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Scouts hellènes en France

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Scouts hellènes de France
Scouts hellènes et evzones déposant une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, à l'Arc-de-Triomphe, pour commémorer le centenaire de l'indépendance de la Grèce (1930)
Histoire
Fondation
Cadre
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Affiliation
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Les scouts et guides hellènes en France (en grec moderne : Σώμα Ελλήνων Προσκόπων και Οδηγών στη Γαλλία / Sóma Ellínon Proskópon kai Odigón sti Gallía) sont l'ensemble des systèmes de scouts et guides grecs dans l'histoire de France - le principal étant celui de Paris, fondé en 1921 et fusionnant avec tous les autres systèmes en France en 1970. Les scouts et guides hellènes en France sont placés sous l'égide de la Métropole orthodoxe de France.

À la suite de la création du scoutisme par Robert Baden-Powell, les scouts hellènes sont fondés en 1910 par Athanasios Lefkaditis (en) et se répandent progressivement dans l'espace culturel grec. En 1921, Isaïas Isaïas, un chef scout athénien, fonde le système de Paris - et alors que de nombreux réfugiés grecs rejoignent la France, d'autres systèmes voient le jour, en particulier autour des communautés grecques et des paroisses de Marseille, Lyon et Charvieu-Chavagneux. Les effectifs des nombreux systèmes voient une nette croissance dans les années 1950 et celui de Paris, en lien avec le métropolite Mélétios, s'engage dans de nombreux camps. À partir de 1970, les différents systèmes de scouts et guides fusionnent avec celui de Paris. Depuis 2010, l'organisation est jumelée avec le 2e système de Patras et organise des camps en Grèce à leurs côtés.

La France voit plusieurs vagues de migration de Grecs à l'époque contemporaine, dont les principales se déroulent pendant la Première Guerre mondiale, dans les années 1920, pour des raisons économiques ou pour fuir les génocides ottomans tardifs, la guerre gréco-turque et un ensemble d'événements désignés sous l'appellation de Grande Catastrophe[1]. Une autre vague de migration suit la Seconde Guerre mondiale et s'étend au moins jusqu'aux années 1970, pendant la dictature des colonels (1967-1974) et l'invasion de Chypre par la Turquie (1974)[2].

En parallèle avec les premières vagues de migration grecques en France, le scoutisme est introduit en Grèce par Athanasios Lefkaditis (en) peu après avoir rencontré Robert Baden-Powell[3],[4]. Cette fondation, en 1910[3], est relativement ancienne dans le cadre de l'histoire du scoutisme[3] - dans les années suivantes, la pratique se répand en Grèce et dans les communautés grecques, y compris à Constantinople, où de nombreux jeunes grecs rejoignent des groupes scouts[3],[5].

Fondation des premiers groupes et expansion

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Scouts hellènes accueillant un groupe d'Éclaireurs de France dans leur camp, dans la région angevine (1928)

La pratique, qui suit les communautés grecques, s'implante assez logiquement dans la diaspora grecque en France dès les années 1920[6]. En 1921, le chef scout athénien, Isaïas Isaïas, qui se trouve à Paris - fonde le groupe parisien, placé l'année suivante sous l'égide de l'Archevêché de Thyatire[7],[8].

Au départ, le scoutisme grec en France est surtout fondé autour d'une population issue de la diaspora grecque relativement large, venant d'Égypte, de Roumanie, de Russie ou d'autres pays - mais avec l'arrivée de réfugiés de la Grande Catastrophe, ils évoluent[9]. De nombreux systèmes différents voient le jour en France et les effectifs croissent de manière générale[9]. En 1953, les relevés de l'archevêché de Thyatire donnent[10] :

Système de Paris puis de France

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Scouts hellènes déposant une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, à l'Arc-de-Triomphe, pour commémorer les morts de la Première Guerre mondiale (1927)

Le système de Paris (en grec moderne : Σώμα Ελλήνων Προσκόπων στο Παρίσι / Sóma Ellínon Proskópon sto Parísi), fondé en 1921 par Isaïas Isaïas, est le groupe historiquement le plus nombreux et actif[9]. Dans les années 1950, il voit une croissance importante de ses membres jusqu'à atteindre environ 250 personnes[9]. En 1950, environ 60 scouts de ce système se rendent en Grèce pour effectuer le premier jamboree panhellénique - c'est-à-dire rassemblant tous les scouts grecs du monde entier[9]. Suite à ce jamboree, le système se rapproche de Mélétios Karabinis, qui n'est alors qu'un simple prêtre de la cathédrale Saint-Stéphane de Paris - il soutient l'entreprise et les voyages des scouts au sein des instances ecclésiastiques et de la diaspora grecque[9],[11].

Quelques années plus tard, lorsque la Métropole orthodoxe de France est fondée par le Patriarcat œcuménique de Constantinople, qui la tire de l'Archevêché de Thyatire, Mélétios est nommé son premier métropolite. et le système passe son son égide[9],[11]. Mélétios et Stéphanos Charalambidis, qui n'est alors que diacre mais devient ensuite le primat de l'Église orthodoxe d'Estonie, s'engagent activement dans le système parisien, qu'ils soutiennent ou, dans le cas de Charalambidis, accompagnent dans leurs camps[9],[11].

À partir de 1970, le système parisien fusionne avec les systèmes d'autres communautés grecques en France - et avec les systèmes de guides, ce qui donne une situation mixte où les scouts et guides se trouvent dans le même système[9]. Entre 1970 et 2009, le système effectue des camps annuels à Ágios Andréas, en Attique[9].

Depuis 2010, le système est jumelé avec le 2ème système de Scouts de Patras et organise des camps avec eux en Grèce[9].

Références

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  1. Pandazog̃lu 2010, p. 10-15.
  2. Cécile Zervudacki, « Les « nouveaux » Grecs de Pont-de-Chéruy. Identité culturelle et deuxième vague migratoire », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, vol. 17, no 3,‎ , p. 91–107 (DOI 10.3406/mar.1989.1423, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d (en) John S. Wilson, Scouting Round the World, Blandford Press, , 1re éd., p. 195.
  4. « Panayotis D. Cangelaris - Order Book Athanasios Lefkaditis - Greek Version », sur cangelaris.com (consulté le ).
  5. Nazan Maksudyan, « La jeunesse ottomane, enjeu des luttes nationales (1914-1919) », Le Mouvement social, vol. 261, no 4,‎ , p. 9–29 (ISSN 0027-2671, DOI 10.3917/lms.261.0009, lire en ligne, consulté le ).
  6. Zographos 2016, p. 1-15.
  7. (el) « Ιστορική Αναδρομή » [archive du ], sur peda.gr (consulté le ).
  8. « Ελληνες Προέκοποι του Εσωτερικού », sur Site officiel des scouts grecs de Grèce (consulté le ).
  9. a b c d e f g h i j et k (el) « Πρόσκοποι », sur Métropole Grec-Orthodoxe (consulté le ).
  10. (grc) « Ἡμερολόγιον », Ἡμερολόγιοι της Ἱερὰς Μητρόπολις Θυατείρων, Ἱερὰ Μητρόπολις Θυατείρων,‎ , p. 24-30.
  11. a b et c Zographos 2016, p. 30-70.

Bibliographie

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  • André Borrely, Petit historique de l'église Saint-Irénée (1983-2003), Marseille, Orthodoxes à Marseille (no 90),
  • Konstandinos Pandazog̃lu, Sartroupolis: La Communauté grecque de Sartrouville originaire majoritairement d'Asie Mineure, Istanbul, Gorgias Press, coll. « Les Cahiers du Bosphore », (ISBN 978-1-61719-872-4)
  • (fr + grc) Anastasios Zographos, Les Scouts Hellènes à Paris – Έλληνες Πρόσκοποι στο Παρίσι, Paris, Οσελότος,‎ (ISBN 978-960-564-370-6)
  • Cyrille Sollogoub, « Le rayonnement des mouvements de jeunesse orthodoxe en France », Contacts, no 279,‎ (en particulier « La Troupe des scouts hellènes de Paris », p. 422).