Adaptative modulation and coding
L'Adaptive Modulation and Coding (AMC) est une technique de modulation/codage adaptative de l'information, utilisée notamment dans les transmission radio, sur les réseaux de téléphonie mobile WiMAX, UMTS, LTE et depuis 2012 sur les faisceaux hertziens. Elle consiste à adapter les codes correcteurs et modulations utilisés en fonction de la qualité du signal.
Par exemple, si les modulations disponibles sont le QPSK et le 16-QAM, dans le cas où le canal est marqué comme bon, on utilisera la modulation 16-QAM, qui offre un meilleur débit mais une plus faible robustesse. Par contre, si le canal est marqué comme dégradé, on utilisera la modulation QPSK, permettant un débit plus faible, mais plus robuste.
Dans les faisceaux hertziens cette technique est associée à des mécanismes de QOS (Quality of Service) d'Ethernet. Lorsque la transmission dans l'air se dégrade, la modulation bascule au niveau inférieur, au détriment de la bande passante. Les flux ethernet sont alors écrêtés en commençant par les flux les moins prioritaires. En 2013, les technologies permettent des modulations de 1024 QAM à 16 QAM.
Théorie de la technique AMC
Mécanismes

La croissance de l'usage des dispositifs radio a conduit à l’amélioration de l'efficacité spectrale pour permettre des débits plus élevés d'informations. Dans les systèmes de communication traditionnels, la transmission est conçue pour un scénario faisant face à des variations du canal, dans le but de fournir un taux d'erreur inférieur à une limite spécifique. Des méthodes adaptatives de transmission ont été élaborées pour rechercher une bonne qualité du canal par l'adaptation de son rendement, afin de tirer profit de sa variabilité dans le temps en ajustant le niveau de puissance émis, la fréquence des symboles (coding rate), la méthode de codage, la taille de la constellation, ou n'importe quelle combinaison de ces paramètres, pour optimiser l'efficacité spectrale moyenne du lien. Ceci se traduit par un nombre variable de bits d'information transmis par seconde, pour une largeur de bande donnée et par fréquence utilisées.
La technique AMC représente un outil, permettant d'augmenter l'efficacité spectrale des canaux radio, variables dans le temps tout en maintenant un « taux d'erreur binaire » prévisible, l'ordre de modulation ainsi que le FEC sont modifiés par ajustement du taux de codage en fonction des variations de la qualité du canal de transmission. Dans le cas d'une atténuation élevée par exemple, soit un SNR (rapport signal/bruit) faible, la taille de la constellation du signal est réduite afin d'améliorer la fiabilité, donc une transmission plus robuste pour un SNR efficace. Réciproquement, en période d'atténuation faible ou de gain élevé, la taille de la constellation du signal est augmentée afin de permettre d’importants débits de modulation avec une faible probabilité d'erreur, ce qui a une influence immédiate sur le rapport signal/bruit (SNR).
Un exemple d'utilisation de la méthode AMC est illustré dans la figure ci-contre, montrant le cas d’une augmentation de la portée lorsque le système distant s'éloigne, par utilisation d'une modulation inférieure. Inversement, au plus près de la station de base, des modulations d'ordre supérieur peuvent être employées pour une efficacité accrue.
Performance de la méthode AMC
Une bonne performance de la méthode AMC, implique une estimation précise de la qualité du canal à la réception et un chemin fiable de rétroaction entre cet estimateur et l'émetteur vers lequel le récepteur renvoie l'information de l'état de canal (CSI). Dans le but d'exécuter un traitement adéquat, les étapes suivantes doivent être respectées :
Estimation de la qualité du canal
L'émetteur attend du récepteur une estimation des conditions prévisibles du canal pour le prochain intervalle de transmission. Le système adaptatif ne peut fonctionner efficacement dans un environnement avec des variations faibles de la qualité du canal, que si le système a connaissance des estimations précédentes de la qualité du canal. Par conséquent, tout retard entre l'estimation de la qualité de la transmission réelle par rapport à la fréquence maximale Doppler du canal devient crucial, si l'estimation du canal est ancienne à l'instant de la transmission.
Adaptation des paramètres
Le choix du mode approprié de la modulation et du codage à utiliser, lors d’une nouvelle transmission, est fait au niveau de l'émetteur en s’appuyant sur la prévision de l'état du canal. Un seuil de SNR garantit un TEB au-dessous d’une valeur limite TEB0, qui est définie par le système pour chaque méthode à chaque fois que le SNR est au-dessus du seuil.
À partir du TEB, les seuils de SNR sont obtenus en fonction de leurs caractéristiques pour un mode de modulation sur un canal AWGN. Comme décrit par la figure suivante, cette méthode consiste en un découpage de la gamme SNR en N+1 sous régions, par N+2 seuils que nous traduisons par :


.
Chacune des N méthodes est alors utilisée, pour fonctionner dans une zone particulière du SNR. Quand la valeur du SNR est comprise dans une zone, l'information associée à l'état du canal est envoyée de nouveau à l'émetteur. L'émetteur adapte alors le taux de transmission, le codage et la méthode de modulation en garantissant un TEB au-dessous du seuil TEBo. Ceci permet au système de transmettre les données avec une efficacité spectrale élevée quand le SNR est élevé, et la réduit quand le SNR est faible.
Mécanisme de rétroaction
Une fois que la réception a estimé le SNR du canal, elle le convertit en information de TEB pour chaque mode par rapport au TEB de référence, qui correspond au meilleur compromis. Il doit renvoyer le mode choisi à l'émetteur pour que l'adaptation puisse être effectuée.
Cependant, le défi associé à la modulation adaptative et le codage, est lié au fait que la qualité du canal radio mobile varie dans le temps et ainsi la rétroaction d'information du canal devient un facteur limitant. En conséquence, la connaissance de variations faibles de qualité et un canal fiable de rétroaction deviennent nécessaires pour garantir un objectif précis de performance (TEB) par la méthode AMC. De cette façon, aucun retard ou erreurs de transmission, ne doivent se produire dans le canal de rétroaction, de manière à ce qu'aucune anomalie entre les SNR prévu et réel de la prochaine trame n'apparaisse. On peut noter, que la réception doit également connaitre l’identité des paramètres du démodulateur et du décodage à utiliser pour le prochain paquet reçu.
Implémentation de la technique AMC

Ce paragraphe expose la méthode de modulation adaptative et de codage afin de statuer sur la modulation et le mode de codage à envoyer à l'émetteur, sans compter uniquement les coefficients du canal et de son estimateur afin d’en évaluer le SNR correspondant. Ce traitement permet de présenter l’introduction d’un nouveau bloc de commutation de base pris comme centre de décision. On remarquera, dans la figure, que le codeur et le mapper existants du côté de la transmission ainsi que le décodeur et le démappeur du côté réception, sont regroupés dans un bloc unique.
Estimations du SNR
Le calcul du SNR est fait dans l'estimateur du canal correspondant. Le SNR est obtenu par le rapport des puissances signal sur bruit. Le SNR instantané pour chaque trame est donné par : SNR=s/n
où s et n sont les puissances moyennes du signal et du bruit dans chaque trame. Comme la puissance du signal s’obtient à partir des coefficients du canal, la puissance du bruit s’évalue à partir de sa variance.
Les longues séquences de formation, sont interpolées à partir de la séquence PALL, et celles associées à PEVEN ou PODD utilisent un sous-ensemble de sous-porteuse égales ou impaires, gardent nul le reste du sous-ensemble.Les symboles de formation sont reçus avec un certain bruit additif, et ainsi,les porteuses nulles précédentes ont maintenant une valeur différente de zéro. Le bruit est calculé à partir de ces porteuses. En outre, comme il s'est produit avec l'estimation du canal, il doit être pris en considération si le système utilise une ou deux antennes d'émission. Quand une seule antenne d'émission est utilisée, le bruit est obtenu à partir PEVEN. Si le système a deux antennes d'émission, les deux séquences PEVEN et PODD sont utilisées.
Bloc AMC

Ce bloc a pour fonction de détecter le franchissement des seuils de décision pour le choix des méthodes de modulation et de codage qui seront utilisées dans les prochaines trames émises, en renvoyant cette information non seulement à l'émetteur mais également au récepteur.
Les courbes représentées sur la figure, correspondent aux différentes méthodes de modulation et de codage permises par le système WiMAX, définies d’AMC1 à AMC7. Elles ont été obtenues à partir de simulations supposant une connaissance précise des coefficients du canal AWGN. L'ensemble des seuils d'adaptation/commutation est obtenu par la lecture des points du SNR correspondant à un TEBseuil.