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Programme spatial iranien

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Décollage du lanceur Simorgh (juillet 2017.

Le programme spatial iranien regroupe l'ensemble des activités spatiales civiles ou militaires de l'Iran. Il est le résultat de travaux de recherche et de développement de haut niveau dans le domaine militaire et industriel dans les années 1980 qui ont permis avec un budget modeste de devenir en 1988 la huitième nation à placer en orbite un satellite à l'aide d'un lanceur national.

Historique

L'Iran au début de l'ère spatiale

L'Iran est l'un des 24 membres fondateurs du Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique, créé au tout début de l'ère spatiale en 1958[1].

Développement d'un lanceur

Le développement des lanceurs iraniens est étroitement lié au programme des missiles du pays et il dérive largement de réalisations nord-coréennes. Durant la guerre avec l'Irak au cours des années 1980, l'Iran se tourne vers la Corée du Nord qui lui fournit des missiles de type Scud-B. Ces derniers étaient des copies de fusées soviétiques acquises auprès de l’Égypte. Au début des années 1990 l'Iran se fournit de nouveau auprès de la Corée du Nord et fait l'acquisition de 10 missiles Nodong de 800 km de portée. En parallèle, l'Iran met en place une industrie des missiles. Le résultat est le missile Shahab-3. Les premiers tests en vol du Shahab-3 ont lieu en 1998 et une unité militaire en est équipée à compter de 2003. À cette époque les autorités iraniennes présentent une version du Shahab-3 comme le précurseur d'un lanceur bi-étages[2].

Le premier vol d'un fusée iranienne ayant des objectifs spatiaux a lieu le 4 février 2008. Une fusée-sonde baptisée Kavoshgar-1 (en persan : کاوشگر 1, Explorer-1), effectue un vol suborbital avec une charge utile scientifique et culmine à une altitude de 200 km. Cette fusée mono-étage est une version allongée du missile Shahab-3. Le 16 août 2008, les autorités annoncent le premier tir d'un lanceur capable de placer en orbite un satellite à une altitude comprise entre 200 et 500 km. La fusée Safir selon l'agence de presse a une masse de 26 tonnes pour une longueur de 22 mètres et un diamètre de 1,25 mètres. Le vol est d'abord annoncé comme un succès mais le lanceur a en fait été victime d'une défaillance peu après le décollage. Finalement la 2 février 2009, date marquant de manière symbolique le 30ème anniversaire de la révolution islamique, l'Iran devient à son tour une puissance spatiale en plaçant sur orbite le satellite Omid de 27 kg à l'aide de son lanceur Safir tiré depuis la base de lancement de Semnan[3],[4].

Création de l'agence spatiale iranienne

L'agence spatiale iranienne est créée par un décret passé le 10 décembre 2003 par le parlement iranien. Elle est chargée de coordonner l'ensemble des activités spatiales de l'Iran dans le domaine des applications non militaires, des sciences spatiales et des technologies. Elle est rattachée au Conseil suprême spatial présidé par le président iranien. L'agence spatiale iranienne est membre de la Asia-Pacific Space Cooperation Organization, opérationnelle en 2008. Elle collabore avec les agences russe, chinoise et nord-coréenne[réf. nécessaire].

La politique spatiale de l'Iran

Le budget spatial

Les installations techniques

Le lanceur Safir sur la base de lancement de Semnan s'apprête à lancer un satellite Fajr.

La base de lancement de Semnan est le site d'où ont été tirés tous les lanceurs iraniens.

Les lanceurs iraniens

Fusées et lanceurs iraniens : de gauche à droite Kavoshgar-C, Kavoshgar-D, Kavoshgar-1, Safir et Simorgh.

Le premier lanceur opérationnel Safir a volé pour la première fois en août 2018 et a été lancé à 8 reprises (4 succès). C'est un lanceur léger à deux étages haut de 22 mètres pour un diamètre de 1,25 mètres et une masse de 26 tonnes. Il permet de placer sur une orbite basse des satellites d'une masse maximale de 50 kg. Il a des caractéristiques très proches du lanceur nord-coréen Unha-1 dont il utilise la propulsion. Simorgh est un lanceur plus puissant, capable de placer une charge utile d'environ 350 kg sur une orbite basse de 500 km. Il a effectué son premier vol en 2016 (échec). Début 2019 il avait effectué deux autres tentatives (2017, 2019) non couronnés de succès. Ce lanceur aux caractéristiques très proches du lanceur nord-coréen Unha-2 comporte trois étages dont le troisième serait de construction nationale. La fusée haute de 26 mètres a un diamètre à la base de 2,4 mètres. Sa masse est évaluée à 85 tonnes.

Le programme scientifique

Les expériences suborbitales

Les satellites d'application

Satellite Omid.

Les satellites d'observation de la Terre

Les satellites de télécommunications

.


Programme spatial habité

Immédiatement après le lancement du premier satellite artificiel national, l'Iran a annoncé la mise en place d'un projet de 12 ans pour placer en orbite un astronaute iranien. Début 2019 seule Anousheh Ansari, une femme d'affaires américaine d'origine iranienne, a effectué un séjour dans l'espace d'une durée de 10 jours en tant que touriste spatiale payante, à bord de la Station spatiale internationale.

Organisation du secteur spatial

Peu d'informations sont disponibles sur les entreprises impliquées dans le développement du programme spatial. La construction du lanceur relève de l'Organisation de l'Industrie Aérospatiale (ou Organisation Aérienne et Spatiale) rattachée au Ministère de la Défense qui regroupe des entreprises concentrées semble-t'il dans la région de Khojir au sud-est de Téhéran. La construction des composants des satellite et le développement du logiciel est sans doute réalisé au sein du consortium militaire SAIran. Cette holding créée en 1972 est placée sous la tutelle du Ministère de la Défense et de la Logistique des Forces Armées. Elle comprend huit filiales employant environ 5 000 salariés dont 700 ingénieurs ayant une expérience en électronique, optique, optoélectronique, communications, semi-conducteurs et ordinateurs. Elle comprend une subdivision, le groupe des industries spatiales iraniennes en charge de la construction des satellites[5].

Notes et références

Notes

Références

Sources

  • (en) Parviz Tarikhi, The iranian space endeavor : Ambitions and Reality, Springer Praxis, , 314 p. (ISBN 978-3-319-05347-9)
  • (en) Brian Harvey, Henk H F Smid et Theo Pirard, Emerging space powers : The new space programs of Asia, the Middle East ans South America, Springer Praxis, (ISBN 978-1-4419-0873-5)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes