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Schloss Oiron

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Vorlage:Infobox Château Le château d'Oiron est situé à Oiron dans le département des Deux-Sèvres en France.

Le château, avec sa cour, ses grilles, le petit parc et les terrains immédiatement attenants, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le Vorlage:Date. Cette protection est ensuite complétée : l'ensemble des parcelles dans le champ de visibilité du château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le Vorlage:Date[1].

Histoire

Le château d'Oiron est l’œuvre de la famille Gouffier : Guillaume (mort en 1495) reçoit de Charles VII la terre d’Oiron en 1449. Par son second mariage avec Philippe de Montmorency, auraient pu arriver à Oiron certains portraits de cette famille.

Son fils Artus Gouffier de Boissy, gouverneur de [[François Ier de France|François IVorlage:Er]], est nommé grand-maître de France en 1515 et duc de Roannez et pair de France; accompagnant Charles VIII et Louis XII en Italie où il reçut la terre de Caravaz – titre devenu marquisat de Carabas dans Le Chat Botté de Charles Perrault – il s'intéressa à l'art de ce pays et a pu véritablement commencer l'importante collection d'art familiale.

Son frère Adrien, cardinal et légat, aurait reçu de Raphaël La Petite Sainte Famille (musée du Louvre) et son épouse, Hélène de Hangest, aurait constitué une grande collection de dessins, certains peut-être de sa main.

Son troisième frère, Guillaume, amiral de France, fut le constructeur du château poitevin de Bonnivet (département de la Vienne - détruit), une des plus belles demeures de la Renaissance française.

Avec leur fils Claude Gouffier, la famille atteint son apogée : il devient en effet Grand Écuyer de France en 1546.

Une statue du roi Henri II et une vasque en marbre (voir celle de la fontaine italienne en marbre provenant du château de Gaillon au château de La Rochefoucauld - 16) vinrent orner le centre de la cour d'honneur, et trente-quatre bustes (en profil) d'empereurs romains ou de rois de Ffrance décorent les allèges des fenêtres sur les trois côtés (seuls subsistent ceux de la façade de la galerie Renaissance)

Entre 1620 et 1642 Louis Gouffier fait élever le pavillon du Roi, reconstruire le corps de logis et réaliser différents décors peints et plafonds, dont une salle des Amazones ornée de quinze tableaux "à grands personnages" (disparus), travaux de décoration intérieurs attribués par Vouhé (op. cit., p. 26) à Jacques Despied et à Charles Beaubrun (déjà cité, avec son frère Henri, par Henri Clouzot) - à qui le duc avait commandé sept tableaux le 4/03/1629 pour la salle de l'appartement du Roi - qui s'associent le 25/09/1630 pour les ouvrages de peinture à y faire; Despied, qualifié de vitrier, ira ensuite dorer des cadres au château de Thouars propriété des ducs de La Tremoille.

Deux portraits présumés de Louis Gouffier sont conservés dans la région, l'un au Musée de Poitiers, l'autre au château, attribué à Antoine Ricard, que des vues anciennes montrent inséré dans le manteau de la cheminée du Salon du Roi, a été restauré (reprod. par Vouhé, op.cit. p.27).

Entre 1669 et 1683 Louis d'Aubusson (+ 1691) comte puis duc de La Feuillade et de Roannez, fait maréchal de France en 1675 (des bâtons de maréchal posés en sautoir sont sculptés sur certains bâtiments), gouverneur du Dauphiné en 1681, époux de Charlotte Gouffier qui lui apporta en dot le 6/04/1667, fait édifier par l'entrepreneur Guillaume Cornesse (dont le père Jacques édifia le château voisin de Thouars à la fin des années 1630) le pavillon dit des Trophées, et intégrer dans le corps de logis la chapelle et l'escalier Renaissance, du rare type dit "à noyau central évidé"; l'inventaire après décès de la duchesse (23/04/1683) mentionne "le salon neuf, la chambre de la tour neuve et les pavillons neufs de l'avant-cour", figurés sur la vue du château levée en 1699 par Louis Boudan pour Roger de Gaignières (Vouhé, op.cit. p.19).

Le maréchal, acquéreur en 1679 la terre de Curzay, et en 1686 de celle de Moncontour, résidera au château en juillet 1687; selon Vouhé (op. cit., p.21) la demie-lune dite "en patte d'oie" commandant trois grandes allées plantées d'ormes qu'il fait tracer dans l'axe central du château est inspirée des exemples des ceux de Richelieu, également en Poitou, et surtout de Versailles.

Son seul fils survivant et "le plus solidement malhonnête homme qui ait paru depuis longtemps" (Saint-Simon) rendra hommage pour la terre d'Oiron le 9/03/1694 mais, fort endetté, la vendra avec celles de Cursay, Moncontour et Tersay pour 340 000 livres le 31/12/1698 à son créancier Pierre Sauvage, bourgeois de Paris, probable prête-nom d'une "bande noire" selon Dumolin (op.cit., p. 21). Ayant exercé sa faculté de réméré et remis en possession du domaine le 12/03/1700, M d'Aubusson le revendra pour 315 600 livres par personnes interposdées à Mme de Montespan, qui put finaliser le budget d'acquisition avec les 100 000 livres payées par Louis XIV contre un collier de 21 perles qui en valait 150 000, selon Saint-Simon. Cet achat était fait au nom de son seul fils légitime, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, marquis puis duc d'Antin, qui fut présenté en 1683 au royal amant de sa mère, qui en fit successivement un lieutenant général (1702), le gouverneur de l'Orléanais (septembre 1707), le directeur des Bâtiments, jardins, arts et manufactures royales (juin 1708) un duc et pair (1711). Le marquis, qui reçut de sa mère 340 000 livres destinées à cet achat le 13/04/1700, ne fut déclaré adjudicataire que le 20/06/1703.

L'ex-favorite se partagea alors entre Oiron, dont elle était usufruitière, et y transféra le 14/11/1703 l'Hospice de la Sainte-Famille qu'elle avait créé en 1693 à Fontevraud - dont le roi avait confiée l'abbaye à sa soeur Gabrielle de Rochechouart-Mortemart le 16/08/1670 - et ses cures à Bourbon-l'Archambault, où elle mourra en 1707. Au château elle fit poser des taques de cheminées datées à ses armes ("fascé, ondé d'argent et de gueules de six pièces") plusieurs sont restées en place, des carrelages en faience de Nevers à camaieu bleu sur fond blanc, et y fit poser plafond, parquets à compartiments, portes, lambris dont un cabinet entièrement revêtu de chêne naturel (un maître menuisier de Thouars se marie à Oiron en août 1688); la chapelle de l'hospice, destiné à recevoir cent pauvres, fut bénie le 26/07/1705.

En janvier 1708 et janvier 1713 son fils et héritier fit transporter des meubles dans son château de Bellegarde, sa résidence préférée.

Un chef-d'oeuvre revient à Oiron.

En 1713 le duc d'Antin fit lever par Hypolite Matis, géographe et arpenteur du roi, un Recueil des vues, plans et cartes du château et de la seigneurie d'Oiron, des baronnies de Moncontour et de Curçay, grand in-folio relié contenant 5 vues, 5 plans et 15 cartes, qui fut suivi par ceux de ses autres domaines : le duché d'Antin et le marquisat de Montespan en 1717, le marquisat de Gondrin en 1720 et celui du château de Petit-Bourg en 1730. Devenu ensuite sans utilité pratique pour la gestion du domaine il resta en mains privées pendant deux siècles : signalé en 1847 par le baron de Wismes chez son oncle Héracle de Polignac (1789-1856) au château d'Outrelaize (Calvados), il passa ensuite à son gendre Gabriel d'Oilliamson (1817-1877), puis à d'autres collectionneurs pour être finalement acquis par l'Etat lors de la vente Alde du 6/03/2014 (Vouhé, pp. 91 et 92); il fut exposé au château du 24/10/2015 au 24/01/2016 (cf. le catalogue de Grégory Vouhé cité en bibliographie).

Son fils aîné Louis de Pardaillan, marquis de Gondrin, étant mort à 23 ans en 1712, il se démit en 1724 de son duché-pairie au profit de l'aîné de ses petit-fils Louis, dit le duc d'Epernon, qui fut après lui gouverneur de l'Orléanais (et renonça à sa succession) Il mourut à 71 ans en 1736, "laissant d'énormes dettes qui provoquèrent de nombreux procès" (Dumolin, op. cit., p.25) et le 27/06/1739 sa veuve, née Julie-Françoise de Crussol d'Uzès, et le procureur de son second petit-fils Antoine François de Pardaillan, marquis d'Antin, vendirent pour 500 000 livres les terres d'Oiron, Cursay et Moncontour au tuteur de Gabriel de Neufville, marquis de Villeroy, alors âgé de huit ans, qui la conserva 33 ans et qui, devenu duc, la revendit le 1/10/1772.


« Monsieur le Grand », un collectionneur et mécène

Claude Gouffier acquit en Italie des œuvres de Raphaël, une Pietà du Pérugin (entre 1493 et 1500, National Gallery, Dublin), ou attribués au Primatice ou à Giovanni Bellini ; le portrait du roi Jean Le Bon, (huile sur bois, musée du Louvre, Paris) est présenté comme la pièce la plus remarquable de sa collection.

Aucune bibliothèque n'est mentionnée dans les inventaires, mais en 1683 il est fait état de 353 volumes reliés en parchemin et de 218 « autres reliés en veau de plusieurs couleurs qui sont historiens et romans fort anciens », certains reliés pour Claude, car Roger de Gaignières dit en détenir plusieurs et il reproduira une de ces reliures qu'il acquis probablement avec des tableaux en 1700.

Sur quatorze reliures de Claude Gouffier signalées, en 1994 dix étaient encore connues, dont trois en mains privées ; elles ont appartenu aux plus célèbres bibliophiles du Vorlage:S-  : Guillaume Libri, le baron Jérôme Pichon (1869 et 1897), qui a possédé des objets d'art de Gouffier, comte de Lignerolles (1894), duc d'Aumale (cf. au château de Chantilly), Louis de Mongermont, Edouard Rahir (1936), etc.On cite entre autres un recueil de dessins de mors de chevaux, revêtu initialement d'une reliure d'orfèvrerie (Vorlage:N° de la vente Pichon du 19/04/1869) offerte à Claude par Galiotte, comtesse de Ringrof, la fille de son prédécesseur Galiot de Genouillac, des livres de piété dont un livre d'heures manuscrit sur parchemin et enluminé (Pierpont Morgan Library, New-York) et un psautier français sur papier (Bibliothèque de l'Arsenal, Paris ?).

En 1568-1569 le château fut pillé par des troupes huguenotes.

En juin 1570 Claude demanda dans son testament que les tapisseries garnissant le château soient conservées en place par son héritier ; à sa mort est vendu le mobilier de l'hôtel de Boisy à Paris, comprenant nombre de portraits et une série de « 60 tableaux painctz en huille...garnis de leurs moulures dorées » : huit furent acquis par le président d'Orsay, la duchesse de Lorraine achetant quant à elle des tableaux sur cuir par Noel Guérin; les collections conservées à la capitainerie d'Amboise, une de ses charges, furent également dispersées. Un autre inventaire fut établi en 1571.

Un inventaire de 1631 mentionne plus de 600 tableaux dans la chapelle (inscriptions signalées par Dumolin) et presque autant en 1654 dans le château même, et en 1683 plus de 400 œuvres réparties entre Paris, Versailles et Oiron, certains attribués à Hans Holbein et Albrecht Dürer, sans compter les œuvres dispersées par les ventes, partages et pillages.

Entre 1642 et 1662 Artus Gouffier de Roannez (ami de Blaise Pascal) vendit La Petite Sainte Famille de Giulio Romano, alors attribuée à Raphaël, qui fit partie de la collection de Louis Loménie de Brienne, lequel la cèdera ou la donnera au roi en 1663 ; en 1683, François III d'Aubusson, comte puis duc de la Feuillade, époux de Charlotte Gouffier, dernière du nom, offrit au roi le Saint Jean Baptiste de Raphaël (Paris, musée du Louvre).

La dispersion de ce qui restait en 1700 de l'ex-collection Gouffier est due à Mme de Montespan, au profit de Dom Charles Conrade, bénédictin de Saint-Jouin-de-Marnes, qui lui échangea des tableaux contre des livres, ou en acheta en plusieurs fois au profit de Roger de Gaignières ; quelques portraits royaux, probables épaves de la collection des ducs de Roannez, sont mentionnées dans l'inventaire après décès de la marquise (Archives départementales des Deux-Sèvres) ordonné par son fils à partir du 22/07/1707; des extraits en furent lus par l'historien thouarsais Imbert à la Sorbonne en 1867, l'année suivante il fut publié partiellement par Clément (op. cit.), puis intégralement par Vouhé en 2015.

Subsistent aujourd'hui au château et dans l'église collégiale Renaissance voisine, entre autres, un Saint Jérôme (Florence, vers 1550-1570 ?), une Résurrection (école anversoise, Vorlage:S-), une copie française d'une Vierge à l'Enfant de Rubens (original perdu), des Baubrun et une série d'œuvres de Jacques Blanchard, citée en 1683.

Effigies de Claude Gouffier

  • un portrait présumé par François Clouet (vers 1555 ? collection Cambridge Fogg Art Museum, Massachusetts, reproduit dans Jardin des Arts Vorlage:N°, janvier 1959, Vorlage:P.);
  • un autre portrait, "crayon d'après Clouet" fait partie des 362 dessins attribués à cet artiste acquis d'un lord anglais par le duc d'Aumale (Musée Condé à Chantilly - fig.5 du catalogue de l'exposition « Les trésors du Grand Écuyer » musée national de la Renaissance, château d'Ecouen, 16 novembre 1994 - 27 février 1995, Vorlage:P.);
  • un autre portrait, peinture sur bois (château de Versailles, fig. 9 du cat. cité supra, Vorlage:P.) ;
  • un dessin du Musée Condé à Chantilly porte la mention "Le grand maître de Boisy" probablement Artus (+ 1519);
 un autre portrait de Claude à genoux, présenté par son patron, dessiné par Gaignières,  est reproduit par Dumolin qui le dit dans le choeur d de l'église (p. 52) ainsi que son pendant, celui de de Claude de Brosse, présentée par Saint François d'Assise;

Le Vorlage:S- voit le déclin des Gouffier ; Louis est exilé dans son château par Louis XIII, son fils meurt prématurément et son petit-fils Artus de Roannez, ami intime de Blaise Pascal, n'aura pas d'enfants.


Des propriétaires moins illustres et moins fortunés

[[Fichier:Louvre-Lens - La Galerie du temps (2014) - 126 - RF 2396 (A).JPG|thumb|left|upright=0.8|Terme à figure d'homme barbu, exposé dans La Galerie du temps au Louvre-Lens.]]

Le 1/10/1772 le domaine est acquis par Pierre Jacques Fournier (+ 1800) seigneur de Boisairault, ancien lieutenant-colonel de cavalerie, qui dix ans plus tard fit dresser un Atlas des plans géométriques des fiefs de domaine de haute justice d'Oiron ; lors de la Révolution de 1789 il émigra mais pas son épouse, née Louise-Geneviève Ciret de Bron, et en octobre 1799 le couple put rentrer en possession d'un domaine amoindri et aux décors intérieurs malmenés, les insignes nobiliaires mutilés, comme les statues et les tombeaux de la collégiale voisine. En 130 ans de présence cette famille modernisa à plusieurs reprises les appartements mais sans pouvoir financer le lourd entretien constant de la demeure, où plus aucun élément notable ne sera ajouté; de plus, afin de réduire ou d'éviter l'impôt foncier, certaines ouvertures furent bouchées, les grandes pièces furent cloisonnées et entresolées, et des parties entières, comme le second étage des deux pavillons, abandonnées.

Le préfet Dupin, en poste de 1800 à 1813, répondant à une enquête ministérielle dit avoir constaté que « les peintures de la galerie s'abîment, l'on entrepose du blé dans les grands appartements et (que) le propriétaire s'est retranché au rez-de-chaussée » ("Notice sur les anciens châteaux des Deux-Sèvres", brochure manuscrite de 56 pages. - arch. Direction de l'Architecture).

Vers 1830 les larges douves manquant d'eau furent occupées sur ordre du châtelain par des cerfs et des chevreuils, puis par des plantations de froment (Charles de Chergé, 1838 ou 1839, cité par Vouhé, p.67); dès 1840, l'inspecteur des Monuments Historiques Prosper Mérimée signale le mauvais entretien des peintures de la galerie Renaissance et la nécessité de sauvegarder cet ensemble jugé exceptionnel.

Deux campagnes de restauration du château seront conduites, en 1820 puis celle, très importante, commandée par Auguste Fournier de Boisairault de 1869 à 1877 à l'architecte chinonais Noel Daviau, qui démolit le toit et le dernier étage de pavillon du Roi, qu'il couvrit d'une voûte et termina en attique, remania l'intérieur de celui dit des Trophées et le rez-de-chaussée du bâtiment principal, éleva la tour méridionale et la flanqua d'un pavillon carré dans le style du XVIIème siècle. Selon la mode de l'époque, il mêla les monogrammes de son client (AFB enlacés) et de son épouse, Gertrude de Stacpoole, à celui des Gouffier (Dumolin, op. cit. p.35).

Vers 1870 seront déposées les oeuvres décoratives jugées les plus originales, la série de dix termes en terre cuite sculptés en ronde-bosse avec une figure ou un masque sur la face antérieure, sur une gaine courte, non attribués (origine italienne ?); les premiers termes, des satyres en bronze également dépourvus de bras, apparaissent à Fontainebleau vers 1535; posés sur des socles ils occupaient les niches des contreforts de la galerie Renaissance, sans que l'on soit certain qu'il s'agisse de leur destination première.

En 1877 le domaine passa à Gustave de Boisairault, mort accidentellement en 1883, puis revint à sa mère, qui y aurait hébergé des descendants d'un comte de Cerizay (?); à sa mort en 1906, le domaine fut démembré et le mobilier dispersé, dont "de belles tapisseries dans la chapelle", et le stock de carreaux de faience est pillé (Dumolin); le château réduit à ses murs revint pour quelques mois au neveu de la défunte, vicomte d'Oiron, dont la veuve put racheter les 590 hectares du "Grand Parc" et le "Petit Parc" formé de quelques hectares entourant les douves, vestiges d'un domaine de 3 700 arpents - soit près de 2 500 hectares - selon l'arpentage de 1713.

C'est à cette époque que le photographe poitevin Jules-César Robuchon (1840-1922) put prendre des clichés de quatre des dix statues, dont une Vénus et un Mars ? et un homme sans tête (que l'on retrouve complétées et patinées dans une collection new-yorkaise en 1994) sur des piédestaux, adossés au mur Ouest de la galerie (cf. ci-dessous); ces clichés furent publiés dans son ouvrage Paysages et Monuments du Poitou (1883 -1895) et édités en cartes postales.

Détail d'une photo de Jules Robuchon montrant les termes déposés

.

Un livre relatif au château illustré d'eaux-fortes de Sadoux et contenant une série de photographies par Robuchon (coll. privée) et un dessin signé d'un monogramme attribuable à Daviau représentant le terme ou hermès reproduit ci-dessus, montre l'état de la demeure vers 1890, et un portrait en forme de médaillon en marbre de Louis XIV, possible vestige du mobilier Montespan, que Dumolin signale en 1931 chez le marquis de Rochequairie au château de Purnon à Verrue (86) ; cet ouvrage relié appartint à l'érudit et historien manceau Paul Cordonnier-Detrie (1896-1980).

Benjamin Fillon (+ 1881), célèbre "antiquaire" vendéen républicain proche de Georges Clemenceau, posséda le terme au crâne dégarni et barbu (cf. ci-dessus) provenant de la série de dix précitée, qu'il acquit probablement lors de sa dépose de ces oeuvres: donné par son épouse Clémentine (+ 1873) au Musée de la Céramique de Sèvres, puis transféré en 1935 au Musée du Louvre, cette œuvre, actuellement exposée au Louvre-Lens, est le seul élément conservé en France. Quatre autres, qui ont été restaurés voire complétés (une tête et un masque refaits, les gaines allongées) et patinés, provenant de la collection Morgan et acquis en 1944 par le marchand d'art Wildenstein, figuraient en 1994 dans la collection de ses héritiers à New-York ; on ignore le sort des cinq autres.

Un possible sauveur ?

Vers 1875 le magnat du sucre Alfred Sommier, restaurateur du domaine de Vaux-de-Vicomte (77) de 1875 à sa mort (1908), « se serait intéressé au château d'Oiron, délabré également et dont les terres avaient été dispersées, mais cette région l'aurait tenu trop éloigné de ses affaires et Vaux lui procurait une belle œuvre de résurrection à entreprendre. Cet intérêt s'est peut-être manifesté alors qu'il songeait à un établissement pour Alexandre, son second fils, mort en 1889. »[2].

Grandeur et décadence

Après des difficultés successorales au cours du Vorlage:S- et les ventes des terres et du mobilier, la demeure connaîtra le sort de bien d'autres; dans son numéro consacré au Poitou, la revue du Touring Club de France (vers 1910) décrit un château inhabité "où l'on montre encore quelques tableaux anciens"...en 1931 Dumolin indique que le chartrier est conservé au rez-de-chaussée du pavillon des Trophées où vit la dernière occupante du château, et publie des photographies montrant des fauteuils Empire et un écran de cheminée épars dans de grandes salles d'apparat au décor délabré ; les cartes postales du photographe loudunais Dando-Berry montrent, insérées dans les grandes cheminées, de plus petites en marbre fermées par des panneaux recouverts de tissu ou de papier peint fleurdelisé; des cartes postales furent éditées par le service commercial des Monuments Historiques à Paris ers 1960 (arch.pers.); en 1979 l'architecte en chef des Monuments Historiques Pierre Bonnard évoquera dans ses notes de chantier "le mobilier évanoui sous l'oeil complice de quelque domestique indélicat" ...

Après l'avoir classé Monument Historique en 1923 et acquis - par voie d'expropriation ? - en 1941 dans un état proche de la ruine, l'État procédera pendant un demi-siècle à d’importants travaux de sauvegarde, puis de restauration : mise hors d'eau du bâti vers 1950, consolidation des décors peints (dont la galerie) vers 1970, un programme de restauration mis en œuvre à la fin des années 1980 et poursuivi de nos jours avec - au terme d'un chantier de sept ans - une rénovation du décor intérieur de la galerie Renaissance (cf. communiqué de presse du Centre des Monuments Nationaux).

Ouvert au public par le Centre des monuments nationaux[3], le château a accueilli plus de Vorlage:Unité en 2004.


Architecture

Le château actuel date pour l’essentiel du Vorlage:S-.

Le corps de bâtiment principal, commencé du côté Sud (pavillon de droite) par Louis Gouffier vers 1620, fut terminé dans le même style par La Feuillade vers 1670; le tympan de son fronton décoré de trophées porte un écu portant les armes de François d'Aubusson ("d'or, la croix ancrée de gueules"), qui, mutilé en 1793, fut restauré à la fin du XIXème par Daviau.

L’aile droite, formée d'un portique couvert en terrasse et d'un pavillon est l’œuvre de La Feuillade (1670-1680) et de Madame de Montespan (1700-1707).

Seule l’aile gauche, occupée par des galeries, et le remarquable grand escalier Renaissance à noyau central évidé, "englobé" au Vorlage:Smiley: Der Parameter XVII wurde nicht erkannt!Vorlage:Smiley/Wartung/ErrorVorlage:Smiley/Wartung/xvii  et conservé intact dans le corps de logis principal, datent du Vorlage:Smiley: Der Parameter XVI wurde nicht erkannt!Vorlage:Smiley/Wartung/ErrorVorlage:Smiley/Wartung/xvi .

Là se trouve la grande galerie peinte longue de 55 mètres, une des plus importantes de France, qui illustre en 14 scènes le cycle antique de la guerre de Troie et de l'Énéide, travail attribué par certains historiens d'art à Noël Jallier - inconnu par ailleurs- que Fillon dit recevoir en 1549 482 livres tournois pour "quatorze grandes histoires"ou, depuis la découverte fortuite d'un dessin préparatoire acquis en avril 2008 par le Musée du Louvre, à un atelier d'Emilie (Italie); vers 1930 elles se trouvaient dans leur état originel selon Dumolin (p.46), mais ont fait l'objet depuis de deux restaurations au cours de la fin du XXème siècle.

thumb|L'arrière du château

La collection Curios & Mirabilia

En 1990 le Ministère de la Culture décide de lancer un projet original pour le château : créer une collection d'art contemporain, dont les fondements seront inspirés par les collections historiques du monument, dispersées au cours des siècles.

En 1993 est inauguré le premier volet de la collection Curios & Mirabilia. Elle concrétise la plus importante expérience menée en France d’inscription d’une création contemporaine dans un patrimoine ancien; en 1996, la collection s’est enrichie de nouvelles œuvres et peut, pour la première fois, être présentée dans sa totalité ; elle cherche à renouer avec l’esprit de curiosité de la Renaissance en s’appuyant sur l’idée des anciennes collections qu’étaient les Cabinets de curiosité.

Cette référence historique, traitée librement par les artistes, permet le lien avec le monument et redonne ainsi le sentiment d’un lieu habité aujourd’hui, tout en réactivant le souvenir des prestigieuses collections de Claude Gouffier (Vorlage:S-).

Curios & Mirabilia prend appui sur l’idée d’un autre rapport au monde, celui qui à la Renaissance privilégiait une approche sensible de la connaissance. Aussi, l’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue et bientôt le goût, sont sollicités pour transformer la visite d’un monument historique en expérience sensorielle. Les senteurs du mur de cire de Wolfgang Laib, les sonorités de la musique de Gavin Bryars, les fauteuils de John Armleder pour le délassement du visiteur, les jeux visuels comme celui du couloir des illusions (Felice Varini) et toutes les créations réalisées pour ce château concourent à créer un parcours plein de surprises et d’émerveillements.

Une des originalités de Curios & Mirabilia réside dans la volonté d’envisager le château avec un rôle social en l’inscrivant dans son environnement humain. Ainsi, grâce à une galerie de portraits des enfants de l’école d’Oiron (Christian Boltanski) ou au dîner annuel imaginé par Raoul Marek pour 150 Oironnais, représentés sur un service de table, la population de la commune est conviée comme sujet et témoin de la création.

Le dialogue avec l’Histoire s’instaure de manière forte dans les salles qui ont le mieux conservé le souvenir de leur fonction historique. Daniel Spoerri :

  • dans la Salle du Roi, où s’affirment puissance et pouvoir, répond ironiquement aux princes du Vorlage:S- par ses corps en morceaux qui réintroduisent quotidien et banalité comme nouvelle source du merveilleux.
  • dans la Chambre du Roi (les appartements d’apparat de Louis Gouffier, Vorlage:S-), lieu de la présence symbolique du pouvoir royal, restituée au silence de l’Histoire par la monochromie des peintures de Claude Rutault ;
  • dans la « Galerie des Chevaux », Georg Ettl réveille l’iconographie ancienne et l’Histoire.

Le sujet à Oiron est bien celui de la création dans sa relation au cadre que constituent l’histoire, l’architecture et le décor ancien.

Face au parti pris muséographique du gestionnaire public, les amateurs des ambiances d'autrefois et de reconstitution historique en sont pour leurs frais...

Parc

En juillet 2005, une nouvelle phase de développement artistique est lancée : le ministère de la Culture concrétise le projet de création d'un parc contemporain, dont la mise en œuvre, accompagnée de nouvelles commandes publiques, se fera sous la responsabilité artistique de Paul-Hervé Parsy, administrateur du château, et du paysagiste Pascal Cribier, suivant un programme mené de l'hiver 2005-2006 jusqu'en 2008.

La ferme du château, acquise en 1998, est aménagée en salles d'expositions et en salles pédagogiques.

Peintures à l'étage

Vorlage:Message galerie

Notes et références

Vorlage:Références

Annexes

Sources et bibliographie

 Maurice Dumoulin,  Le château d'Oiron (Henri Laurens, 1931, ill. de 31 gravures et 3 plans) ;
  • E. Rostain/D. Canard/A. Labrousse, Le château de Oiron. La guerre de Troie retrouvée (Paris, Hachette, 1974);
  • Jean Guillaume, « Oiron, le Fontainebleau poitevin », dans Monuments Historiques, 1979, numéro sur Le Baroque en France, avec notes de chantier de Pierre Bonnard, architecte en chef des M.H. ; et Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, Paris, 1975, pp. 154-159.
  • Les trésors du Grand Écuyer, catalogue de l'exposition du Musée national de la Renaissance d'Écouen (16/11/1994 au 27/02/1995), R.M.N., octobre 1994.
  • Élie Goldschmidt, Jacques Hoepffner, Laurent Joubert, Jean-Hubert Martin, Michel Pastoureau, Hic Terminus Haeret, éditions Yellow Now, 1995.
  • Jean Guillaume, La Galerie du Grand Écuyer. L'histoire de Troie au château d'Oiron, Éditions Patrimoine & Médias, 1996. Vorlage:ISBN
  • Thierry Cornec, La fouille de la cour d’honneur du château d’Oiron (Deux-Sèvres) : du logis médiéval au château Renaissance, Vorlage:P., Archéologie du Midi médiéval, année 2006, numéro spécial 4 ( lire en ligne )
 Gregory Vouhé, Oiron au temps de Madame de Montespan et du duc d'Antin - Le recueil des vues, plans et cartes du château et de la seigneurie d'Oiron,...etc (Centre des monuments nationaux, 2015). 

Articles connexes

Liens externes

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Oiron, château Catégorie:Monument historique des Deux-Sèvres Oiron, château Catégorie:Monument historique classé en 1923 Catégorie:Monument historique inscrit en 1943 Catégorie:Édifice géré par le centre des monuments nationaux

  1. Eintrag Nr. PA00101294 in der Base Mérimée des französischen Kulturministeriums (französisch)
  2. Patrice de Vogüé, Mémoire d'un chef-d'œuvre, Vaux-le-Vicomte, 1875-2008, Imprimerie nationale, 2008, Vorlage:P.
  3. [1]