Étienne Barbette, né vers 1250, mort à Paris en 1321, joue un rôle très important au tournant du Vorlage:S- dans l'administration de Paris et auprès du Roi de France Philippe le Bel. Bourgeois de Paris, il obtient la charge de Voyer de Paris, devient échevin de la ville en 1293, puis pendant dix ans (1298-1304 et 1314-1318), en est le prévôt des marchands.
Enfin, il est maître des Monnaies du roi Philippe le Bel et le conseiller financier du souverain. Son rôle dans les manipulations monétaires du roi le rend fort impopulaire et conduit à des révoltes et au sac de son hôtel, en 1306.
Il illustre plusieurs mouvements historiques dans la France des XIII et XIVeme siècle: la puissance économique et politique des Bourgeois, leur alliance avec le pouvoir royal, la structuration de l'Etat avec le rôle croissant des conseillers, la confirmation de Paris capitale du Royaume.
La famille Barbette
Etienne Barbette semble provenir d'une famille de Champagne ou plusieurs citations du nom de Barbette sont recensées au Vorlage:S- dans la région de Troyes[1].
La présence des Barbette à Paris est attestée à partir du Vorlage:S-, lorsque est enregistrée la vente d'une rente sur une maison située près du cloître de Notre-Dame par un Jean Barbette en 1180, puis tout au long du Vorlage:S- des transactions de plus en plus nombreuses témoignent de la puissance sociale et économique de cette famille. Ils sont des acteurs majeurs du commerce de l'argent, des objets de luxe et des draps. Leur sphère d'action est l'axe de la Seine. Il faut ainsi noter leur influence marquante en Normandie au Vorlage:S- et particulièrement à Rouen et Vernon. Ils sont membres de la Hanse parisienne des marchands de l'eau.
Etienne Barbette le père, souvent nommé Etienne le premier, était apparenté aux Sarrazin, un autre grande famille de bourgeois de Paris. Ainsi, Jean Sarrazin l'Ancien, échevin de Paris et chambellan du roi Saint Louis, épouse Agnès la veuve d'Etienne Barbette père. Sa fille, Pernelle Sarrazin épouse Etienne Barbette. A son tour, Jean Barbette, leur fils sera échevin et leur fille, Alix épousera Jean Sarrazin le Jeune[2].
Un patrimoine immobilier important
Vorlage:Article détaillé La famille Barbette s'était constituée au XIIIemes siecle un patrimoine immobilier important. Etienne va l'agrandir significativement. Aux alentours de 1300, il construit une maison dans une propriété, la Courtille Barbette, qu'il possède au delà de l'enceinte de Philippe Auguste, dans les anciens Marais. Cela deviendra l'hôtel Barbette.
Voyer de Paris
Saint Louis ayant donné à vie la charge de voyer de Paris à Jean Sarrasin, son chambellan, celle-ci vint par survivance à Étienne Barbette, son gendre. Le roi Philippe le Hardi par lettres patentes de juillet 1275, donna la charge à la mort d’Étienne en 1321 à son Secrétaire, Pierre des Essarts[3].
A la suite de nombreuses inondations en 1296 et 1306, Philippe le Bel donna ordre, par lettres du 9 juin 1312, au prévôt des marchands, d’élever un quai en pierres de taille. Le prévôt en ayant retardé l’exécution, le roi réitéra cet ordre le 23 mai 1313, lui prescrivant de construire ce quai entre l'hôtel de Nesle, qui appartenait au roi, et celle de l’évêque de Chartres, aujourd'hui devenu le quai des Grands-Augustins.
Prévôt des marchands de Paris
D’abord nommé échevin en 1293, il est élu pour la première fois Prévôt des marchands en 1298, il succède à Guillaume Bourdon.
Le 1er juin 1314, au Palais de la Cité, devant Philippe le Bel et son conseiller Enguerrand de Marigny, il promet au nom des Bourgeois, l'aide de Paris au Roi pour financer la guerre dans les Flandres.
Maître des monnaies du Roi
Il fit partie des conseillers du Roi et se révéla proche d'Enguerrand de Marigny.
Le 30 décembre 1306, la foule, mécontente de la hausse des loyers en raison de l'introduction de la nouvelle monnaie forte, pille l'hôtel d'Étienne Barbette, puis les émeutiers se rendent au Temple où se trouve le roi et en bloquent les issues. Le 31 décembre, les meneurs des émeutes de la veille sont arrêtés. Vingt-huit sont condamnés à mort et pendus le 5 janvier 1307 aux arbres proches des portes de la ville.
Notes et Références
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Morel, Une famille de la Bourgeoisie parisienne au XIIIeme et au XIVeme siècle, Les Barbette, Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, p. 39- 54, ed. H. Champion, 1972-1973
- Boris Bove. Y a-t-il un patriciat à Paris sous le règne de Philippe le Bel (1285-1314) ?. Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l’Antiquité à nos jours, 1998, France. pp.47-63, 1999
- Boris Bove, Alliance ou défiance ? Les ambiguïtés de la politique des Capétiens envers leur capitale, Vorlage:XIIe-Vorlage:XVIIe siècles, Publications de la Sorbonne, 2005, Vorlage:P..
Articles connexes
Catégorie:Prévôt des marchands de Paris
Catégorie:Naissance à Paris
Catégorie:Date de naissance non renseignée (XIIIe siècle)
Catégorie:Décès à Paris
Catégorie:Décès en 1321
- ↑ Un lien familial avec Pierre Barbette [parfois nommé Pierre Barbet] archevêque de Reims (1274-1298) qui sacra en janvier 1286, le roi Philippe IV le Bel, n'est pas prouvé.
- ↑ Jean Favier, les Bourgeois de Paris, Ed. Tallandier, 2012
- ↑ Boris Bove. Dominer la ville, 2004, p. 304 ; CAZELLES (R.). Paris de Philippe Auguste à Charles V, 1994, p. 415