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Langue OSV

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Fréquence de distribution de l'ordre des mots dans les langues
Ordre Résultat en français Proportion Exemples
SOV il la pomme mange 45 % Japonais, latin, turc
SVO il mange la pomme 42 % Français, mandarin
VSO mange il la pomme 9 % Irlandais, arabe
VOS mange la pomme il 3 % Malgache, baure
OVS la pomme mange il 1 % Apalai, hixkaryana
OSV la pomme il mange 1 % Warao, vieux norrois
Proportions calculées sur 402 langues par Tomlin (1986)[1],[2].

Une langue OSV est, en typologie syntaxique, une langue dont les phrases suivent généralement un ordre objet-sujet-verbe.

Malgré sa rareté, cette syntaxe est célèbre grâce à un personnage de fiction qui parle de cette façon : Yoda.

Fréquence

Cet ordre est le plus rare. Les chiffres peuvent varier selon les sources, notamment car les classifications linguistiques ne sont pas toujours consensuelles[3].

Dans son étude sur 402 langues publiée en 1986, le linguiste Russell S. Tomlin n'en dénombre aucune dans ce cas[4]. Le World Atlas of Language Structures (WALS), qui répertorie 565 langues, mentionne 4 langues concernées par cette syntaxe, soit moins de 1 % des langues : le nadëb, le warao, le tobati et le ngathana[3]. Jean-Pierre Minaudier n'en considère pour sa part que trois : le warao, le tobati et le dyirbal[3].

Utilisation majeure

Trois langues amérindiennes d'Amazonie sont de ce type : le nadëb[3], le warao[3] et le xavánte[réf. nécessaire].

Deux langues aborigènes d'Australie fonctionnent de la même façon : le dyirbal[5] et le ngathana[3].

Une langue austronésienne de Papua, le tobati, où s'est produit une évolution récente[5], utilise également cette syntaxe[3].

Une langue construite, le kotava, utilise aussi cette typologie habituellement[réf. nécessaire]. C'est également le cas des langues des signes britannique et américaine[réf. nécessaire].

Utilisation mineure

Cette façon de concevoir la phrase est particulièrement rare. Elle peut intervenir occasionnellement dans des circonstances particulières dans plusieurs langues : arabe, anglais, allemand, hébreu, yiddish, hongrois, turc, coréen, japonais, malayalam ou encore nahuatl. Par exemple, en anglais, cette syntaxe peut être utilisée dans une phrase indiquant un contraste avec la conjonction « but », comme dans la phrase « I hate oranges but apples I'll eat ».

Cette syntaxe est surtout célèbre grâce à la fiction car Yoda, le maître Jedi de Star Wars, parle ainsi : « La force, tu dois apprendre ! »[3]

Voir aussi

Articles connexes

 Bibliographie

  • Jean-Pierre Minaudier, Poésie du gérondif : vagabondages linguistiques d’un passionné de peuples et de mots, Le Tripode, coll. « Météores » (no 11), , 160 p. (ISBN 978-2-37055-128-3)

Notes et références

  1. (en) Charles F. Meyer, Introducing English linguistics—International student edition, Cambridge University Press, (lire en ligne)
  2. (en) Russell S. Tomlin, Basic word order: functional principles, Londres, Croom Helm, , p. 22.
  3. a b c d e f g et h William Audureau, « Au parler de Yoda dans « Star Wars » ces langues ressemblent », sur lemonde.fr,
  4. (en) Russell Tomlin, Basic word order : functional principles, Londres, Croom Helm, 1986, p. 22.
  5. a et b Minaudier 2017, p. 115.