques mauvais coups avec Platano, son bras droit. En 1910 il se rend à Londres et devient chauffeur de Sir Arthur Conan Doyle, père de Sherlock Holmes, grâce à ses talents de chauffeur qui lui seront plus qu’utiles dans son aventure illégaliste. Fin 1910, Bonnot est de retour à Lyon et utilise l’automobile comme une technique criminelle, une innovation. La police le recherche et il quitte précipitemment Lyon avec Platano et cinq complices. Il tue Platano sans raisons connues.
Fin novembre, Bonnot rencontre au siège de l'Anarchie, journal anarchiste dirigé par Victor Serge, ses principaux complices : Octave Garnier, Raymond Callemin. Le 21 décembre 1911, à 9h, Bonnot, Garnier, Callemin et un quatrième homme attaquent le garçon de recette de la Société Générale, symbole du capital, rue Ordener à Paris. C'est la première fois qu'une voiture est utilisée pour commettre un braquage. La Bande n’a dérobé que quelques titres et 5000 francs mais le garçon de recette est grièvement blessé. Le lendemain la Bande fait la une des journaux. Ils abandonnent leur voiture à Dieppe puis reviennent à Paris. C’est là que deux nouveaux anarchistes rejoignent la Bande : René Valet et Soudy. La Bande est traquée par la police, mais celle-ci est impuissante face à la rapidité de l’automobile qu’ils utilisent. Garnier et Callemin trouvent refuge quelques jours chez deux anarchistes, Victor Serge et sa maitresse Rirette Maitrejean. Ceux-ci sont arrêtés quelques jours plus tard mais refusent de livrer les noms de leurs complices.
Suite et fin de la Bande à Bonnot
La Bande continue son périple, pillant deux armureries à Paris puis volant la voiture d’un médecin à Gand. Le 25 janvier 1912, le vol d’une seconde voiture débouche sur l’agression avec une clef anglaise du chauffeur qui les a surpris et le meurtre par Callemin du policier venu les interpeller. Pendant ce temps un anarchiste nommé Eugène Dieudonné est arrêté et accusé de participation au « coup de la Société Générale » par le garçon de recette. Dieudonné nie tout mais sera condamné à mort puis gracié in extremis et condamné aux travaux forcés à vie. Le 24 avril, Jules Bonnot est surpris par la police dans une de ses cachettes. Il parvient à s'échapper, tuant au passage Louis Jouin, le numéro 2 de la sûreté nationale. Le 28 avril, Bonnot et ses complices sont découverts et assiégés par la police dans leur cachette de Choisy-le-Roi. L'assaut des forces de l'ordre est dirigé par le préfet Louis Lépine en personne. Bonnot est tué de dix balles dans le corps, Lépine se chargeant de lui administrer personnellement le coup de grâce. À l'agonie, Bonnot avait auparavant pris le temps d'écrire une lettre testamentaire, où il innocentait notamment Dieudonné.
Le 15 mai 1912, Garnier et Valet, derniers membres en liberté, sont abattus à Nogent-sur-Marne après un siège qui a duré plus de 9 heures.
Le 21 avril 1913, Raymond Callemin, André Soudy et Ferdinand Monnier sont guillotinés à la prison de la Santé
Références
- Alphonse Boudard, les Grands Criminels, le Pré aux Clercs, 1989, Vorlage:ISBN
- Frédéric Delacourt, l'Affaire bande à Bonnot, De Vecchi, coll. « Grands procès de l'histoire », 2000, Vorlage:ISBN
- Bernard Thomas, la Belle époque de la bande à Bonnot, Fayard, 1989, Vorlage:ISBN
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