https://de.wikipedia.org/w/api.php?action=feedcontributions&feedformat=atom&user=Alex+Zivoder Wikipedia - Benutzerbeiträge [de] 2025-05-17T14:46:45Z Benutzerbeiträge MediaWiki 1.45.0-wmf.1 https://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Jakob_von_Venedig&diff=110709932 Jakob von Venedig 2012-01-19T14:12:39Z <p>Alex Zivoder: /* Le rôle du mont Saint-Michel dans la diffusion des traductions de Jacques de Venise */ Gougenheim ne relative pas l&#039;apport des Arabes mais des musulmans</p> <hr /> <div>'''Jacques de Venise''' ([[Floruit|fl.]] deuxième quart du {{s|XII|e}} - mort après [[1147]]) est un [[clerc]] et [[Droit canonique|canoniste]] [[République de Venise|vénitien]] surtout connu pour ses traductions d'[[Aristote]], dans l'important mouvement de [[Traductions latines du XIIe siècle|traductions latines]] de l'époque. Sept siècles après [[Boèce]], il est l'un des premiers à traduire les œuvres du « [[Aristote#Moyen_Âge|Philosophe]] » directement du grec au latin.<br /> <br /> == Éléments biographiques ==<br /> <br /> On sait peu de choses sur Jacques de Venise. Il se présente lui même comme ''Iacobus Veneticus Graecus'', et son [[latin]] est marqué par la [[Grec médiéval|langue grecque]], sans que l'on sache s'il s'agissait d'un Grec élevé à [[Venise]], ou d'un Vénitien élevé à [[Constantinople]]&lt;ref name=Aubert&gt;{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> [[Robert de Torigny]] parle de lui comme de « Jacques clerc de Venise » (« ''Jacobus clericus de venecia'' »), ce qui « [...] peut vouloir dire qu'il n'obtint jamais de position importante dans la hiérarchie ecclésiastique, et probablement qu'il ne fut jamais ordonné prêtre&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|He was a 'cleric' in the Roman Church: this might mean that he never achieved any higher ecclesiastical position, probably he was never ordained a priest.}} {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=269|id=lmp}}.&lt;/ref&gt;. »<br /> <br /> Il est cité, avec le juriste et traducteur [[Burgondio de Pise]] et le [[Poésie|poète]] et [[Philologie|philologue]] [[Moïse de Bergame]], parmi les lettrés latins qui assistèrent à un débat théologique public qui eut lieu le 3 avril 1136 à Constantinople dans le quartier des Pisans, entre l'évêque Anselme de Havelberg et l'archevêque orthodoxe Nicétas de Nicomède&lt;ref&gt;Anselme de Havelberg ''Dialogue'' II, 1, cité par {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=272-274|id=lmp}} : {{citation étrangère|lang=en|On April 3rd, 1136 he heard Bishop Anselm of Havelberg debating the question of the procession of the Holy Ghost with the orthodox archbishop of Nicomedia, Nicetas, in the Pisan quarter of Constantinople; he may have met there the jurist and translator of legal, theological, philosophical and medical works, Burgundio of Pisa, and the Bergamask poet and philologist Moses de Brolo, who, at some time, held office at the Byzantine court}} (« Le 3 avril 1336, il écouta l'évêque Anselme de Havelberg débattre de la question de la procession de l'[[Saint-Esprit|Esprit Saint]] avec l'archevêque orthodoxe de Nicomède, Nicétas, dans le quartier pisan de Constantinople. Il rencontra peut-être à cette occasion [[Burgondio de Pise]], juriste et traducteur d'ouvrages de droit, de théologie, de philosophie et de médecine, ainsi que le poète et philologue [[Moïse de Bergame]]) » ''ibid'', p. 269.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> Comme [[Droit canonique|canoniste]], on conserve de lui une consultation qu'il adressa à l'archevêque de [[Ravenne]] à propos d'une question de préséance qui opposait ce dernier à l'[[Liste des évêques puis archevêques de Milan|archevêque de Milan]], Moïse de Verceil. Ce différend fut tranché par le pape [[Eugène III]] au [[Concile de Crémone]] en 1148. Jacques de Venise y cite autant des auteurs latins que byzantins.<br /> <br /> ==Les traductions d'Aristote ==<br /> [[Fichier:Charles V ordonnant la traduction d'Aristote copy.jpg|thumb|[[Charles V de France|Charles V]] ordonnant la traduction d'Aristote. ‎Enluminure du prologue de ''Politiques, Economiques, Ethique'' d'Aristote]]<br /> <br /> Jacques est surtout connu et cité comme le principal traducteur d'[[Aristote]] du grec au latin au {{s|XII}}&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|the most active and successful pioneer of latine Aristotelianism}} in {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|id=lmp}}&lt;/ref&gt;, et dans de nombreuses copies du {{s|XIII}} la traduction lui est attribuée sous la forme « ''translatio Jacobi'' »&lt;ref name=Viola1970&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1970|id=viola2}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;On peut toutefois retenir qu'à la même époque, en [[Espagne]] et notamment à l'« [[École de traducteurs de Tolède|école de Tolède]] » dont la réalité historique est contestée, les traités d'Aristote sont traduits à partir des versions arabes (elles-mêmes souvent issues du [[syriaque]]). Voir l'article [[Traductions latines du XIIe siècle|Traductions latines du {{s-|XII|e}}]]&lt;/ref&gt;. On lui doit les premières traductions du grec au latin de la ''[[Physique (Aristote)|Physique]]'', de la ''[[Métaphysique (Aristote)|Métaphysique]]'' (livre I à livre IV, 4, 1007a31) et du ''[[De l'âme|De Anima]]''. On lui attribue également la traduction de parties des ''[[Petits Traités d'histoire naturelle|Parva naturalia]]'' (en particulier la ''translatio vetus'' du ''De morte et vita'', le ''De memoria'', le ''De juventute'' et le ''De respiratione''), ainsi que de nouvelles versions de textes déjà traduits par [[Boèce]] : les ''[[Topiques (Aristote)|Topiques]]'' et les ''[[Réfutations sophistiques]]'' (fragments), les ''[[Premiers Analytiques|Premiers]]'' et ''[[Seconds Analytiques]]'' (pour ces derniers sa traduction est utilisée pendant tout le [[Moyen Âge]] : on en a 275 manuscrits, contre seulement huit pour les trois autres traductions connues&lt;ref name=Livesey&gt;{{en}} Steven J. Livesey ''James of Venice'' in ''Medieval science, technology, and medicine: an encyclopedia'', Routledge, 2005 [http://books.google.fr/books?id=SaJlbWK_-FcC sur googlebooks]&lt;/ref&gt;)&lt;ref name=Aubert/&gt;. On a aussi des fragments d'un commentaire des ''Réfutations'' et des ''Seconds Analytiques'' auquel son nom est rattaché.<br /> <br /> On apprend dans le prologue d'une traduction latine des ''Seconds Analytiques'' du milieu du {{s-|XII|e}}&lt;ref&gt; {{citation étrangère|lang=la|Translatio Boetii apud nos integra non invenitur et id ipsum quod de ea reperitur vitio corruptionis obfuscatur. Translationem vero Iacobi obscuritatis tenebris involvi silentio suo peribent Francie magistri qui, quamquam illam translationem et commentarios ab eodem Iacobo translatos habent, tamen notitiam illius libri non audent profiteri.}} - manuscrit n° 17.14 de la bibliothèque capitulaire de Tolède &lt;/ref&gt; que les « Maîtres de France » (peut-être ceux de Chartres ou de Paris) connaissaient à cette époque les traductions de Jacques de Venise et les utilisaient bien qu'elles fussent « couvertes d'obscurité »&lt;ref name=Viola1970/&gt;. [[Jean de Salisbury]] connaissait aussi les récentes traductions de Jacques de Venise. Il utilise la traduction des ''Seconds Analytiques'' par Jacques dans son ''[[Metalogicon]]'' (1159). Dans une lettre à Richard, archidiacre de [[Coutances]] il lui demande de faire des copies des œuvres d'Aristote qu'il possède, avec des explications quand le texte est difficile, car il se méfie des traductions de Jacques&lt;ref&gt;Charles Burnett, « The Introduction of Arisotle's Natural Philosophy in Great Britain », in ''Aristotle in Britain during the Middle Ages'', Turnhout, Brepols, 1996, p. 21-50&lt;/ref&gt;. De fait il apparaît aujourd'hui que Jacques de Venise avait des lacunes sur certaines règles de grammaire du [[grec ancien]] et en matière de [[mythologie grecque]]&lt;ref name=Viola1970/&gt;. Une autre raison des difficultés est que son style de traduction est très littéral, proche de la syntaxe grecque : quand un mot n'a pas d'équivalent exact en latin, il donne d'abord le grec puis un correspondant en latin qui acquiert alors une nouvelle définition&lt;ref name=Livesey/&gt;. Le vocabulaire philosophique lui doit ainsi de nombreux termes techniques&lt;ref name=Aubert/&gt;.<br /> <br /> == Le rôle du mont Saint-Michel dans la diffusion des traductions de Jacques de Venise ==<br /> <br /> L'[[Liste des abbés du Mont-Saint-Michel|abbé du mont Saint-Michel]] [[Robert de Torigny]] parle des traductions de Jacques de Venise dans une addition sur un exemplaire de sa ''Chronique'', entre les dates de 1128 et 1129&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=la|Jacobus clericus de venecia transtulit de greco in latinum quosdam libros aristotilis et commentatus. est. scilicet topica. analyticos priores et posteriores, et elencos, quamvis antiquior translatio super eosdem libros haberetur}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;''Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont Saint-Michel'', Éd. Léopold Delisle, Rouen, Le Brument, 1872-3, p. 114. Cet exemplaire est aujourd'hui le manuscrit ms. 159 de la bibliothèque d'Avranches.&lt;/ref&gt;. L'addition est de sa main ou de celle son scribe, et la copie a été exécutée après son élection comme abbé du mont en 1154, et avant 1169&lt;ref name=viola67&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1967|id=viola}}.&lt;/ref&gt;. On ne sait quand et comment Robert de Torigni apprit cette information. Coloman Viola avance comme hypothèses que cela a pu se faire soit par les théologiens français (« les maîtres français ») qui connaissaient les traductions, soit par l'intermédiaire de l'archidiacre Richard de Coutances, lui-même en contact avec [[Jean de Salisbury]], soit à l'occasion du [[Concile de Tours (1163)|Concile de Tours]] en 1163, Jacques de Venise étant connu dans les milieux pontificaux&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> La question de savoir si l'endroit auquel Robert de Torigny a inséré son addition dans sa ''Chronique'' (entre 1128 et 1129) correspond à la date à laquelle Jacques de Venise avait fait ses traductions (ou au moins une partie d'entre elles) est discutée. Lorenzo Minio-Paluello pense que cet emplacement correspond simplement à un espace blanc libre du manuscrit. Coloman Viola au contraire, en se fondant sur une addition similaire concernant une traduction de [[Jean Damascène]] par Eugenius Papa, à une date qui se révèle exacte, pense qu'il en est de même pour Jacques de Venise.<br /> <br /> La collection de la bibliothèque du mont Saint-Michel (aujourd'hui à la bibliothèque d'[[Avranches]]) possède les plus anciennes copies connues de la plupart des traductions identifiées de Jacques de Venise&lt;ref&gt;''De Anima'', ms. Avranches 221, fol. 2-21 v° (A.L., 401.1) ; ''Metaphysica vetustissima'', ms. Avranches 232, fol. 201-225 v° (A.L., 408.14)'; ''De Memoria'', ms. Avranches 221, fol. 21 v°-24 (A.L., 401.2) ; ''Physica (Translatio vetus)'', ms. Avranches 221, fol. 25-86 v° (A.L., 401.3)&lt;/ref&gt; dans deux manuscrits qui contiennent aussi d'autres textes. L'un des deux manuscrits (ms. 221) a été recopié au scriptorium du mont Saint-Michel, l'autre dans le nord de la France (ms. 232), et ils datent tous les deux de la seconde moitié du {{s|XII}}, donc de l'époque de [[Robert de Torigny]] qui semble donc avoir joué « un rôle de pionnier dans la diffusion de la nouvelle littérature aristotélicienne »&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> Jacques de Venise et les traductions d'Aristote qu'il aurait faites, avec d'autres auteurs anonymes au mont Saint-Michel, sont au cœur de la thèse du médiéviste [[Sylvain Gouguenheim]] dans son ouvrage ''[[Aristote au mont Saint-Michel]]'' (2008), qui minimise le rôle des [[musulmans]] dans la transmission à l'Occident latin des textes et des sciences de la [[Grèce antique]]. Cette publication a déclenché une polémique médiatique dans le cadre de celles sur le [[Choc des civilisations]] et des « racines chrétiennes de l'Occident », et a été fortement critiquée par des médiévistes spécialistes de l'histoire de la philosophie, de la théologie, de l'histoire des bibliothèques et des manuscrits&lt;ref&gt;Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009. [http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/couverture-lejbowicz.htm Présentation] [http://books.google.fr/books?id=KIgTpz9zwH4C partiellement sur googlebooks]&lt;/ref&gt;. En ce qui concerne Jacques de Venise rien n'indique qu'il soit jamais venu au Mont Saint Michel&lt;ref&gt;Jean-Luc Leservoisier, conservateur de la [http://www.ville-avranches.fr/manuscrits/manuscrits.htm bibliothèque d'Avranches] a déclaré : « C'est du pur roman ! ... On sait trois fois rien sur Jacques de Venise. Son nom est cité seulement dans deux lignes de la chronique latine de l'abbé Robert de Torigni entre les années 1128 et 1129, où il est dit que celui-ci a traduit les œuvres d'Aristote. Mais en aucun cas il n'a pu venir au mont Saint-Michel à la fin des années 1120, période de troubles extrêmes qui culminèrent avec l'incendie de l'abbaye par les habitants d'Avranches en 1138. » (« [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/les-mysteres-du-mont-saint-michel/920/0/264269 Les mystères du Mont-Saint-Michel] » dans ''[[Le Point]]'', n°1872, 31 juillet 2008, p. 44.)&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Si Robert avait pensé que le travail avait été effectué dans son abbaye, il est invraisemblable qu'il ne l'ait pas spécifié. Curieusement, aucune des quatre traductions attribuées à Jacques par la note de Robert ne se retrouve au Mont » Louis-Jacques Bataillon ''Sur Aristote et le Mont-Saint-Michel-Notes de lecture'' in Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 112.&lt;/ref&gt;, ni que des traductions y aient été faites (certains manuscrits contenant des traductions que Gougenheim attribue à Jacques de Venise sont en fait des copies de celles faites en Italie par [[Burgondio de Pise]])&lt;ref&gt;Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 107 (Bataillon cite R. Durling, « The Anonymous Translation of Aristotle's De generatione et corruptione (Translatio Vetus) », ''Traditio'', 49 (1994).&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Le fait que le Mont ait possédé des manuscrits des œuvres d'Aristote traduites par Burgundio sur des manuscrits grecs n'ayant jamais quitté l'Italie, suffit à montrer qu'il n'y a aucune raison de postuler une équipe de traducteurs travaillant au Mont, mais qu'il a existé entre l'Italie et le Nord-Ouest de l'Europe divers relais dont le détail nous échappe » Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses Universitaires du Septentrion, 2009, p. 113.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> == Notes et références ==<br /> {{Références|colonnes=2}}<br /> <br /> == Voir aussi ==<br /> <br /> === Bibliographie ===<br /> *{{en}} {{Ouvrage|auteur=Lorenzo Minio-Paluello|id=lmp}}, « Iacobus Veneticus Grecus: Canonist and Translator of Aristotle », ''Traditio'' 8 (1952), 265–304 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula: The Latin Aristotle'', Amsterdam, Hakkert, 1972)<br /> *{{it}} Lorenzo Minio-Paluello, « Giacomo Veneto e l'Aristotelismo latino », ''Venezia e l'Oriente fra tardo Medioevo e Rinascimento'', Florence, 1966, p. 53-74 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula'', op. cit.)<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola}}, [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Aristote_au_Mont_Saint-Mic.html « Aristote au Mont Saint Michel »] ''in'' ''Millénaire monastique du Mont Saint-Michel II: Vie montoise et rayonnement intellectuel'' (sous la dir. de R. Foreville), Bibliothèque d'Histoire et d'Archéologie Chrétiennes, P. Lethielleux, Paris, 1967, p. 289-312.<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola2}}, « [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Mont_Saint_Michel.html L'Abbaye du Mont Saint-Michel et la préparation intellectuelle du grand siècle »], conférence du 8 septembre 1970.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, « Jacobus Veneticus on the Posterior Analytics and Some Early Thirteenth-century Oxford Masters on the Elenchi », ''Cahiers de l'Institut du Moyen Âge grec et latin'' 2, 1-9, 1977.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, ''Commentators and Commentaries on Aristotle's Sophistici Elenchi: A Study of Post-Aristotelian Ancient and Medieval Writings on Fallacies'', Layde, Brill (Corpus Latinum Commentariorum in Aristotelem Graecorum 7/1-3), 1981, vol. I, p. 71 ''sq.''<br /> *{{de}} Thomas Ricklin, ''Die &lt;Physica&gt; und der &lt;Liber de causis&gt; im 12. Jahrundert. Zwei Studien'', Fribourg, Universitätsverlag (Dokimion, 17), 1995<br /> *{{en}} David Bloch, ''James of Venice and the Posterior Analytics'', Cahiers de l'Institut du Moyen Age Grec et Latin, 2008, p. 37-50<br /> *{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}<br /> *Cécile Bonmariage, article « Jacques de Venise » du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', Claude Gauvard, Michel Zink, Alain de Libera (dir.), PUF, 2002<br /> *Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont Saint-Michel: les racines grecques de l'Europe chrétienne, Seuil, l'univers historique 2008, ISBN: 978.2.02.096541.5<br /> <br /> === Articles connexes ===<br /> * [[Renaissance du XIIe siècle]]<br /> * [[Traductions latines du XIIe siècle]]<br /> <br /> === Liens externes ===<br /> *{{en}} Jozef Brams, ''[http://www.muslimphilosophy.com/ip/rep/B110.htm Translators]'' in ''Islamic Philosophy'' from the ''Routledge Encyclopaedia of Philosophy'' <br /> <br /> {{Portail|Moyen Âge central}}<br /> {{Bon article|vote=BA|oldid=42209861|date={{1er}} juillet 2009}}<br /> <br /> {{DEFAULTSORT:Venise, Jacques de}}<br /> [[Catégorie:Traducteur du Moyen Âge]]<br /> [[Catégorie:Helléniste]]<br /> [[Catégorie:Traducteur depuis le grec ancien]]<br /> <br /> [[en:James of Venice]]<br /> [[fi:Jacobus Veneticus]]<br /> [[it:Giacomo da Venezia]]<br /> [[sk:Jakub z Benátok]]</div> Alex Zivoder https://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Jakob_von_Venedig&diff=110709931 Jakob von Venedig 2012-01-16T13:22:20Z <p>Alex Zivoder: Remise de Gougenheim</p> <hr /> <div>'''Jacques de Venise''' ([[Floruit|fl.]] deuxième quart du {{s|XII|e}} - mort après [[1147]]) est un [[clerc]] et [[Droit canonique|canoniste]] [[République de Venise|vénitien]] surtout connu pour ses traductions d'[[Aristote]], dans l'important mouvement de [[Traductions latines du XIIe siècle|traductions latines]] de l'époque. Sept siècles après [[Boèce]], il est l'un des premiers à traduire les œuvres du « [[Aristote#Moyen_Âge|Philosophe]] » directement du grec au latin.<br /> <br /> == Éléments biographiques ==<br /> <br /> On sait peu de choses sur Jacques de Venise. Il se présente lui même comme ''Iacobus Veneticus Graecus'', et son [[latin]] est marqué par la [[Grec médiéval|langue grecque]], sans que l'on sache s'il s'agissait d'un Grec élevé à [[Venise]], ou d'un Vénitien élevé à [[Constantinople]]&lt;ref name=Aubert&gt;{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> [[Robert de Torigny]] parle de lui comme de « Jacques clerc de Venise » (« ''Jacobus clericus de venecia'' »), ce qui « [...] peut vouloir dire qu'il n'obtint jamais de position importante dans la hiérarchie ecclésiastique, et probablement qu'il ne fut jamais ordonné prêtre&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|He was a 'cleric' in the Roman Church: this might mean that he never achieved any higher ecclesiastical position, probably he was never ordained a priest.}} {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=269|id=lmp}}.&lt;/ref&gt;. »<br /> <br /> Il est cité, avec le juriste et traducteur [[Burgondio de Pise]] et le [[Poésie|poète]] et [[Philologie|philologue]] [[Moïse de Bergame]], parmi les lettrés latins qui assistèrent à un débat théologique public qui eut lieu le 3 avril 1136 à Constantinople dans le quartier des Pisans, entre l'évêque Anselme de Havelberg et l'archevêque orthodoxe Nicétas de Nicomède&lt;ref&gt;Anselme de Havelberg ''Dialogue'' II, 1, cité par {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=272-274|id=lmp}} : {{citation étrangère|lang=en|On April 3rd, 1136 he heard Bishop Anselm of Havelberg debating the question of the procession of the Holy Ghost with the orthodox archbishop of Nicomedia, Nicetas, in the Pisan quarter of Constantinople; he may have met there the jurist and translator of legal, theological, philosophical and medical works, Burgundio of Pisa, and the Bergamask poet and philologist Moses de Brolo, who, at some time, held office at the Byzantine court}} (« Le 3 avril 1336, il écouta l'évêque Anselme de Havelberg débattre de la question de la procession de l'[[Saint-Esprit|Esprit Saint]] avec l'archevêque orthodoxe de Nicomède, Nicétas, dans le quartier pisan de Constantinople. Il rencontra peut-être à cette occasion [[Burgondio de Pise]], juriste et traducteur d'ouvrages de droit, de théologie, de philosophie et de médecine, ainsi que le poète et philologue [[Moïse de Bergame]]) » ''ibid'', p. 269.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> Comme [[Droit canonique|canoniste]], on conserve de lui une consultation qu'il adressa à l'archevêque de [[Ravenne]] à propos d'une question de préséance qui opposait ce dernier à l'[[Liste des évêques puis archevêques de Milan|archevêque de Milan]], Moïse de Verceil. Ce différend fut tranché par le pape [[Eugène III]] au [[Concile de Crémone]] en 1148. Jacques de Venise y cite autant des auteurs latins que byzantins.<br /> <br /> ==Les traductions d'Aristote ==<br /> [[Fichier:Charles V ordonnant la traduction d'Aristote copy.jpg|thumb|[[Charles V de France|Charles V]] ordonnant la traduction d'Aristote. ‎Enluminure du prologue de ''Politiques, Economiques, Ethique'' d'Aristote]]<br /> <br /> Jacques est surtout connu et cité comme le principal traducteur d'[[Aristote]] du grec au latin au {{s|XII}}&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|the most active and successful pioneer of latine Aristotelianism}} in {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|id=lmp}}&lt;/ref&gt;, et dans de nombreuses copies du {{s|XIII}} la traduction lui est attribuée sous la forme « ''translatio Jacobi'' »&lt;ref name=Viola1970&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1970|id=viola2}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;On peut toutefois retenir qu'à la même époque, en [[Espagne]] et notamment à l'« [[École de traducteurs de Tolède|école de Tolède]] » dont la réalité historique est contestée, les traités d'Aristote sont traduits à partir des versions arabes (elles-mêmes souvent issues du [[syriaque]]). Voir l'article [[Traductions latines du XIIe siècle|Traductions latines du {{s-|XII|e}}]]&lt;/ref&gt;. On lui doit les premières traductions du grec au latin de la ''[[Physique (Aristote)|Physique]]'', de la ''[[Métaphysique (Aristote)|Métaphysique]]'' (livre I à livre IV, 4, 1007a31) et du ''[[De l'âme|De Anima]]''. On lui attribue également la traduction de parties des ''[[Petits Traités d'histoire naturelle|Parva naturalia]]'' (en particulier la ''translatio vetus'' du ''De morte et vita'', le ''De memoria'', le ''De juventute'' et le ''De respiratione''), ainsi que de nouvelles versions de textes déjà traduits par [[Boèce]] : les ''[[Topiques (Aristote)|Topiques]]'' et les ''[[Réfutations sophistiques]]'' (fragments), les ''[[Premiers Analytiques|Premiers]]'' et ''[[Seconds Analytiques]]'' (pour ces derniers sa traduction est utilisée pendant tout le [[Moyen Âge]] : on en a 275 manuscrits, contre seulement huit pour les trois autres traductions connues&lt;ref name=Livesey&gt;{{en}} Steven J. Livesey ''James of Venice'' in ''Medieval science, technology, and medicine: an encyclopedia'', Routledge, 2005 [http://books.google.fr/books?id=SaJlbWK_-FcC sur googlebooks]&lt;/ref&gt;)&lt;ref name=Aubert/&gt;. On a aussi des fragments d'un commentaire des ''Réfutations'' et des ''Seconds Analytiques'' auquel son nom est rattaché.<br /> <br /> On apprend dans le prologue d'une traduction latine des ''Seconds Analytiques'' du milieu du {{s-|XII|e}}&lt;ref&gt; {{citation étrangère|lang=la|Translatio Boetii apud nos integra non invenitur et id ipsum quod de ea reperitur vitio corruptionis obfuscatur. Translationem vero Iacobi obscuritatis tenebris involvi silentio suo peribent Francie magistri qui, quamquam illam translationem et commentarios ab eodem Iacobo translatos habent, tamen notitiam illius libri non audent profiteri.}} - manuscrit n° 17.14 de la bibliothèque capitulaire de Tolède &lt;/ref&gt; que les « Maîtres de France » (peut-être ceux de Chartres ou de Paris) connaissaient à cette époque les traductions de Jacques de Venise et les utilisaient bien qu'elles fussent « couvertes d'obscurité »&lt;ref name=Viola1970/&gt;. [[Jean de Salisbury]] connaissait aussi les récentes traductions de Jacques de Venise. Il utilise la traduction des ''Seconds Analytiques'' par Jacques dans son ''[[Metalogicon]]'' (1159). Dans une lettre à Richard, archidiacre de [[Coutances]] il lui demande de faire des copies des œuvres d'Aristote qu'il possède, avec des explications quand le texte est difficile, car il se méfie des traductions de Jacques&lt;ref&gt;Charles Burnett, « The Introduction of Arisotle's Natural Philosophy in Great Britain », in ''Aristotle in Britain during the Middle Ages'', Turnhout, Brepols, 1996, p. 21-50&lt;/ref&gt;. De fait il apparaît aujourd'hui que Jacques de Venise avait des lacunes sur certaines règles de grammaire du [[grec ancien]] et en matière de [[mythologie grecque]]&lt;ref name=Viola1970/&gt;. Une autre raison des difficultés est que son style de traduction est très littéral, proche de la syntaxe grecque : quand un mot n'a pas d'équivalent exact en latin, il donne d'abord le grec puis un correspondant en latin qui acquiert alors une nouvelle définition&lt;ref name=Livesey/&gt;. Le vocabulaire philosophique lui doit ainsi de nombreux termes techniques&lt;ref name=Aubert/&gt;.<br /> <br /> == Le rôle du mont Saint-Michel dans la diffusion des traductions de Jacques de Venise ==<br /> <br /> L'[[Liste des abbés du Mont-Saint-Michel|abbé du mont Saint-Michel]] [[Robert de Torigny]] parle des traductions de Jacques de Venise dans une addition sur un exemplaire de sa ''Chronique'', entre les dates de 1128 et 1129&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=la|Jacobus clericus de venecia transtulit de greco in latinum quosdam libros aristotilis et commentatus. est. scilicet topica. analyticos priores et posteriores, et elencos, quamvis antiquior translatio super eosdem libros haberetur}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;''Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont Saint-Michel'', Éd. Léopold Delisle, Rouen, Le Brument, 1872-3, p. 114. Cet exemplaire est aujourd'hui le manuscrit ms. 159 de la bibliothèque d'Avranches.&lt;/ref&gt;. L'addition est de sa main ou de celle son scribe, et la copie a été exécutée après son élection comme abbé du mont en 1154, et avant 1169&lt;ref name=viola67&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1967|id=viola}}.&lt;/ref&gt;. On ne sait quand et comment Robert de Torigni apprit cette information. Coloman Viola avance comme hypothèses que cela a pu se faire soit par les théologiens français (« les maîtres français ») qui connaissaient les traductions, soit par l'intermédiaire de l'archidiacre Richard de Coutances, lui-même en contact avec [[Jean de Salisbury]], soit à l'occasion du [[Concile de Tours (1163)|Concile de Tours]] en 1163, Jacques de Venise étant connu dans les milieux pontificaux&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> La question de savoir si l'endroit auquel Robert de Torigny a inséré son addition dans sa ''Chronique'' (entre 1128 et 1129) correspond à la date à laquelle Jacques de Venise avait fait ses traductions (ou au moins une partie d'entre elles) est discutée. Lorenzo Minio-Paluello pense que cet emplacement correspond simplement à un espace blanc libre du manuscrit. Coloman Viola au contraire, en se fondant sur une addition similaire concernant une traduction de [[Jean Damascène]] par Eugenius Papa, à une date qui se révèle exacte, pense qu'il en est de même pour Jacques de Venise.<br /> <br /> La collection de la bibliothèque du mont Saint-Michel (aujourd'hui à la bibliothèque d'[[Avranches]]) possède les plus anciennes copies connues de la plupart des traductions identifiées de Jacques de Venise&lt;ref&gt;''De Anima'', ms. Avranches 221, fol. 2-21 v° (A.L., 401.1) ; ''Metaphysica vetustissima'', ms. Avranches 232, fol. 201-225 v° (A.L., 408.14)'; ''De Memoria'', ms. Avranches 221, fol. 21 v°-24 (A.L., 401.2) ; ''Physica (Translatio vetus)'', ms. Avranches 221, fol. 25-86 v° (A.L., 401.3)&lt;/ref&gt; dans deux manuscrits qui contiennent aussi d'autres textes. L'un des deux manuscrits (ms. 221) a été recopié au scriptorium du mont Saint-Michel, l'autre dans le nord de la France (ms. 232), et ils datent tous les deux de la seconde moitié du {{s|XII}}, donc de l'époque de [[Robert de Torigny]] qui semble donc avoir joué « un rôle de pionnier dans la diffusion de la nouvelle littérature aristotélicienne »&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> Jacques de Venise et les traductions d'Aristote qu'il aurait faites, avec d'autres auteurs anonymes au mont Saint-Michel, sont au cœur de la thèse du médiéviste [[Sylvain Gouguenheim]] dans son ouvrage ''[[Aristote au mont Saint-Michel]]'' (2008), qui minimise le rôle des [[Sciences et techniques islamiques|Arabes]] dans la transmission à l'Occident latin des textes et des sciences de la [[Grèce antique]]. Cette publication a déclenché une polémique médiatique dans le cadre de celles sur le [[Choc des civilisations]] et des « racines chrétiennes de l'Occident », et a été fortement critiquée par des médiévistes spécialistes de l'histoire de la philosophie, de la théologie, de l'histoire des bibliothèques et des manuscrits&lt;ref&gt;Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009. [http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/couverture-lejbowicz.htm Présentation] [http://books.google.fr/books?id=KIgTpz9zwH4C partiellement sur googlebooks]&lt;/ref&gt;. En ce qui concerne Jacques de Venise rien n'indique qu'il soit jamais venu au Mont Saint Michel&lt;ref&gt;Jean-Luc Leservoisier, conservateur de la [http://www.ville-avranches.fr/manuscrits/manuscrits.htm bibliothèque d'Avranches] a déclaré : « C'est du pur roman ! ... On sait trois fois rien sur Jacques de Venise. Son nom est cité seulement dans deux lignes de la chronique latine de l'abbé Robert de Torigni entre les années 1128 et 1129, où il est dit que celui-ci a traduit les œuvres d'Aristote. Mais en aucun cas il n'a pu venir au mont Saint-Michel à la fin des années 1120, période de troubles extrêmes qui culminèrent avec l'incendie de l'abbaye par les habitants d'Avranches en 1138. » (« [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/les-mysteres-du-mont-saint-michel/920/0/264269 Les mystères du Mont-Saint-Michel] » dans ''[[Le Point]]'', n°1872, 31 juillet 2008, p. 44.)&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Si Robert avait pensé que le travail avait été effectué dans son abbaye, il est invraisemblable qu'il ne l'ait pas spécifié. Curieusement, aucune des quatre traductions attribuées à Jacques par la note de Robert ne se retrouve au Mont » Louis-Jacques Bataillon ''Sur Aristote et le Mont-Saint-Michel-Notes de lecture'' in Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 112.&lt;/ref&gt;, ni que des traductions y aient été faites (certains manuscrits contenant des traductions que Gougenheim attribue à Jacques de Venise sont en fait des copies de celles faites en Italie par [[Burgondio de Pise]])&lt;ref&gt;Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 107 (Bataillon cite R. Durling, « The Anonymous Translation of Aristotle's De generatione et corruptione (Translatio Vetus) », ''Traditio'', 49 (1994).&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Le fait que le Mont ait possédé des manuscrits des œuvres d'Aristote traduites par Burgundio sur des manuscrits grecs n'ayant jamais quitté l'Italie, suffit à montrer qu'il n'y a aucune raison de postuler une équipe de traducteurs travaillant au Mont, mais qu'il a existé entre l'Italie et le Nord-Ouest de l'Europe divers relais dont le détail nous échappe » Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses Universitaires du Septentrion, 2009, p. 113.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> == Notes et références ==<br /> {{Références|colonnes=2}}<br /> <br /> == Voir aussi ==<br /> <br /> === Bibliographie ===<br /> *{{en}} {{Ouvrage|auteur=Lorenzo Minio-Paluello|id=lmp}}, « Iacobus Veneticus Grecus: Canonist and Translator of Aristotle », ''Traditio'' 8 (1952), 265–304 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula: The Latin Aristotle'', Amsterdam, Hakkert, 1972)<br /> *{{it}} Lorenzo Minio-Paluello, « Giacomo Veneto e l'Aristotelismo latino », ''Venezia e l'Oriente fra tardo Medioevo e Rinascimento'', Florence, 1966, p. 53-74 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula'', op. cit.)<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola}}, [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Aristote_au_Mont_Saint-Mic.html « Aristote au Mont Saint Michel »] ''in'' ''Millénaire monastique du Mont Saint-Michel II: Vie montoise et rayonnement intellectuel'' (sous la dir. de R. Foreville), Bibliothèque d'Histoire et d'Archéologie Chrétiennes, P. Lethielleux, Paris, 1967, p. 289-312.<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola2}}, « [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Mont_Saint_Michel.html L'Abbaye du Mont Saint-Michel et la préparation intellectuelle du grand siècle »], conférence du 8 septembre 1970.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, « Jacobus Veneticus on the Posterior Analytics and Some Early Thirteenth-century Oxford Masters on the Elenchi », ''Cahiers de l'Institut du Moyen Âge grec et latin'' 2, 1-9, 1977.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, ''Commentators and Commentaries on Aristotle's Sophistici Elenchi: A Study of Post-Aristotelian Ancient and Medieval Writings on Fallacies'', Layde, Brill (Corpus Latinum Commentariorum in Aristotelem Graecorum 7/1-3), 1981, vol. I, p. 71 ''sq.''<br /> *{{de}} Thomas Ricklin, ''Die &lt;Physica&gt; und der &lt;Liber de causis&gt; im 12. Jahrundert. Zwei Studien'', Fribourg, Universitätsverlag (Dokimion, 17), 1995<br /> *{{en}} David Bloch, ''James of Venice and the Posterior Analytics'', Cahiers de l'Institut du Moyen Age Grec et Latin, 2008, p. 37-50<br /> *{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}<br /> *Cécile Bonmariage, article « Jacques de Venise » du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', Claude Gauvard, Michel Zink, Alain de Libera (dir.), PUF, 2002<br /> *Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont Saint-Michel: les racines grecques de l'Europe chrétienne, Seuil, l'univers historique 2008, ISBN: 978.2.02.096541.5<br /> <br /> === Articles connexes ===<br /> * [[Renaissance du XIIe siècle]]<br /> * [[Traductions latines du XIIe siècle]]<br /> <br /> === Liens externes ===<br /> *{{en}} Jozef Brams, ''[http://www.muslimphilosophy.com/ip/rep/B110.htm Translators]'' in ''Islamic Philosophy'' from the ''Routledge Encyclopaedia of Philosophy'' <br /> <br /> {{Portail|Moyen Âge central}}<br /> {{Bon article|vote=BA|oldid=42209861|date={{1er}} juillet 2009}}<br /> <br /> {{DEFAULTSORT:Venise, Jacques de}}<br /> [[Catégorie:Traducteur du Moyen Âge]]<br /> [[Catégorie:Helléniste]]<br /> [[Catégorie:Traducteur depuis le grec ancien]]<br /> <br /> [[en:James of Venice]]<br /> [[fi:Jacobus Veneticus]]<br /> [[it:Giacomo da Venezia]]<br /> [[sk:Jakub z Benátok]]</div> Alex Zivoder https://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Jakob_von_Venedig&diff=110709929 Jakob von Venedig 2012-01-14T14:59:56Z <p>Alex Zivoder: /* Bibliographie */ Rajout Gougenheim</p> <hr /> <div>'''Jacques de Venise''' ([[Floruit|fl.]] deuxième quart du {{s|XII|e}} - mort après [[1147]]) est un [[clerc]] et [[Droit canonique|canoniste]] [[République de Venise|vénitien]] surtout connu pour ses traductions d'[[Aristote]], dans l'important mouvement de [[Traductions latines du XIIe siècle|traductions latines]] de l'époque. Sept siècles après [[Boèce]], il est l'un des premiers à traduire les œuvres du « [[Aristote#Moyen_Âge|Philosophe]] » directement du grec au latin.<br /> <br /> == Éléments biographiques ==<br /> <br /> On sait peu de choses sur Jacques de Venise. Il se présente lui même comme ''Iacobus Veneticus Graecus'', et son [[latin]] est marqué par la [[Grec médiéval|langue grecque]], sans que l'on sache s'il s'agissait d'un Grec élevé à [[Venise]], ou d'un Vénitien élevé à [[Constantinople]]&lt;ref name=Aubert&gt;{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> [[Robert de Torigny]] parle de lui comme de « Jacques clerc de Venise » (« ''Jacobus clericus de venecia'' »), ce qui « [...] peut vouloir dire qu'il n'obtint jamais de position importante dans la hiérarchie ecclésiastique, et probablement qu'il ne fut jamais ordonné prêtre&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|He was a 'cleric' in the Roman Church: this might mean that he never achieved any higher ecclesiastical position, probably he was never ordained a priest.}} {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=269|id=lmp}}.&lt;/ref&gt;. »<br /> <br /> Il est cité, avec le juriste et traducteur [[Burgondio de Pise]] et le [[Poésie|poète]] et [[Philologie|philologue]] [[Moïse de Bergame]], parmi les lettrés latins qui assistèrent à un débat théologique public qui eut lieu le 3 avril 1136 à Constantinople dans le quartier des Pisans, entre l'évêque Anselme de Havelberg et l'archevêque orthodoxe Nicétas de Nicomède&lt;ref&gt;Anselme de Havelberg ''Dialogue'' II, 1, cité par {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|p=272-274|id=lmp}} : {{citation étrangère|lang=en|On April 3rd, 1136 he heard Bishop Anselm of Havelberg debating the question of the procession of the Holy Ghost with the orthodox archbishop of Nicomedia, Nicetas, in the Pisan quarter of Constantinople; he may have met there the jurist and translator of legal, theological, philosophical and medical works, Burgundio of Pisa, and the Bergamask poet and philologist Moses de Brolo, who, at some time, held office at the Byzantine court}} (« Le 3 avril 1336, il écouta l'évêque Anselme de Havelberg débattre de la question de la procession de l'[[Saint-Esprit|Esprit Saint]] avec l'archevêque orthodoxe de Nicomède, Nicétas, dans le quartier pisan de Constantinople. Il rencontra peut-être à cette occasion [[Burgondio de Pise]], juriste et traducteur d'ouvrages de droit, de théologie, de philosophie et de médecine, ainsi que le poète et philologue [[Moïse de Bergame]]) » ''ibid'', p. 269.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> Comme [[Droit canonique|canoniste]], on conserve de lui une consultation qu'il adressa à l'archevêque de [[Ravenne]] à propos d'une question de préséance qui opposait ce dernier à l'[[Liste des évêques puis archevêques de Milan|archevêque de Milan]], Moïse de Verceil. Ce différend fut tranché par le pape [[Eugène III]] au [[Concile de Crémone]] en 1148. Jacques de Venise y cite autant des auteurs latins que byzantins.<br /> <br /> ==Les traductions d'Aristote ==<br /> [[Fichier:Charles V ordonnant la traduction d'Aristote copy.jpg|thumb|[[Charles V de France|Charles V]] ordonnant la traduction d'Aristote. ‎Enluminure du prologue de ''Politiques, Economiques, Ethique'' d'Aristote]]<br /> <br /> Jacques est surtout connu et cité comme le principal traducteur d'[[Aristote]] du grec au latin au {{s|XII}}&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=en|the most active and successful pioneer of latine Aristotelianism}} in {{Harvsp|texte=Minio-Paluello 1952|id=lmp}}&lt;/ref&gt;, et dans de nombreuses copies du {{s|XIII}} la traduction lui est attribuée sous la forme « ''translatio Jacobi'' »&lt;ref name=Viola1970&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1970|id=viola2}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;On peut toutefois retenir qu'à la même époque, en [[Espagne]] et notamment à l'« [[École de traducteurs de Tolède|école de Tolède]] » dont la réalité historique est contestée, les traités d'Aristote sont traduits à partir des versions arabes (elles-mêmes souvent issues du [[syriaque]]). Voir l'article [[Traductions latines du XIIe siècle|Traductions latines du {{s-|XII|e}}]]&lt;/ref&gt;. On lui doit les premières traductions du grec au latin de la ''[[Physique (Aristote)|Physique]]'', de la ''[[Métaphysique (Aristote)|Métaphysique]]'' (livre I à livre IV, 4, 1007a31) et du ''[[De l'âme|De Anima]]''. On lui attribue également la traduction de parties des ''[[Petits Traités d'histoire naturelle|Parva naturalia]]'' (en particulier la ''translatio vetus'' du ''De morte et vita'', le ''De memoria'', le ''De juventute'' et le ''De respiratione''), ainsi que de nouvelles versions de textes déjà traduits par [[Boèce]] : les ''[[Topiques (Aristote)|Topiques]]'' et les ''[[Réfutations sophistiques]]'' (fragments), les ''[[Premiers Analytiques|Premiers]]'' et ''[[Seconds Analytiques]]'' (pour ces derniers sa traduction est utilisée pendant tout le [[Moyen Âge]] : on en a 275 manuscrits, contre seulement huit pour les trois autres traductions connues&lt;ref name=Livesey&gt;{{en}} Steven J. Livesey ''James of Venice'' in ''Medieval science, technology, and medicine: an encyclopedia'', Routledge, 2005 [http://books.google.fr/books?id=SaJlbWK_-FcC sur googlebooks]&lt;/ref&gt;)&lt;ref name=Aubert/&gt;. On a aussi des fragments d'un commentaire des ''Réfutations'' et des ''Seconds Analytiques'' auquel son nom est rattaché.<br /> <br /> On apprend dans le prologue d'une traduction latine des ''Seconds Analytiques'' du milieu du {{s-|XII|e}}&lt;ref&gt; {{citation étrangère|lang=la|Translatio Boetii apud nos integra non invenitur et id ipsum quod de ea reperitur vitio corruptionis obfuscatur. Translationem vero Iacobi obscuritatis tenebris involvi silentio suo peribent Francie magistri qui, quamquam illam translationem et commentarios ab eodem Iacobo translatos habent, tamen notitiam illius libri non audent profiteri.}} - manuscrit n° 17.14 de la bibliothèque capitulaire de Tolède &lt;/ref&gt; que les « Maîtres de France » (peut-être ceux de Chartres ou de Paris) connaissaient à cette époque les traductions de Jacques de Venise et les utilisaient bien qu'elles fussent « couvertes d'obscurité »&lt;ref name=Viola1970/&gt;. [[Jean de Salisbury]] connaissait aussi les récentes traductions de Jacques de Venise. Il utilise la traduction des ''Seconds Analytiques'' par Jacques dans son ''[[Metalogicon]]'' (1159). Dans une lettre à Richard, archidiacre de [[Coutances]] il lui demande de faire des copies des œuvres d'Aristote qu'il possède, avec des explications quand le texte est difficile, car il se méfie des traductions de Jacques&lt;ref&gt;Charles Burnett, « The Introduction of Arisotle's Natural Philosophy in Great Britain », in ''Aristotle in Britain during the Middle Ages'', Turnhout, Brepols, 1996, p. 21-50&lt;/ref&gt;. De fait il apparaît aujourd'hui que Jacques de Venise avait des lacunes sur certaines règles de grammaire du [[grec ancien]] et en matière de [[mythologie grecque]]&lt;ref name=Viola1970/&gt;. Une autre raison des difficultés est que son style de traduction est très littéral, proche de la syntaxe grecque : quand un mot n'a pas d'équivalent exact en latin, il donne d'abord le grec puis un correspondant en latin qui acquiert alors une nouvelle définition&lt;ref name=Livesey/&gt;. Le vocabulaire philosophique lui doit ainsi de nombreux termes techniques&lt;ref name=Aubert/&gt;.<br /> <br /> == Le rôle du mont Saint-Michel dans la diffusion des traductions de Jacques de Venise ==<br /> <br /> L'[[Liste des abbés du Mont-Saint-Michel|abbé du mont Saint-Michel]] [[Robert de Torigny]] parle des traductions de Jacques de Venise dans une addition sur un exemplaire de sa ''Chronique'', entre les dates de 1128 et 1129&lt;ref&gt;{{citation étrangère|lang=la|Jacobus clericus de venecia transtulit de greco in latinum quosdam libros aristotilis et commentatus. est. scilicet topica. analyticos priores et posteriores, et elencos, quamvis antiquior translatio super eosdem libros haberetur}}&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;''Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont Saint-Michel'', Éd. Léopold Delisle, Rouen, Le Brument, 1872-3, p. 114. Cet exemplaire est aujourd'hui le manuscrit ms. 159 de la bibliothèque d'Avranches.&lt;/ref&gt;. L'addition est de sa main ou de celle son scribe, et la copie a été exécutée après son élection comme abbé du mont en 1154, et avant 1169&lt;ref name=viola67&gt;{{Harvsp|texte=Viola 1967|id=viola}}.&lt;/ref&gt;. On ne sait quand et comment Robert de Torigni apprit cette information. Coloman Viola avance comme hypothèses que cela a pu se faire soit par les théologiens français (« les maîtres français ») qui connaissaient les traductions, soit par l'intermédiaire de l'archidiacre Richard de Coutances, lui-même en contact avec [[Jean de Salisbury]], soit à l'occasion du [[Concile de Tours (1163)|Concile de Tours]] en 1163, Jacques de Venise étant connu dans les milieux pontificaux&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> La question de savoir si l'endroit auquel Robert de Torigny a inséré son addition dans sa ''Chronique'' (entre 1128 et 1129) correspond à la date à laquelle Jacques de Venise avait fait ses traductions (ou au moins une partie d'entre elles) est discutée. Lorenzo Minio-Paluello pense que cet emplacement correspond simplement à un espace blanc libre du manuscrit. Coloman Viola au contraire, en se fondant sur une addition similaire concernant une traduction de [[Jean Damascène]] par Eugenius Papa, à une date qui se révèle exacte, pense qu'il en est de même pour Jacques de Venise.<br /> <br /> La collection de la bibliothèque du mont Saint-Michel (aujourd'hui à la bibliothèque d'[[Avranches]]) possède les plus anciennes copies connues de la plupart des traductions identifiées de Jacques de Venise&lt;ref&gt;''De Anima'', ms. Avranches 221, fol. 2-21 v° (A.L., 401.1) ; ''Metaphysica vetustissima'', ms. Avranches 232, fol. 201-225 v° (A.L., 408.14)'; ''De Memoria'', ms. Avranches 221, fol. 21 v°-24 (A.L., 401.2) ; ''Physica (Translatio vetus)'', ms. Avranches 221, fol. 25-86 v° (A.L., 401.3)&lt;/ref&gt; dans deux manuscrits qui contiennent aussi d'autres textes. L'un des deux manuscrits (ms. 221) a été recopié au scriptorium du mont Saint-Michel, l'autre dans le nord de la France (ms. 232), et ils datent tous les deux de la seconde moitié du {{s|XII}}, donc de l'époque de [[Robert de Torigny]] qui semble donc avoir joué « un rôle de pionnier dans la diffusion de la nouvelle littérature aristotélicienne »&lt;ref name=viola67/&gt;.<br /> <br /> Jacques de Venise et les traductions d'Aristote qu'il aurait faites, avec d'autres auteurs anonymes au mont Saint-Michel, sont au cœur de la thèse du médiéviste [[Sylvain Gouguenheim]] dans son ouvrage ''[[Aristote au mont Saint-Michel]]'' (2008), qui minimise le rôle des [[Sciences et techniques islamiques|Arabes]] dans la transmission à l'Occident latin des textes et des sciences de la [[Grèce antique]]. Cette publication a déclenché une polémique médiatique dans le cadre de celles sur le [[Choc des civilisations]] et des « racines chrétiennes de l'Occident », et a été fortement critiquée par des médiévistes spécialistes de l'histoire de la philosophie, de la théologie, de l'histoire des bibliothèques et des manuscrits&lt;ref&gt;Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009. [http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/couverture-lejbowicz.htm Présentation] [http://books.google.fr/books?id=KIgTpz9zwH4C partiellement sur googlebooks]&lt;/ref&gt;. En ce qui concerne Jacques de Venise rien n'indique qu'il soit jamais venu au Mont Saint Michel&lt;ref&gt;Jean-Luc Leservoisier, conservateur de la [http://www.ville-avranches.fr/manuscrits/manuscrits.htm bibliothèque d'Avranches] a déclaré : « C'est du pur roman ! ... On sait trois fois rien sur Jacques de Venise. Son nom est cité seulement dans deux lignes de la chronique latine de l'abbé Robert de Torigni entre les années 1128 et 1129, où il est dit que celui-ci a traduit les œuvres d'Aristote. Mais en aucun cas il n'a pu venir au mont Saint-Michel à la fin des années 1120, période de troubles extrêmes qui culminèrent avec l'incendie de l'abbaye par les habitants d'Avranches en 1138. » (« [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/les-mysteres-du-mont-saint-michel/920/0/264269 Les mystères du Mont-Saint-Michel] » dans ''[[Le Point]]'', n°1872, 31 juillet 2008, p. 44.)&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Si Robert avait pensé que le travail avait été effectué dans son abbaye, il est invraisemblable qu'il ne l'ait pas spécifié. Curieusement, aucune des quatre traductions attribuées à Jacques par la note de Robert ne se retrouve au Mont » Louis-Jacques Bataillon ''Sur Aristote et le Mont-Saint-Michel-Notes de lecture'' in Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 112.&lt;/ref&gt;, ni que des traductions y aient été faites (certains manuscrits contenant des traductions que Gougenheim attribue à Jacques de Venise sont en fait des copies de celles faites en Italie par [[Burgondio de Pise]])&lt;ref&gt;Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses universitaires du septentrion, 2009, p. 107 (Bataillon cite R. Durling, « The Anonymous Translation of Aristotle's De generatione et corruptione (Translatio Vetus) », ''Traditio'', 49 (1994).&lt;/ref&gt;{{,}}&lt;ref&gt;« Le fait que le Mont ait possédé des manuscrits des œuvres d'Aristote traduites par Burgundio sur des manuscrits grecs n'ayant jamais quitté l'Italie, suffit à montrer qu'il n'y a aucune raison de postuler une équipe de traducteurs travaillant au Mont, mais qu'il a existé entre l'Italie et le Nord-Ouest de l'Europe divers relais dont le détail nous échappe » Louis-Jacques Bataillon, « Sur ''Aristote et le Mont-Saint-Michel''-Notes de lecture » ''in'' Max Lejbowicz (éd.), ''L'Islam en terres chrétiennes science et idéologie'', Presses Universitaires du Septentrion, 2009, p. 113.&lt;/ref&gt;.<br /> <br /> == Notes et références ==<br /> {{Références|colonnes=2}}<br /> <br /> == Voir aussi ==<br /> <br /> === Bibliographie ===<br /> *{{en}} {{Ouvrage|auteur=Lorenzo Minio-Paluello|id=lmp}}, « Iacobus Veneticus Grecus: Canonist and Translator of Aristotle », ''Traditio'' 8 (1952), 265–304 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula: The Latin Aristotle'', Amsterdam, Hakkert, 1972)<br /> *{{it}} Lorenzo Minio-Paluello, « Giacomo Veneto e l'Aristotelismo latino », ''Venezia e l'Oriente fra tardo Medioevo e Rinascimento'', Florence, 1966, p. 53-74 (rééd. dans Lorenzo Minio-Paluello, ''Opuscula'', op. cit.)<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola}}, [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Aristote_au_Mont_Saint-Mic.html « Aristote au Mont Saint Michel »] ''in'' ''Millénaire monastique du Mont Saint-Michel II: Vie montoise et rayonnement intellectuel'' (sous la dir. de R. Foreville), Bibliothèque d'Histoire et d'Archéologie Chrétiennes, P. Lethielleux, Paris, 1967, p. 289-312.<br /> *{{Ouvrage|auteur=Coloman Viola|id=viola2}}, « [http://pagesperso-orange.fr/coloman.viola/Mont_Saint_Michel.html L'Abbaye du Mont Saint-Michel et la préparation intellectuelle du grand siècle »], conférence du 8 septembre 1970.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, « Jacobus Veneticus on the Posterior Analytics and Some Early Thirteenth-century Oxford Masters on the Elenchi », ''Cahiers de l'Institut du Moyen Âge grec et latin'' 2, 1-9, 1977.<br /> *{{en}} Sten Ebbesen, ''Commentators and Commentaries on Aristotle's Sophistici Elenchi: A Study of Post-Aristotelian Ancient and Medieval Writings on Fallacies'', Layde, Brill (Corpus Latinum Commentariorum in Aristotelem Graecorum 7/1-3), 1981, vol. I, p. 71 ''sq.''<br /> *{{de}} Thomas Ricklin, ''Die &lt;Physica&gt; und der &lt;Liber de causis&gt; im 12. Jahrundert. Zwei Studien'', Fribourg, Universitätsverlag (Dokimion, 17), 1995<br /> *{{en}} David Bloch, ''James of Venice and the Posterior Analytics'', Cahiers de l'Institut du Moyen Age Grec et Latin, 2008, p. 37-50<br /> *{{Histoire-Géographie-Écclésiastique|vol=26|page=765-6|notice=Jacques de Venise |aut=Roger Aubert}}<br /> *Cécile Bonmariage, article « Jacques de Venise » du ''Dictionnaire du Moyen Âge'', Claude Gauvard, Michel Zink, Alain de Libera (dir.), PUF, 2002<br /> *Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont Saint-Michel: les racines grecques de l'Europe chrétienne, Seuil, l'univers historique 2008, ISBN: 978.2.02.096541.5<br /> <br /> === Articles connexes ===<br /> * [[Renaissance du XIIe siècle]]<br /> * [[Traductions latines du XIIe siècle]]<br /> <br /> === Liens externes ===<br /> *{{en}} Jozef Brams, ''[http://www.muslimphilosophy.com/ip/rep/B110.htm Translators]'' in ''Islamic Philosophy'' from the ''Routledge Encyclopaedia of Philosophy'' <br /> <br /> {{Portail|Moyen Âge central}}<br /> {{Bon article|vote=BA|oldid=42209861|date={{1er}} juillet 2009}}<br /> <br /> {{DEFAULTSORT:Venise, Jacques de}}<br /> [[Catégorie:Traducteur du Moyen Âge]]<br /> [[Catégorie:Helléniste]]<br /> [[Catégorie:Traducteur depuis le grec ancien]]<br /> <br /> [[en:James of Venice]]<br /> [[fi:Jacobus Veneticus]]<br /> [[it:Giacomo da Venezia]]<br /> [[sk:Jakub z Benátok]]</div> Alex Zivoder